Lucas, le stratège créatifLes trois façons de publier un livre aujourd’hui
Avant d’entrer dans les détails, posons les bases. Le paysage éditorial d’aujourd’hui s’organise autour de trois grands modèles, qui ne sont pas hiérarchiques mais complémentaires.
1. L’édition traditionnelle : l’édition à compte d’éditeur.
C’est la voie historique. Une maison d’édition sélectionne votre manuscrit, le retravaille avec vous, le publie à ses frais et prend en charge sa diffusion.
Avantages : accompagnement professionnel, crédibilité, réseau.
Limites : très sélective, lente, et souvent peu accessible. Même publié, un auteur débutant devra s’auto-promouvoir s’il veut exister.
2. L’édition accompagnée : avec participation de l’auteur.
C’est la grande transformation de ces dix dernières années : de plus en plus d’auteurs choisissent d’autoéditer leur livre, à condition de ne pas tout faire seuls. L’édition accompagnée est une voie médiane entre l’autoédition pure et l’édition traditionnelle. L’auteur reste maître de son projet, mais il bénéficie d’un cadre, d’outils, de conseils ou d’un écosystème pour l’épauler : techniques, éditoriaux, voire promotionnels.
Cette formule permet à l’auteur d’éviter les deux écueils majeurs : la solitude et l’amateurisme.
Les Editions50/50 et monBestLibraire.com sont des exemples typiques d’édition accompagnée : on y trouve à la fois liberté, entraide, visibilité, et tremplin vers un lectorat réel.
Avantages : liberté + soutien = combinaison puissante.
Limites : l’auteur doit rester impliqué, actif, prêt à se former et à investir financièrement.
3. L’autoédition intégrale
Vous prenez tout en main, de l’écriture à la publication, en passant par la promotion. Aujourd’hui, des outils comme Kindle Direct Publishing, Bookelis, Lulu ou TheBookEdition permettent de publier en quelques clics un livre papier ou numérique.
Avantages : totale autonomie, rapidité, 100 % des droits.
Limites : demande un apprentissage technique, une rigueur professionnelle, et un vrai travail de communication si vous souhaitez être lu.
>> À retenir : ces voies ne sont pas figées.
Un auteur peut commencer par l’autoédition, se faire remarquer, puis être publié. Un autre peut rester fidèle à l’édition accompagnée, car elle respecte son rythme et son indépendance.
L’important est de choisir en conscience — et de pouvoir évoluer.
Ce qu’il faut savoir avant de choisir sa formule de publication
Avant de trancher entre édition traditionnelle, accompagnée ou autonome, prenez un moment pour vous poser les bonnes questions. Non pas sur le monde de l’édition, mais sur vous-même.
Voici les cinq questions à se poser, celles qui permettent de poser les bons choix.
1. Quelles sont vos intentions en publiant ce livre ?
Est-ce un projet personnel, un défi, une manière de transmettre quelque chose ?
Souhaitez-vous toucher quelques proches… ou conquérir des inconnus ?
Le succès est-il un objectif ou un éventuel bonus ?
>> Vous ne ferez pas les mêmes choix si vous publiez par désir intime ou par ambition professionnelle.
2. Combien de temps suis-je prêt(e) à y consacrer ?
Publier, ce n’est pas “envoyer un fichier et attendre que ça se vende. C’est un processus qui demande une l’implication constante quelle que soit la formule retenue.
>> Certains modèles vous délestent d’une partie du travail ; d’autres vous engagent à tout faire.
Un bon livre mal relu, mal présenté ou invisible reste un bon livre… que personne ne lira.
3. Quel budget êtes-vous prêt(e) à engager ?
Dans l’édition traditionnelle, l’auteur ne paie rien, mais… il est rarement sélectionné.
Dans l’autoédition ou l’édition accompagnée, il peut être utile de faire appel à un graphiste, un correcteur, un imprimeur, ou à des services spécialisés. Mais attention aux prestataires peu transparents.
>> Investir ne veut pas dire s’aveugler. Fixez une limite dès le départ.
4. Etes-vous prêt(e) à apprendre ?
Éditer un livre, c’est souvent sortir de sa zone d’écriture. Apprendre à mettre en page, à communiquer, à parler de son livre, à écouter des retours, à rebondir.
>> Publier un livre, ce n’est pas la fin du travail, c’est le début du dialogue.
5. Etes-vous à l’aise avec l’idée de vous rendre visible ?
La peur d’exister est souvent le vrai nœud du choix éditorial. L’auteur effacé espère qu’un éditeur “fera le travail”. Mais même les grandes maisons attendent aujourd’hui un auteur en première ligne : actif, impliqué, prêt à rencontrer ses lecteurs.
>> Se rendre visible sans se trahir s’apprend, et sans vendre son âme à TikTok !
En résumé
Le bon choix éditorial ne dépend pas seulement de votre texte, mais de vous.
Votre énergie, vos moyens, votre vision. C’est en posant ces fondations qu’on évite les déceptions… et qu’on prend le plaisir de faire naître son livre dans de bonnes conditions.
À lire avant de vous lancer : 3 idées reçues à oublier tout de suite
Vous avez un manuscrit, une envie, un rêve ? Parfait. Mais avant de cliquer sur “publier” ou d’envoyer votre texte à dix maisons d’édition, prenez le temps de faire le tri dans certaines croyances tenaces.
1. “Un bon livre finira toujours par être publié.”
Non.
Le monde éditorial n’est pas un concours de qualité littéraire. C’est un marché, un écosystème, un filtre culturel. De très bons livres ne sont jamais publiés, faute d’un éditeur qui prenne le risque, faute de visibilité, faute de bon timing.
Et inversement : des livres très moyens trouvent leur place, parce qu’ils répondent à une attente, un genre, une tendance.
>> Ce qui compte, ce n’est pas seulement la qualité de votre livre, mais sa capacité à exister dans un contexte donné.
2. “Je vais confier mon livre à un éditeur, il s’occupera de tout.”
Là encore, non.
Même les maisons d’édition traditionnelles attendent aujourd’hui des auteurs qu’ils s’impliquent dans la promotion, qu’ils soient présents sur les réseaux, qu’ils créent du lien avec leurs lecteurs.
Et si vous passez par un prestataire ou une plateforme, le relais est encore plus léger.
>> L’auteur reste toujours le premier ambassadeur de son livre.
3. “L’autoédition, c’est pour ceux qui ont été refusés ailleurs.”
Non, non et non.
L’autoédition est devenue une voie créative, lucide, assumée, choisie par des auteurs débutants comme par des écrivains chevronnés.
Elle permet de tester un projet, de rencontrer un public, de maîtriser son univers — avec une liberté que l’édition traditionnelle ne permet pas toujours.
>>Aujourd’hui, on choisit l’autoédition par stratégie, pas par dépit.
Cinq profils d’auteurs, cinq chemins d’édition
Parce qu’on ne choisit pas son mode d’édition dans l’absolu, mais en fonction de qui l’on est, et de ce que l’on veut faire de son livre, voici quelques figures archétypales.
Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans l’un, ou un peu dans plusieurs.
1. Fred, l’intime discret
Il écrit des poèmes, des souvenirs de famille, et un récit personnel.
Il veut laisser une trace, mais n’a aucune ambition de “réussite littéraire”. Ce qui compte, c’est que le texte existe. Il ne veut pas d’intermédiaire intrusif, ni de démarches trop complexes.
Voie conseillée : édition accompagnée.
Objectif : obtenir un livre bien fait, sans stress, destiné à un cercle restreint.
Conseil : investir du temps et des moyens pour parfaire son texte. S’organiser pour mobiliser son réseau amical. Prévoir quelques micro-événements pour présenter son livre.
2. Fatima, la transmetteuse engagée
Elle a écrit un essai sur l’école inclusive, ou une autobiographie à dimension sociale. Elle veut que son livre serve, qu’il circule, qu’il nourrisse le débat. Elle est rigoureuse, mais peu à l’aise avec la technique ou la promotion.
Voie conseillée : édition accompagnée.
Objectif : crédibilité, sérieux, et un réseau de diffusion ciblé (milieux professionnels, associatifs, etc.)
Conseil : prévoir un budget pour un accompagnement éditorial solide, et chercher des relais dans les médias ou événements de niche.
3. Lucas, le stratège créatif
Il a écrit un roman de science-fiction haletant. Il veut tester, avancer, faire parler de lui. Il aime apprendre, « bricoler », tenter des choses. Il n’a pas peur de parler de lui ni d’aller chercher ses lecteurs là où ils sont.
Voie conseillée : autoédition active, via Kindle, Bookelis, etc. soutenue par une formation de base aux différentes étapes de fabrication d’un livre.
Objectif : se faire repérer, créer une communauté, peut-être viser un éditeur plus tard.
Conseil : penser à la couverture comme un vrai outil marketing, se former au SEO du livre numérique, mettre en œuvre une véritable stratégie de promotion, « occuper » les réseaux.
4. Jade, la jeune plume ambitieuse
Elle a 22 ans, écrit depuis toujours, veut percer. Elle rêve d’un contrat chez Gallimard, mais elle est lucide : il faudra sans doute plusieurs étapes. Elle est prête à apprendre, à se montrer, à rebondir.
Voie conseillée : début en autoédition, avec un œil sur l’évolution vers l’édition traditionnelle.
Objectif : se faire remarquer, bâtir une légitimité.
Conseil : soigner son identité d’auteur dès le début, et accepter les retours pour progresser.
Et vous ?
Peut-être n’êtes-vous ni Fred, ni Fatima, ni Lucas, ni Jade. Ou peut-être vous vous retrouvez-vous un peu en chacun.
Ce qui compte, ce n’est pas de correspondre à un profil, mais de comprendre vos propres besoins et aspirations, pour faire un choix éditorial qui vous ressemble.
monBestSeller : de la chambre d’essai à l’accompagnement éditorial
Depuis plus de dix ans, monBestSeller offre aux auteurs une opportunité unique : celle de publier librement, gratuitement, et immédiatement leur livre, et de le confronter à des lecteurs bien réels, exigeants et disponibles.
Mais ce qui n’était à l’origine qu’un laboratoire d’autoédition ouverte, est devenu un véritable terrain d’accompagnement éditorial.
monBestSeller aujourd’hui, c’est :
- Une plateforme de publication en ligne, sans sélection ni filtre, mais avec une visibilité réelle.
- Un espace de lecture croisée, de commentaires argumentés, de retours parfois critiques mais toujours respectueux du texte.
- Une vitrine : les livres les plus lus, les plus commentés, gagnent en crédibilité et en lectorat.
- Une équipe éditoriale à l’écoute, qui met en avant des coups de cœur, publie des conseils, et propose des articles utiles à tous les stades du parcours d’auteur.
Et surtout, monBestSeller, c’est aussi la possibilité d'accéder à monBestLibraire.com : un prolongement éditorial pour les auteurs qui veulent aller plus loin. Une invitation à franchir une nouvelle étape.
monBestLibraire.com : un programme, une passerelle.
Grâce aux Editions50/50, monBestLibraire.com devient une réalité éditoriale :
- Une sélection d’auteurs le plus souvent révélés sur mBS,
- Un travail éditorial rigoureux et respectueux,
- Une publication professionnelle, visible, mais fidèle à l’esprit de départ de l’auteur,
- Une implication de l’auteur dans le processus, à la hauteur de ses moyens et de ses envies.
Bien choisir, c’est aussi se reconnaître comme auteur
Éditer son livre, ce n’est pas seulement diffuser un texte, mais une façon de dire : “je crois assez en ce que j’ai écrit pour le porter dans le monde.”
Entre les sirènes du succès rapide, les doutes sur sa légitimité, et la profusion de solutions plus ou moins fiables, l’auteur d’aujourd’hui a parfois le vertige du choix.
Mais ce vertige est aussi une chance : celle d’inventer un parcours sur-mesure, qui ne ressemble qu’à lui.
Chez monBestSeller, nous croyons que l’auteur indépendant n’est pas un écrivain abandonné.
Il est un écrivain libre, mouvant, exigeant, mais qui gagne à ne pas marcher seul.
C’est pour cela que nous avons imaginé, avec monBestLibraire, une nouvelle proposition :
>> un compagnonnage possible.
>> l’opportunité de progresser avec d’autres.
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Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Merci pour cet article très intéressant !
Chers amis mBS,
Si je peux me permettre, il serait intéressant que mBS mette un peu d’ordre dans le site afin de crédibiliser la plateforme et de rassurer les auteurs.
Je commencerai par les points positifs :
_ MBS a le mérite d'exister.
_ De pratiquer l’absence de censure (sauf en cas de grossièretés ou de harcèlement, évidemment). Tolérance rare de nos jours, où toute opinion ou pensée semble devoir être aseptisée. Les joutes verbales ne nuisent pas à la littérature, bien au contraire. Il y a, certes, quelques personnages extravagants, mais c’est un pur bonheur…
_ De proposer des rubriques intéressantes et variées
_ De créer une plateforme de publication.
Il existe néanmoins trois points qui peuvent décourager certains auteurs et qui pourraient être améliorés sans grande difficulté :
_ La triche au compteur de visite par quelques auteurs peu scrupuleux, qui ne paraît faire l’objet d’aucune remarque ni réaction. Passer de 20 à 400 vues en quelques heures est absurde, quand les meilleurs gravissent lentement, mais sûrement la pente.
_Le "squat" des premières places par des auteurs bénéficiant d’un effet d’aubaine, de première visite, "boule de neige". Ce phénomène pourrait être facilement corrigé par un algorithme limitant la durée d'exposition (qq mois) ou l’accumulation exponentielle des points. Voire une remise à zéro du compteur au bout d'un an... Aucun libraire n'expose un an le même livre...
_ Encourager les lecteurs et les lectrices labellisés mBS ( je n'en connais qu'une) à découvrir et à commenter les livres autres que ceux qui leur plaisent. L’entre-soi favorise complaisances, flatteries et nuit à l'intérêt du site.
Est-il possible d'ignorer sciemment un livre qui parvient à la 12ᵉ place en quelques semaines ? Quel message envoie-t-on aux lecteurs et aux auteurs ? : "Selon que vous êtes petits ou grands... amis ou pas..." Une seule personne peut-elle avoir plus d'influence que mille lecteurs pour décider de qui mérite d'être mis en avant ?
Si la plateforme éditoriale est bienvenue, il est, à mon avis, nécessaire d'assurer à chacun des règles d'équité...
Merci et bonne journée.
Votre article est très intéressant. Il est certain que les maisons d'édition sont des entreprises qui doivent rentabiliser le livre édité. Parfois des auteurs de talent ne sont pas édités pour des raisons idéologiques : ainsi des essayistes ou des romanciers sont obligés de passer par des maisons d'édition spécialisées dans une ligne éditoriale. Malheureusement les lecteurs ont en général des préjugés quant aux autoédités, car ils pensent qu'ils forment le rebut du monde littéraire. D'autre part, il faut tenir compte que les gens lisent de moins en moins, acheter un livre est du superflu et même les salles de cinéma ont une baisse de fréquentation. La culture souffre beaucoup durant cette période d'instabilité car les gens ont peur de l'avenir. Il y a beaucoup à dire, j'ai seulement mis quelques pensées en vrac. Nous en discuterons peut-être une autre fois. @Sylvie de Tauriac
Merci, @monBestSeller, pour cet article qui a toute son utilité pour les auteurs de la communauté, plus particulièrement pour les auteurs qui débutent dans la publication. Tous les renseignements utiles, tous les conseils judicieux sont évoqués.
Ce qu'ils trouveront détaillé en un article, je l'ai appris progressivement sur une dizaine d'années depuis ma première publication... donc en commettant des erreurs.
Il reste à espérer que les auteurs les plus concernés auront la curiosité d'aller à l'information à leur disposition.
MC