
Nice, 1979. Laetitia, une étudiante hésitante, se débat dans ses contradictions et peine à s'affirmer. Au hasard d'un appel téléphonique, elle fait la connaissance de Fabrice, qui la subjugue et la manipule. Jamais dupe, elle se prend pourtant au piège d'une relation fabriquée. Dans une société à cheval entre deux époques, où l'émancipation des femmes reste une bataille de chaque instant, dans les esprits comme dans les actes, "Tu seras heureuse, je te le promets" est un récit tranchant sur la complexité des sentiments.
Ce livre est noté par
@Hubert LETIERS : Cher Hubert, je suis très touchée par votre retour. Vous avez pris la peine de développer, avec beaucoup de subtilité et de précision, ce que mon texte vous a inspiré. Vous êtes bien placé pour savoir que le principal souci d'un auteur, c'est d'être compris dans sa démarche d'écriture. Et ce souci, vous me l'ôtez dans votre commentaire aussi agréable à recevoir... qu'à lire. On sent bien là votre verve, votre plume, qui touche et qui fait mouche...
Je reviens sur le titre du roman. Il est comme le mimosa, trompeur. Car mon récit n'a rien d'une histoire feel good, loin s'en faut. En dehors du propos, je crois (c'est un avis personnel) qu'il y a un bannissement lexical de ce qui évoque la quête de bonheur, la foi en son destin. C'est devenu un vocabulaire à éviter en littérature. Je repense au titre donné au roman de Romain Gary (qui signa alors Emile Ajar), "La vie devant soi". Je ne sais pas si de nos jours on s'y risquerait. On n'en voudrait sans doute pas, de ces mots qui sentent l'espoir. Je repense au tube de Gérard Lenormand, "La ballade des gens heureux", qui oserait aujourd'hui ? Etre heureux à tout prix, on nous a tant bassinés avec ça.
Simplement, je n'ai pas trop réfléchi. Je n'ai pas cherché. Mon titre est un écho, un fond très lointain. Celui qui revient, juste perceptible, quand tous les autres se sont perdus dans le noir. Voilà.
Cher Hubert, je vous dis merci, encore et sincèrement merci. Heureuse vie à vous, à vos créations, je vous le souhaite de tout mon coeur ! M. M.
@anne-laure.julien : Votre remarque sur l'épilogue est très pertinente et je comprends tout à fait votre point de vue. Je vous remercie des bien jolis mots que vous utilisez pour décrire la fin du dernier chapitre. Pourquoi ai-je donné une suite à cette chute, où tout se dit dans ce vers d'Eluard ? Pendant des pages, ces personnages nous accompagnent, vivent dans chaque mot. J'ai voulu les laisser se détacher doucement. Sans cet épilogue, le récit m'aurait paru incomplet. Il aurait manqué ce petit recul, ce regard sur ce qui a été mûri, construit dans la tête de la narratrice. Laetitia relate intimement une partie de sa vie. Elle a fait un long chemin depuis, et un jour, elle s'arrête. Elle se retourne. Elle peut mesurer ce qui a été accompli. Elle se souvient des mots prégnants de sa mère, qui font écho au titre du roman, et que je n'aurais pu placer ailleurs que dans l'épilogue. Voilà... Mais il s'agit d'un parti pris d'auteure (et de la lectrice que je suis, également).
Je réponds à présent à vos questions sur ma surdité. Je n'en fais pas un mystère. Ca fait partie de la vie, et de la mienne en l'occurrence. J'ai commencé à perdre l'ouïe à l'âge de 12 ans. J'ai donc la mémoire des sons et des paroles intacte. Ma perte d'audition, bilatérale, n'était pas traitable, elle est aujourd'hui profonde mais elle fut, et est encore, bien appareillée. Cet appareillage m'a permis de faire travailler l'oreille au quotidien, d'entretenir les acquis et d'évoluer à peu près normalement dans tous les environnements, personnels et professionnels. Au prix de quels efforts, c'est une autre histoire... Mais un handicap sensoriel de ce type développe des capacités telles que l'observation, la concentration, la mémoire, etc.. Toutes les informations autres qu'auditives sont exploitées. Je peux vous affirmer que la compensation de ce déficit ouvre bien d'autres portes et permet de capter infiniment de choses... Ayant pu être appareillée très tôt, je n'ai pas eu recours à la LSF. Mais je communique par la gestuelle quand mon appareillage ne suffit pas et je me débrouille en lecture labiale. Un jour j'écrirai peut-être sur ce sujet ! Bravo en tous les cas de votre pratique de la LSF, et merci tout de l'intérêt que vous portez à la surdité. Je trouve ça vraiment formidable.
Je vous écrirai avec plaisir via votre adresse mail. Bien amicalement. M.M.
Pour compléter mon commentaire, une remarque et une question :
la remarque : je trouve (mais cet avis n'engage que moi) que votre roman pourrait se passer de l'épilogue. Le vers d'Eluard qui termine le dernier chapitre me paraît être une fin parfaite et lumineuse qui se suffit à elle-même.
la question : vous dites dans votre bio que vous êtes sourde depuis l'adolescence et pourtant vous rendez avec une grande précision les sons de la langue (les accents et les intonations). Est-ce que vous avez d'excellents souvenirs ou un appareillage efficace? Si ça vous paraît trop indiscret, rien ne vous oblige à répondre. C'est juste que j'apprends la LSF depuis 2 ans et donc je m'intéresse à tout ce qui touche la surdité. Vous pouvez aussi utiliser ma messagerie personnelle sur mon profil.
@SOANTO2A : Merci beaucoup de votre lecture et de votre retour ! M.M.
@gaelle p : Merci beaucoup Gaelle, de votre lecture et de ce retour qui me fait vraiment plaisir. Il renvoie au vœu pieux de tous ceux et celles qui écrivent... M.M.
@anne-laure.julien : Merci beaucoup, Anne-Laure, de l'appréciation détaillée que vous avez pris la peine de me renvoyer. J'en suis très touchée. Vous évoquez le titre de ce texte, il est effectivement trompeur, car le fond du récit n'est pas une sommation à être heureux. Ce titre, c'est la promesse d'une mère à sa fille, un vœu maladroit, un appel chargé d'autant de détresse que de force, relève-toi, avance, tu vas y arriver... Je vous remercie d'être allée au-delà de votre a priori et d'avoir poursuivi votre lecture avec tant d'intérêt. Votre analyse d'écriture est très juste. Bien sincèrement. M.M.
"Tu seras heureuse, je te le promets" est le "Livre le +" du 4 mars. Retrouvez l’article qui vous donnera envie de le lire : https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire-conseil/10789-ebook-.... N'oubliez pas de laisser un commentaire à l'auteure, c’est pour cela qu’elle a publié son roman sur monBestSeller.
@cocobellu : Merci, Cocobellu, de cette appréciation qui me fait vraiment plaisir. Merci beaucoup de votre lecture, traversée par l'émotion que vous évoquez. Il est souvent difficile, pour celui ou celle qui écrit, de la laisser parler, ou de la contenir... Amitiés. M.M.
@fatimacorse : Chère Fatimacorse, je suis vraiment ravie que mon récit vous ait suscité autant de curiosité et d'intérêt. Merci de votre retour si enthousiaste. Bien sincèrement, M.M.
@Chris Martelli : Chère Chris, je vous remercie de votre lecture attentionnée. Le commentaire détaillé que vous rendez de mon texte me touche beaucoup. Vous avez pointé avec justesse ce qui sous-tend l'atmosphère de ce récit. Le balancement des caractères, des sentiments, l'ambivalence et le jeu trouble des personnages. Cette frontière si perméable entre la faiblesse et la force, la sincérité et le calcul, la stupidité et la clairvoyance... Merci à vous. M.M.
@rizzoli : Merci beaucoup de votre lecture, Rizzoli, et de vos impressions qui renvoient à ce que j'ai voulu transmettre dans ce texte. Oui, c'est un tout... La narratrice, ses ressentis, les images et les lieux ne font qu'un. La petite chambre 217, c'est elle. Les labyrinthes où elle persiste longtemps à se perdre, c'est elle aussi. La frontière est ténue... Longue vie à vous ! M.M.
@Rosette Alberola : Merci beaucoup, chère Rosette, de votre lecture attentionnée et de la perception très sensible que vous avez eue de mon texte. Oui, c'est un chemin bien difficile que d'aimer... On s'enflamme et on se brûle, on se méprend parfois, on s'égare et se perd. Mais jamais on ne s'arrête... Bises. M. M.
@Lamish : Votre commentaire, chère Michèle, me fait vraiment très plaisir. Il est si difficile de gagner l'intérêt de celles et ceux qui nous lisent, de les tenir en haleine, de les faire rire, de les toucher, les interpeller... Vous avez raison, mon style peut parfois retenir une sensibilité bien encombrante... Merci beaucoup de votre retour enthousiaste, développé, précis. Bien sincèrement. M.M.
Je l’ai lu comme on regarde un film. Les mots défilent comme des images avec émotion, justesse et sensibilité. Une quête du bonheur, de l’amour absolu, que l’on cherche sans parfois ne jamais le trouver et puis quand on ne s’y attend pas, il est là.
Magnifique !
@rennedidine : Merci beaucoup, Rennedidine, pour votre lecture et votre retour qui me touchent énormément. Moi aussi, je vous espère pour le prochain ! M.M.
@PhilippeMangion : Votre commentaire, cher Philippe, décortique les rouages de l'enfermement affectif, cette prison intérieure, sans barreaux et sans chaînes, qui paralyse. Il n'y a pas pire ennemi que soi-même, il n'y pas plus coriace, plus résistant. Et pourtant... J'aime l'image du flash-point que vous évoquez, la vapeur comprimée qui se renverse, cette force nourrie qui libère. Choisir de tout perdre pour gagner le plus important. Merci beaucoup de votre lecture et de votre regard. M.M.
@lily pompa : Merci Lily Pompa. Etre auteure, c'est s'exposer, prendre des risques, alors, j'apprécie votre commentaire... M.M.
@anne-laure1000 : Chère Anne-Laure, je vous remercie beaucoup d'avoir lu, tant apprécié mon texte et fait part de votre ressenti. Je crois qu'on ne se défait d'une emprise qu'en se libérant d'abord de soi-même... M.M.
@Lila L : Merci beaucoup Lila. Votre commentaire fouillé du texte, la perception que vous avez eue de mon écriture me font vraiment plaisir. Ils restituent ce que j'ai voulu donner. Et ces phrases fortes qu'on aimerait penser, vous les dites... M.M.
@minana : Merci Minana de votre lecture attentionnée et de votre analyse sensible. Cela me touche beaucoup. Oui, l'enfer et le bonheur peuvent n'être qu'un. A quoi tiennent les choses... Bien à vous. M.M.
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