Et c'est tant mieux, parce que je ferais pas ça tous les joursEn ce torride après-midi, Edward B., qui s’est aspergé de « Pour nous, les hommes », a réuni ses troupes pour le lancement de sa dernière invention.
Edward B.
« La réussite est en vous » qu’il m’a dit mon banquier. Alors, comme vous le savez, j’ai décidé d’étoffer ma gamme avec mon P. S. B., parce « qu’il faut se réinventer chaque jour ».
Sonia D.
Ça veut dire quoi P. S. B. ?
Edward B.
Vous le faites exprès ou quoi ? Nous en avons discuté la dernière fois.
Sonia D.
C’est que la dernière fois, j’étais en congé mater et que depuis mon retour, je suis fatiguée de mes nuits blanches, parce que mon « Bébé Cadum » braille « occupe-toi de mes fesses ».
Edward B.
« C’est le jeu ma pauvre Lucette ! ».
Sonia D.
En plus, mon programme minceur pour perdre mes rondeurs me la coûte bien la peau des fesses. 3 euros 92 seulement, par repas qu’elle dit l’autre « qui ne ronfle plus ». Sauf que j’ai pris un abonnement pour 10 mois et que « Le problème, c’est que je ne peux pas avancer l’argent », vu mon salaire de misère.
Edward B.
« C’est parce que vous le valez bien ».
Benjamin C. (lui chuchote à l’oreille)
Parapluie Sans Baleine.
Sonia D. (éberluée, susurre)
C’est quoi cette connerie ? On fabrique des parasols pour décorer les banana-splits.
Benjamin C.
Cherche pas à comprendre, « Just do it ».
Edward B. (s’affale dans son fauteuil)
Alors, vous l’accouchez ce slogan ? Je vous ai laissé un mois pour plancher dessus.
Catherine D.
Plié en 4, vous pouvez mettre votre P. S. B. dans votre poche.
Edward B. (dénoue sa cravate)
Je veux de l’original, un truc qui claque. Je vous paye pas 1 426 euros et 30 centimes pour faire des nœuds à votre torchon.
Carole B. (qui a piqué le parfum de Marylin sur sa table de nuit)
« C’est plus long, faut faire le nœud ».
Edward B. (ouvre la fenêtre)
C’est insupportable, « Vous sentez la fraîcheur Harpic ».
Vanessa P. (gazouille comme un pinson en cage)
On pourrait commercialiser des pots-pourris, vu qu’on a la formule « 3-EN-UN ».
Brad P.
Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, qu’il grêle, qu’il canicule sortez par tous les temps avec votre P. S. B. dans vos poches. En plus de ça « Mini prix, mais il fait le maximum ».
Edward B. (vire au « Rouge Baiser »)
« Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice ! ». Nom d’un chien, je viens de vous dire que je veux un slogan court qui restera en mémoire du consommateur, comme une rengaine !
Brad P.
Moi, c’est Brad « et n’oubliez pas le point fr ».
Edward B. (s’extrait de son fauteuil)
« What else ? » J’en ai ma claque de vous tous.
Pendant que le boss peine à comprendre comment mettre une dosette dans la machine à café et met trois plombes à trouver le bouton d’envoi du breuvage, les « brainstormeurs » s’interrogent du regard et, comme « Baygon vert et Baygon jaune, les deux font la paire » sont passés par là, on n’entend plus les mouches voler.
Jean D. (en pleine partie de morpion avec son collègue, murmure)
C’est qui la vieille assise au bout de la table avec un torchon autour du cou ?
Georges C.
Aucune idée. Il a dû encore changer de secrétaire, comme dit la chanson… Perdu !
Marie-Pierre C. (s’écrie)
Pub Sans Blème, passe crème.
Edward B. (en lâche son gobelet)
Voilà ! « C’est ben vrai, ça ! » ! Je vous augmente de 50 euros. « On a tous droit au meilleur ».
Marie-Pierre C. (surprise)
Moi, je suis en mission chez vous et mes esclavagistes ne connaissent pas « il fait trop chaud pour travailler » et, « Quand Marie-Pierre passe, la poussière s’efface ». En plus de ça, « je me demande pourquoi je me décarcasse ? » vu que dans les bureaux, c’est tous les jours dégueulasse !
Edward B. (s’éponge le front avec sa cravate rouge et jaune à petits pois)
En mission ? Que faites-vous là dans ma réunion ultra-secrète, avec votre bombe ? « Vous êtes passée par le jardin ? » Moi qui pensais « être protégé en 20 secondes chrono » qu’il nous serine l’autre voleur.
Marie-Pierre C.
Hein ! Je me demande ce que je fais là à perdre mon temps à vous écouter sans mes « Tchin, Tchin, la deuxième paire gratuite ». Sauf qu’avec la première, j’entends des voix bizarroïdes et que la deuxième me fait des larsens. Quand j’aurai trois secondes, j’irai lui dire deux mots au Alain. C’est une nana dans le couloir qui m’a refilé son bloc et son stylo et qui m’a propulsée ici.
Edward B.
Elle me la copiera cette secrétaire de Fanny. « Je l’aurais un jour, je l’aurais ! ». Comme je la connais, elle doit le comprendre à l’envers ce slogan d’une célèbre marque de stylo : « Écrivez plus, achetez moins ». VOILÀ CE QUE J’ATTENDS DE VOUS, bande de cerveaux lessivés ! Un truc comme ça, court, simple, efficace.
Marie-Pierre C.
En tout cas, moi, suis pas payée 713 euros et 15 centimes pour me tourner les pouces comme vous tous ici et pour bavasser à n’en plus finir ; suis chronométrée, moi, « et chaque fois qu’il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s’efface », qu’il a dit le Romain. Et chais pas, moi, ce que vous fabriquez dans votre boutique de Mousquetaires « Commerçants autrement ». J’étais venue faire les poussières sur cette table avec mon pschitt, pschitt et « Croyez-moi, je ne ferais pas ça tous les jours ! ».
Fanny Dumond

Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Bonjour@Sylvie de Tauriac
Un grand merci à vous pour votre lecture et pour le partage de vos réflexions pertinentes. Je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fait que ce secteur d'activité fait travailler beaucoup de personnes, acteurs, créateurs... et que ces petits films concis sont agréables à regarder. N'étant pas trop télé, il me semble qu'il existe ou existait une émission "culturepub". Ce qui me gêne, mais là, c'est un autre débat, une autre histoire, ce sont ces pubs abêtissantes, à force d'être serinées à longueur de temps, au point que la plupart des téléspectateurs changent de chaînes ou vont vaquer à leurs occupations. Quand par hasard, un film ou une émission me plaisent, Il m'arrive d'avoir le temps de faire ma vaisselle et la page de pubs n'est pas encore terminée ! Et puis, après, je ne suis plus du tout dans l'ambiance du film. N'est-ce pas contreproductif ? Ou bien, sont-elles totalement ancrées dans notre subconscient à force d'être rabâchées. Je vous souhaite un excellent week-end. Bien cordialement. Fanny
@Philippe De Vos bonjour !
Effectivement, certains slogans, chansons, répliques de films... sont entrés dans la mémoire collective, sont devenus comme des sortes de clichés, des jeux de mots dans la presse et pas forcément compréhensibles par tout le monde.
Comment ça, vous n'étiez pas premier l'an dernier ? Je vous taquine. "J'ai la mémoire qui flanche". Vous avez participé avec votre "Camé et opioïdes" que vous nous avez proposé sur l'une de vos pages et qui a plu à vos lecteurs. Pour votre première marche sur le podium, donc l'année précédente avec votre "Un destin" j'avais eu un gros coup de cœur pour votre texte et malgré votre surprise, le jury ne s'était pas trompé. Vous êtes pardonné de n'avoir pas participé cette année. Votre plume n'a pas chômé, c'est le moins que je puisse dire !
À bientôt de vous lire à nouveau !
Je vous souhaite une belle fin d'après-midi et Bravo P. S. G. !
Bien cordialement. Fanny/Patricia
Bonjour@Marie Berchoud
C'est moi qui vous remercie beaucoup et je suis ravie de savoir que vous vous êtes amusée le temps de quelques instants dans ce monde qui ne prête plus guère à rire, voire à sourire ! Je vous souhaite un bel après-midi et un excellent week-end. Bien cordialement. Fanny
Nous sommes tous amusés par les slogans publicitaires, ces petits films que nous regardons avant les informations font travailler beaucoup de gens. Ces pubs donnent du travail à des acteurs et je connais un producteur de cinéma qui les regarde pour repérer de futurs talents. La pub et le slogan font vendre des produits et font vivre des entreprises, des employés, des artistes. C'est tout un art de dire en peu de mots l'essentiel, n'est-ce pas ? @Sylvie de Tauriac
@FANNY DUMOND
Quand je bossais dans la presse, on cherchait aussi des accroches à mettre en couverture, et parfois il y avait des références aux pubs, aux chansons, aux films… Ça me rappelle cette époque.
Sinon, "Un destin" est arrivé premier (une de mes fiertés ici), mais ça n'était pas l'année dernière sur la même fournée que votre "Rose Madder", mais sur le thème "ce matin, rien n'avait changé".
Cette année, je dois dire que le thème m'a complètement mis de côté. Aucune idée valable.
Ce sera pour la prochaine fois.
Bonjour@Vanessa Michel
Pour faire ma sucrée, ma mijaurée, en deux mots comme en un "ma chieuse", le rendu n'est pas terrible sur cette publication. En fait, il s'agit d'une pièce de théâtre et les noms des personnages sont centrés. Lorsque j'aurai deux secondes (over bookée, en ce moment), j'ajouterai ce texte à la suite de mes 4 courts, avec les noms en entier. Cette fois-ci la contrainte était de 5 000 caractères, tandis que l'an dernier pour ma "Rose Madder" (premier Philippe et moi dans les 10, ah ah attention à mes chevilles), c'était encore pire 3 000 caractères ! D'ailleurs, on attend encore le recueil. Ce qui fait que certains lecteurs m'ont reproché ma trop grande concision. Saperlipopette ! À plus tard sur mon autre page. J'ai un RV. Fanny
Très drôle, merci !
Ah c'est drôle, je n'ai pas eu l'impression que vous étiez au max des caractères. Il m’aurait peut-être été plus facile par contre d’avoir les noms plutôt que les prénoms ;-)
Sinon oui, bien sûr, j'avais perçu le(s) sens sous la forme, mais honnêtement, lorsqu'on ne possède pas les références, ça coupe tout de même la lecture - parce qu’on cherche en même temps. Belle soirée à vous @FANNY DUMOND, bien cordialement.
Bonjour@Maria De Sousa
Mille mercis à vous d'avoir lu mon petit texte et pour votre fort sympathique retour de lecture sur mon tour de passe-passe. Effectivement, j'ai jonglé avec les slogans. De fait, à l'instant, vous me rappelez quand j'étais gamine, que mon jeu préféré dans la cour de récréation était ce jeu de balles avec des règles imposées. Je ne me souviens plus de son nom. Avec mes copines, nous faisions de longues parties, très sérieuses. Avec deux balles, trois balles sur le mur ou en l'air, la balle qu'on passait sous une jambe, etc. La gagnante était celle qui avait réussi à ne pas les faire tomber. Merci pour ce souvenir ! Je vous souhaite une toute belle soirée. Bien cordialement. Fanny
Encore un bon moment passé à lire ces quelques lignes et tenter de retrouver ces slogans inoubliables des publicités de jadis.
Bravo pour ce tour de passe passe littéraire bien réussi !
Bonjour@Vanessa Michel
J’aurais pu écrire les noms en entier, mais j’aurais été en dehors des clous quant aux nombres de caractères à ne pas dépasser. (j’étais déjà à la limite de 10 % autorisés). Ces contraintes obligent à couper. C’est vrai que cette talentueuse comédienne, Marie-Pierre est devenue une légende dans la mémoire collective. À cette époque, certaines pubs étaient des petits chefs-d'œuvre d’inventivité et on se régalait à les regarder. On n'en avait pas toutes les dix minutes pendant un quart d’heure au milieu des films ou des émissions. De nos jours, c’est une page de film au milieu des pubs. Je ne suis pas une boomer à ressasser « c’était mieux avant », je vis avec mon temps, mais dans ce domaine, j'appelle ça du lavage de cerveaux ! Finalement, je suis toujours dans la lessive.
En dehors des personnages et des slogans (sans nécessairement les connaître) avez-vous saisi le fond, les enchaînements avec les slogans, l’ambiance des réunions (que j’ai connue) et mes sous-entendus ironiques, notamment avec cette femme de ménage « cultivée » et un soupçon de politique récente « brainwashing » ? Je pense que ce texte est à double lecture, car ces pubs étaient prétextes pour en faire une comédie de mœurs théâtrale. J’aurais aimé avoir d’autres retours de lecture, mais bon… C’est raté et pas bon quand on doit expliquer son texte, sur lequel j’ai passé des heures sans aucun regret parce que j’aime ce genre de challenges qui m’amusent. Une fois de plus, mille mercis et une toute belle journée à vous chère Vanessa. Bien cordialement. Fanny
P. S.@monBestSeller. Je ne comprends pas pourquoi certaines contributions pour un CONCOURS sont publiées avant la décision de votre jury impartial ? Bonne journée à vous.
Merci pour cette esquisse de traduction. J'ai d'abord cru que « si célèbre Marie-Pierre Casey » était du second degré, mais grâce à Google, je visualise très vaguement la pub - ayant plutôt retenu (parce que j'en riais) le Wizard de Nana Mouskouri. Belle soirée @FANNY DUMOND.
Bonjour à vous chère@Vanessa Michel,
Un grand merci à vous. Je suis ravie de savoir que ma jubilation à écrire transparaît dans ce petit texte. Pour pasticher Aznavour, je dirais que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Je l’ai fait lire à mes enfants, presque quinquagénaires, qui ont reconnu certaines publicités et slogans et à mes deux-petites filles (21 et 17 ans) qui n’ont pas compris grand-chose. Sniffff ! Néanmoins, ils m’ont encouragée à le proposer et comme j’aime les défis, je me suis dit pourquoi pas.
Après de multiples recherches, pour tenter de me mener à bien cet exercice de haute voltige, j’ai trouvé qu’Edward B. serait l’un des premiers à avoir utilisé cette méthode managériale. Comme je ne retrouve plus mes notes, je ne sais plus son nom. Dans l’ordre d’apparition : Sonia Dubois qui faisait sa pub pour le régime qu’elle avait élaboré qui lui avait permis de perdre 60 kilos. Benjamin Castaldi, Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Vanessa Paradis, Brad Pitt, Jean Dujardin, Georges Clooney et la si célèbre Marie-Pierre Casey. Le truc des nœuds dans le torchon fait référence à un sketch de Coluche pour tourner en dérision un pub pour une lessive qui lavait plus blanc que blanc même à travers des nœuds dans un torchon : « celui qui a cinq kilos de linge à laver, il fait des nœuds le lundi, fait la lessive le mardi et puis après, il a toute la semaine pour défaire les nœuds ». Je me souviens que mon petit-frère nous cassait les oreilles, début années 70, avec une pub sur « Mir rose » que je n’ai pas retrouvée, je ne m’en souviens plus trop. Il n’arrêtait plus avec ses « Jeanne où as-tu mis la serviette ? ». Du coup, il appelait Mirrose l’une nos tantes qui se prénommait Marie-Rose.
Comme je suis très peu télé, les publicités actuelles me passent au-dessus de la tête, mais j’en retiens forcément certaines qui sont de véritables lavages de cerveaux.
Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi. Je me dépêche, car j'ai un gros problème de connexion et à nouveau plus de téléphone. Vive les anciennes cabines téléphoniques. Bien cordialement. Fanny
Chère @FANNY DUMOND, j'en reconnais certains (de slogans et de personnages), mais j'admets avoir un peu eu l'impression de naviguer en terres (et aussi en langue !) étrangères ;-)
Il reste et ressort alors cette belle énergie et la jubilation de l'auteur - qui ont réussi à contourner et à dépasser mes incompréhensibles incompréhensions ! Bravo pour cette mise en lumière. Belle journée.
Bonjour@monBestSeller Je vous remercie beaucoup pour la publication de ma contribution un tantinet déjantée. Je me suis beaucoup amusée à l'écrire. Par contre, après vérification du fichier que vous avez reçu, j'ai bien écrit Romains avec un S sur la citation de Jules Romains. Bonjour@Phillechat 4 et@Gilbert Gilbert, je vous remercie infiniment pour vos fort sympathiques commentaires et je suis contente de vous avoir fait mourir de rire. J'espère que vous en remettrez rapidement, parce que ce serait ballot de vous perdre. Ce texte ne parlera pas forcément aux plus jeunes, car certaines références datent un peu ! Je souhaite une agréable journée à la communauté. Bien cordialement. Fanny
Idem… j'ai beaucoup ri. On est envahi de slogans, mine de rien… et ils restent en tête des années.
Exercice réussi, Fanny.
Mort de rire !!