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06 déc 2020

Comment reconnaître et utiliser les figures de style et procédés littéraires. 2/3 : Figures d'analogie

Les figures d’analogie consistent à créer des liens entre des idées pour mettre en valeur leurs similitudes et leurs ressemblances. Elles créent ainsi une image apportant un sens ou une sensibilité supplémentaire à ce qui est comparé.
Allégorie, personnification, comparaison et métaphore peuvent facilement être confondues car elles s’appuient toutes sur cette construction d’une ressemblance entre ce qui est comparé (le comparé) et ce à quoi il est comparé (le comparant). Ces figures stylistiques sont pourtant bien distinctes. Comment les reconnaître ? Deuxième chapitre de notre encyclopédie de la figure de style : les figures d'analogie.

Tout savoir sur les figures stylistiques d'analogie en littératureLa maîtrise des figures donne aussi du style en littérature. Sorti des clichés, un exercice très créatif...

Les figures d'analogie

Tout savoir sur les différentes figures d'analogie pour bien les connaître et les reconnaître. Et bien utiliser ces procédés d’écriture qui rendent ce que l’on veut dire plus expressif en créant un effet de sens ou de sonorité.

 

> L'allégorie

L'allégorie représente de façon imagée et concrète une idée abstraite, une valeur ou une notion morale difficile à représenter directement.
Une allégorie picturale consiste par exemple à représenter l’amour ou la mort par un personnage ou un animal.
> Son effet littéraire
Elle permet de rendre plus sensibles ou plus frappantes les notions abstraites qu’elle caractérise.
> Exemples d’allégories et citations
La faucheuse est l’allégorie de la mort.
Marianne est l’allégorie de la République.
Harpagon pour l’avarice.
Un objet peut aussi être allégorique : Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle. Baudelaire, Spleen.
> Le saviez-vous ?
L’allégorie se reconnaît souvent (mais pas toujours) à sa majuscule, comme le chevalier Malheur de Verlaine (Sagesse), la Faucheuse du chanteur Renaud…

> La personnification

La personnification est une figure qui attribue des caractéristiques humaines (gestes, attitudes, comportements, parties du corps) à un objet, un animal... que l'on fait vouloir, parler, agir, à qui l'on s'adresse, etc.
> Son effet littéraire
La figure se fonde toujours sur des analogies reconnues culturellement, sur des sentiments ou des symboles universels. La personnification permet ainsi de présenter les choses de manière plus vivante.
> Exemples de personnifications et citations
La Fontaine s’en est fait le champion. Il excelle dans la description d'animaux aux traits humains.
Les arbres font le gros dos sous la pluie. Jules Renard, Journal 1887-1910.
Le crépuscule ami s'endort dans la vallée. Alfred de Vigny, La maison du berger.
J’ai des fourmis dans mon épée ! s’exclame Cyrano (Edmond Rostand).
L’Habitude venait me prendre dans ses bras et me portait jusque dans mon lit. Marcel Proust, Du Côté de chez Swann.
> Le saviez-vous ?
Un « truc » pour faire la différence entre les deux figures de style proches que sont l’allégorie et la personnification : demandez-vous si ce qui est comparé est une notion abstraite (la mort, la beauté, la liberté…). Si la réponse est oui, il s’agit d’une allégorie, même si cette notion abstraite est comparée à une personne. Par exemple la faucheuse, allégorie de la mort.

> La comparaison

La comparaison consiste à mettre deux choses en vis à vis. Dans cette figure de style, il y a trois éléments : un comparé (celui que l'on compare à quelque chose), un comparant (quelque chose) et un outil grammatical de comparaison (comme, tel que, semblable à, ainsi que, de même que...). Et c’est justement cet outil qui distingue la comparaison de la métaphore.
> Son effet littéraire
La comparaison a une force suggestive. Elle fait progresser l’argumentation. L’image qu’elle propose précise le champ de la représentation et ouvre l’imagination du lecteur en opérant un rapprochement souvent imprévu entre deux réalités ou univers.
Très utilisée dans le langage poétique, elle peut aussi avoir une finalité humoristique, souligner la dérision ou l’ironie.
> Exemples de comparaisons et citations
L’absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu. La Rochefoucauld, Maximes.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe / Sous les coups du bélier infatigable et lourd. Baudelaire, Chant d’automne.
Blonde avec une poitrine comme des pare-chocs de Chambord. Frédéric Dard, San Antonio.
La terre est bleue comme une orange. Paul Éluard, L’Amour la poésie.
Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d’un parapluie. Lautréamont, Les Chants de Maldoror.
> Le saviez-vous ?
Pour ne pas appauvrir un texte littéraire, l’auteur évite évidemment les comparaisons faciles devenues clichés. Gustave Flaubert lui-même déclare dans sa Correspondance avec Louise Collet : Je suis dévoré de comparaisons comme on l'est de poux, et je ne passe mon temps qu'à les écraser ; mes phrases en grouillent.
Quant au poète Stéphane Mallarmé, il se flattait même d’avoir banni le mot comme de son vocabulaire.

> La métaphore

La métaphore est une figure majeure en littérature. C'est une comparaison plus directe car il n'y a aucun outil grammatical. Ainsi, si la comparaison affirme une similitude, la métaphore la laisse deviner. Au lecteur de constituer l'analogie.
> Son effet littéraire
Ce procédé rhétorique est doté d'une portée argumentative puisqu’il vise à rapprocher l'opinion du lecteur de celle de l'auteur. Elle peut aussi avoir un pouvoir émotif et une réalité poétique fortes, et d’autant plus que le rapport des deux réalités rapprochées est lointain mais juste et expressif.  
La métaphore est également un recours fréquent dans tous les types de discours pour éviter la répétition d'un terme ou d'un nom, tout en insistant sur un point de caractère.
> Exemples de métaphores et citations
Baudelaire en est friand : Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage. (L’Ennemi) ; Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées. (Spleen).
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course / Des rimes. Arthur Rimbaud, Ma Bohème.
> Le saviez-vous ?
Beaucoup de métaphores littéraires sont aujourd’hui devenues des clichés. Un beau ténébreux… désignait déjà un homme aux cheveux et yeux noirs, ou mélancolique et rebelle, dans un roman de chevalerie du 16e siècle : Amadis de Gaule de Garci Rodriguez de Montalvo.

Retrouver :

Les figures d’amplification et d’atténuation

Les figures de répétition ou figures d’insistance

 

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Publié le 29 Mars 2018
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