Emma, la petite sœur de Gaspard, vient de passer l'internat, le concours clôturant la sixième année de médecine. Commence pour elle l'apprentissage d'un univers exigeant, parfois impitoyable, mais aussi, et surtout, profondément humain.
Prolongement de "Lost in connection", "Primum non nocere" est issu d'une réflexion sur la souffrance des soignants, au vaste sens du terme, et les circonstances qui peuvent, tragiquement, pousser certains à prendre des décisions irrévocables.
C'est aussi un regard amusé sur un monde à part, méconnu, et un hommage à ses petites abeilles...
Le tout en format A5 pour plus de lisibilité ;)
Un commentaire sous forme de témoignage. Peut-être aurais-je besoin de plusieurs encadrés. Un témoignage en conscience de ma vision de la maladie, moi qui suis devenue malvoyante du jour au lendemain en 2015, sans aucun diagnostic vérifiable. Et qui suis devenue malentendante, non appareillable cet automne. Tronc cérébral atteint. Syndrome cérébelleux. Bassin neuropathique, neurovessie, membres inférieurs atteints. Capacité de marche de 45 min. J’ai 44 ans.
Et pourtant j’ai dit non à mes médecins. J’ai refusé la PL, le diagnostic et le traitement. Pourquoi ?
Mon handicap est évalué à plus de 80%. Invalidité II. Tout autour de moi, les gens me trouvent courageuse. Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi. On me trouve aussi impressionnante. Idem. Je ne comprends pas pourquoi.
Mais il y a une chose que je voudrais dire à tous les médecins et à travers vous, hors cadre hospitalier, je m’adresse à vous tous.
Il existe une autre vision de la maladie, une autre vision de la vie et donc une autre vision de la mort. Et donc une autre vision du corps. Une vision où le corps est le prolongement de l’être immatériel que nous sommes, son miroir. Notre corps se forme en fonction des informations que nous avons décidé d’expérimenter. Les maladies ne sont rien d’autres que les expressions de nos erreurs de pensées. Erreurs de pensée au sens de croyances limitantes, croyances dans le malheur, dans la fatalité, dans la petitesse, dans la faiblesse, dans ce vol que le « divin » nous a fait, de ce vol de l’immortalité et de la toute-puissance.
Dans cette vision de la maladie, ma vision, la maladie est un avion supersonique vers la connaissance intérieure, la connaissance de soi. Elle est un mur contre lequel on se fracasse tant qu’on n’a pas compris comment la transcender, comment la regarder, comment l’écouter. La maladie ouvre les portes de l’inconscient, qui n’est autre que le dragon que les spiritualités décrivent.
On ne se bat pas contre la maladie. On l’accepte et on la retourne comme Saint-Michel, en alchimie, a retourné le dragon.
Une maladie invalidante, enfermante en soi-même est un propulseur pour quitter le monde de l’Avoir, qui est un monde de manque et de détresse. On bascule dans le monde de l’Être. Peut-on être heureux quand on n’a plus rien ? Quand on n’a plus de futur, de santé ? Juste être heureux quel que soit les circonstances ?
La médecine nous apprend aujourd’hui que notre corps est un ennemi, défaillant, traitre, dont il faut détruire, exploser tromboliser les expressions non conformes au modèle désiré du corps.
Moi, je dis que le corps est un ami qui nous montre en miroir nos erreurs de pensée. Mais comme il les montre, cela veut dire qu’on est prêt à les regarder et à les écouter pour nous trouver.
Je mourrai probablement jeune. Et ???? Je viens de découvrir une grosse boule dans mon sein. J’attends la semaine prochaine que le cabinet de radiologie réouvre pour prendre un rv en urgence.
Et ??? Je vais apprendre de moi-même, m’accompagner. Cette fois je ne contesterai le diagnostic si cancer il y a.
J’ai toujours vécu avec passion. Mon mari m’aime. Mes enfants sont deux beaux ados. J’ai écrit une trilogie historique dont le premier tome vient d’être publié sur monbestseller. Le premier tome d’un nouveau roman est prêt. J’ai su me dresser pour dire non à la politique sanitaire, dès le début. Me dresser en guerrière pacifique. J’ai défendu mes valeurs en acceptant de perdre mes amis, de me faire insultée et humiliée. Et en janvier dernier, j’ai regardé le ciel et je lui ai dit : OK, j’accepte de me faire injecter et hybrider mais à deux conditions : mes enfants sont épargnés de tout effet secondaire et cette politique cesse. Bon j’ai terminé aux urgences. J’ai créé mon propre groupe au conseil municipal. J’ai été suppléante aux législatives. J’ai défendu les suspendus. Je voulais organiser une manif de soutien à tous les soignants, suspendus ou pas, mais vous êtes irréconciliables entre vous.
Aujourd’hui je suis visiteuse de malades en EHPAD. Je rigole bien avec eux. Ils me redécouvrent à chaque fois.
Si mon handicap m’enferme encore plus en moi-même, je demanderai le suicide assisté en Belgique.
Car une fois qu’on dépasse sa peur de la mort et qu’on comprend à quel point elle est puérile, c’est là qu’on découvre la vie. La Vraie.
Bonsoir @BertheC et merci pour votre chaleureux commentaire ! Vous avez mille fois raison, l'héritage de ces mères toxiques peut, contre toute attente, se révéler positif, parfaite démonstration de la célèbre phrase de Nietzsche "tout ce qui ne te tue pas te rend plus fort".
Pour le reste, c'est une petite lucarne ouverte sur un métier dont la plupart, peut-être, ne se doute pas de la charge émotionnelle :)
Amicalement,
Camille
Ema se livre auprès de ses amis sur la solitude et la douleur que cette mère lui procure.Il me semble que toute cette tragedie est le fil conducteur d'Emma
.
Puis Victoire évoque les bienfaits de Mon Best SELLER,et analyse sur le monde et les hommes,Analyse,je pense,de jeunes qui commencent a se rendre compte que les parents vieillissent,meurent,,que tout change,même les têtes a l'hopital,et dit elle,"tu es contraint de faire le deuil de tes parents toxiques avant leur mort
ils découvrent le concept du devoir filial,
ce sont des questions presque philosophiques,on est loin des conversations de carabins.
ce livre pose des questions essentielles,et finit dans la tristesse,profonde
bravo,independement de la vie trépidante et miraculeuse des equipes soignantes,on vit avec ces hommes de chair et de sang;magnifique
Ema se livre auprès de ses amis sur la solitude et la douleur que cette mère lui procure.Il me semble que toute cette tragedie est le fil conducteur d'Emma
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Puis Victoire évoque les bienfaits de Mon Best SELLER,et analyse sur le monde et les hommes,Analyse,je pense,de jeunes qui commencent a se rendre compte que les parents vieillissent,meurent,,que tout change,même les têtes a l'hopital,et dit elle,"tu es contraint de faire le deuil de tes parents toxiques avant leur mort
ils découvrent le concept du devoir filial,
ce sont des questions presque philosophiques,on est loin des conversations de carabins.
ce livre pose des questions essentielles,et finit dans la tristesse,profonde
bravo,independement de la vie trépidante et miraculeuse des equipes soignantes,on vit avec ces hommes de chair et de sang;magnifique
Un immense et sincère merci @Papou Bezard pour votre commentaire si élogieux :) C'est une tranche de vie, sans être ma propre vie (pudeur oblige !), avec cependant des patients et des soignants qui ne sont pas fictifs, eux. J'aime rendre un hommage discret aux personnalités magnifiques, éblouissantes, humaines, que j'ai la chance de croiser, souvent à des périodes déterminantes de leurs vies.
C'est dans ces moments puissants que les masques tombent, que nous avons l'opportunité de saisir ce qu'il y a vraiment au fond de nos tripes, d'un côté comme de l'autre de cette barrière virtuelle. Certains patients blindés dégagent une sérénité qui force l'admiration ;)
Bonjour @Wilfrid TETARD ! Quelle chance et quel plaisir de vous retrouver, après ces quelques mois, et le beau parcours de Pétrichor :) Merci pour votre commentaire, dont je partage l'avis, le statut de médecin n'est pas un gage d'honorabilité, et cela m'a bien douchée de découvrir la noirceur et les magouilles de cet univers, dont heureusement, il subsiste une large part d'humanité, à condition de ne pas choisir ses médecins au hasard...
Ensuite, il y a parfois un souci de compétence, ou de bon sens, préoccupant, mais c'est encore un autre sujet (promis, je vous en ferai grâce ;)
J'espère que vous nous préparez de votre côté de nouvelles pages à dévorer (j'ai failli venir discuter impératif avec vous récemment sur une autre page, d'une haut placée sur le podium, mais je me suis retenue, elle n'aurait rien compris et trop d'humour parfois... ;)
Amicalement,
Camille
Cher @Michel CANAL, vous n'imaginez pas mon plaisir de vous retrouver ici !
Vous avez raison, il faudra que je relise ce texte pour débusquer les coquilles. Je vous avoue que l'écrire a été émotionnellement très fort, tellement qu'il a fallu que cela se couche sur l'écran en moins d'un mois, et que j'ai eu du mal à le relire, nullement par paresse, mais parce cela ravive tant de souvenirs, je revivais complètement cette période, intensément. L'empathie est une faculté à double tranchant. Finalement, je trouve un sens extraordinaire à vivre pour aider les autres à y parvenir, voire leur éviter de mourir. Pour rebondir face à leur détresse, qu'elle soit microscopique ou terrassante, rien ne vaut des brassées d'humour, ou tout simplement parfois, une embrassade, serrer contre soi un patient qui n'en peut plus, qui craque littéralement devant vous, ou une collègue qui s'effondre. Notre univers est en dents de scie, nous avons le privilège de connaitre des moments d'humanité stratosphériques, et malheureusement aussi quelques abimes.
Vous faites partie des plus belles personnalités que j'ai pu rencontrer ici, c'est un cadeau inestimable de ce site.
Affectueusement,
Camille
Chère @Camille Descimes, c'est un plaisir de vous retrouver après "Lost in connection", cette fois pour comme vous l'annoncez dans le synopsis : « une réflexion sur la souffrance des soignants… et les circonstances qui peuvent, tragiquement, pousser certains à prendre des décisions irrévocables. » Vous en précisez d'ailleurs l'ampleur dans le prologue, les médecins "dans notre pays" présentant (à ma grande surprise) un taux de suicide trois fois plus élevé que la population générale.
Vous le dédiez, ce qui souligne votre grandeur d'âme, « à tous les soignants… Toutes ces abeilles de notre gigantesque système de santé qui ont jalonné mon parcours. », les remerciant pour tout ce qu'ils vous ont appris tant professionnellement qu'humainement.
Que dire ? Il y aurait tant à dire à l'autrice de "Primum non nocere" et à son nouveau roman catégorisé lui aussi "psychologique".
Le titre : "D'abord, ne pas nuire", locution destinée aux étudiants en médecine. Il a toujours son importance. Il est bien choisi, déjà parce qu'il interpelle le lecteur, attentif à sa justification au fil des pages.
Le fond : à travers des personnages bien choisis, Gaspard (déjà médecin) le frère ainé d'Emma (faisant son internat), Aurélien (interne avec Emma), Sylvain (aide-soignant), Noémie (infirmière), le chef de service peu apprécié, "le Tigre", ressemblant à Poutine (c'est dire !)… et bien d'autres, vous avez su avec le talent qui vous caractérise, dérouler votre trame en opposant, tant pour les personnages eux-mêmes que pour les situations : le bien au mal ; l'idéal au malsain, au toxique ; l'exemplaire au mauvais, au critiquable ; le positif au négatif. Pour les personnages, les uns en bonne santé, une personnalité attachante, une joie de vivre communicative ; les autres avec leur lot d'affections, caractériels, toxiques, blessés par la vie, candidats à la déprime pouvant aller jusqu'au suicide.
Mais l'univers familial toxique et de l'hôpital plutôt usant, vous savez le faire oublier agréablement par des relations amoureuses qui s'y nouent et par ce week-end à la montagne (votre passion).
La forme : ça semble être votre signature, un découpage en chapitres très courts pour décrire une situation, chapitres dédiés à un personnage et introduits c'est selon, par une citation, une devinette ou un calembour, toujours à bon escient.
Pour le confort de lecture (mais c'est personnel), je me permets de vous suggérer de formater votre texte en A5 et d'augmenter l'espacement entre paragraphes.
L'écriture est toujours fluide, rythmée, sans artifices. Juste quelques coquilles à signaler, qu'une relecture attentive permettra de débusquer.
Une histoire qui se lit bien, malgré parfois la gravité des situations, qui m'a beaucoup appris (malgré ce que la crise sanitaire récente avait permis de pointer du doigt) sur la situation des internes, le manque de moyens alarmant des établissements hospitaliers, un système de santé à bout de souffle.
Merci pour le partage de votre expérience professionnelle et de votre amour de la montagne.
Avec toute ma sympathie. MC
Bonsoir Michèle, @Zoé Florent,
Merci mille fois, Michèle pour votre commentaire qui me touche énormément, également. Je crois que cette suite a été, pour moi, à l'origine d'émotions encore plus fortes, plus violentes que pour "Lost". Finalement, c'est ce que je recherche dans l'écriture, avec ensuite le souci de réussir, modestement, à les retranscrire, à les transmettre aux lecteurs. Dans l'espoir de créer in fine des connexions enrichissantes, comme la nôtre ;)
J'aime qu'un livre m'apprenne quelque chose, un concept, une idée, une vision différente, que ce soit en l'écrivant ou en le lisant.
A très bientôt, sur d'autres tribunes, avec grand plaisir !
Amicalement,
Camille
PS: Sylvain existe, par un assemblage, mais je vous avoue que le lapin crétin du service, le plus souvent, c'est moi, et pas que le 1er avril ;) Rire, c'est un traitement à prendre tous les jours, à vie, car tous les effets secondaires sont bénéfiques !
Bonjour @Jeanne Bageau, merci d'avoir pris le temps de lire et de commenter mon 2ème roman sur cette plateforme, car il s'agit bien d'un roman, inspiré de faits réels, ce qui permet d'après moi de donner de la crédibilité aux écrits. Il faut savoir piocher dans notre vécu et celui des autres pour que les livres ne nous trompent pas, ne nous "mentent" pas. Le suicide est un thème suffisamment douloureux en lui-même pour ne pas rajouter de pathos. Je n'aime pas, quand je lis, sentir que l'auteur veut me faire larmoyer précisément à tel moment, qu'il en rajoute des tonnes pour que nous dégoulinions. L'idée m'est venue à la lecture de certains commentaires sur ce site. Je pense que la plupart des gens ne mesurent pas à quel point de simples mots peuvent être assassins. Même si je n'ai jamais fait de TS, c'est un acte qui ne peut pas laisser indifférent.
Ensuite, j'ai eu envie de me replonger dans cette période si particulière qu'est l'internat. Et de montrer que nous, médecins, nous avons aussi une fantastique soif de vivre et de rire, surtout, parce que la plupart d'entre nous, heureusement, ont un coeur énorme et souffrent avec leurs patients...
Je suis médecin, spécialisée dans les maladies de la femme, mais aussi passionnée de littérature/philo/histoire avec des débuts en hypokhâgne,...
"Primum non nocere" est le "Livre le +" du 18 novembre. Retrouvez l’article qui vous donnera envie de le lire. N'oubliez pas de laisser un commentaire à Camille Descimes, c’est pour cela qu'elle publie ses romans sur monBestSeller.