« Les Merveilleuses », nous avons eu l’occasion de faire leur connaissance lors de l’interview de Sophie Herrault, écrivaine autoéditée, heureuse et fière de l’être. (Lire son ITW).
Alexia, Mélodie, Laurence, Nathalie, Virgin et Sophie font partie de ce collectif soudé par la bienveillance et la solidarité. Inspirées par Adeline, disparue après des années de lutte contre le cancer, elles ont choisi d’unir leurs voix pour lui rendre hommage. Leur recueil de textes raconte ces existences bouleversées par la maladie, ces destins fragilisés, mais aussi ces forces secrètes qui se révèlent quand tout chancelle.
« De Rose et de Lumière »
Deux fils traversent le recueil : la trace lumineuse laissée par Adeline et le miroir brutal que tend la maladie. On y lit des textes simples et directs, mais jamais simplistes, qui touchent parce qu’ils nous renvoient à nos propres fragilités.
On y rencontre Adeline, bien sûr, mais aussi Chance (le chat), Méryl, Nina, Max, Chénoa, Élisa… autant de personnages emportés, blessés, bouleversés par la maladie. Ils n’ont rien d’héroïque. Ils ploient, doutent, tombent parfois très bas, mais trouvent une force insoupçonnée : celle de continuer à aimer, à espérer, à tendre la main.
Ces récits parlent de fin de vie, mais aussi de résurrection. Ils nous rappellent que dans ces instants, deux dimensions s’imposent :
- la solidarité humaine, essentielle, mais fragile si elle reste seule ;
- et le lien intime avec ce qui nous dépasse : pour Adeline, c’était l’Ange, pour d’autres ce sera un dieu, un esprit, ou ce Tout sans nom qui nous embrasse.
Ces textes se lisent comme des chuchotements amis. Ils ne prétendent pas à une grandeur littéraire classique, ils proposent autre chose : une parole simple, vibrante, qui console. Et tous ceux qui ont vécu avec la maladie savent que « ça sonne juste », car la maladie se moque des grandes phrases et des idées « farabuleuses ». Elle aussi bien que la mort - comme l’a écrit Toni de Curtis (Toto), dans une merveilleuse poésie dramatique - a le pouvoir d’aplatir tout le monde au même niveau.
- Gabrielle rit grâce aux clowns (Nina et Mireille), et meurt chambre 12
- Comment vivre à l’ombre d’une sœur jumelle atteinte du cancer à l’âge de 9 ans ?
- Quel destin de femme après qu’on a été « enfant médicament » de son frère qui n’a pas survécu ?
- Que se passe-t-il quand le hasard nous fait devenir l’Assistante de Vie de quelqu’un de très proche ?
L’autoédition, force motrice
> C’est là que l’autoédition prend tout son sens. Elle permet cela : écrire sans permission, sans attendre qu’un comité décide si une voix est « digne » ou « conforme ». Elle ouvre un espace où l’intime peut devenir partage, où le récit non mainstream trouve, malgré tout, ses lecteurs.
> L’autoédition fait évoluer l’écrit : aux côtés du roman ou de l’essai, elle légitime aussi ces textes de consolation, ces chuchotements amis qui réconfortent et réparent.
Elle met en mouvement l’énergie personnelle : là où l’édition classique juge et sélectionne, l’autoédition déverrouille et libère. Elle mobilise le désir et le courage d’écrire, et c’est cette énergie qui porte De Rose et de Lumière.
Un tel projet n’aurait jamais vu le jour dans l’édition classique.
Pas besoin de permission, pas d’aval d’un comité, pas d’entrée dans une collection calibrée. L’autoédition a permis aux six Merveilleuses de publier un recueil atypique, intime, porté par l’émotion et la mémoire.
> La richesse de l’autoédition est là :
- permettre d’écrire sur des sujets qui nous concernent, même s’ils ne sont pas “bankables” ;
- offrir aux lecteurs des récits qui réconfortent, qui consolent, qui font du bien ;
- mettre en mouvement l’énergie personnelle des auteurs, leur désir et leur courage.
Et vous que faites-vous en Octobre Rose ?
Nous sommes en octobre. Octobre Rose.
Chaque jour, le cancer devient une réalité pour certains d’entre nous. À chaque instant, quelqu’un apprend que, pour lui ou pour un proche, désormais rien ne sera plus comme avant.
Sans autoédition, De Rose et de Lumière n’existerait pas.
Sans autoédition, les six autrices n’auraient pas pu décider de reverser une partie des bénéfices des ventes à l’association Tout le monde contre le cancer.
C’est sans doute le moment le plus juste pour acheter et lire De Rose et de Lumière, à la mémoire d’Adeline Demesy et de tous ceux que la maladie emporte.
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Merci pour cet article car je partage votre avis sur les bienfaits de l'autoédition. Il est regrettable que certains auteurs peu scrupuleux utilisent l'IA pour écrire un roman et cela en 58 heures. Un traducteur littéraire de ma connaissance m'a conseillé de ne pas traduire des écrivains autoédités : << Ils écrivent avec l'IA en pensant être des artistes. >> Je n'écris jamais avec cet outil, loin de moi cette idée, mais je suis choquée par ces faussaires qui mettent en péril l'autoédition. @Sylvie de Tauriac
Ici l'autoédition prend toute sa grandeur et cesse d'être vue comme un simple tremplin vers l'édition, bref on oublie l'argent pour l'amour : c'est si rare !
Merci pour cet article qui met en lumière un ouvrage collectif dont l'autoédition a sans doute permis une rédaction plus libre. Le sujet est douloureux, complexe, humain.
Je souhaite beaucoup de succès à "De Rose et de Lumière" ainsi qu'à leurs auteures.