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Du 08 avr 2020
au 08 avr 2020

CHOIX DES LECTEURS ARESIOR POUR LE MOIS DE MARS 2020

"La pimbêche mal fagotée" de Chiara Catalina est le choix des lecteurs ARESIOR. Voilà en synthèse pourquoi ils l'ont choisi.

 

La richesse du livre vient de la  démultiplication de son thème central en plusieurs thématiques qui font toutes échos en nous : la mort, le deuil, et la vie après la mort.

Le deuil est montré dans sa dimension multiple, complexe

Porter le deuil, c’est aussi porter le deuil des autres et de ses proches, au delà du sien propre. Cela  n’appartient pas à la même sphère émotionnelle.
Comment répondre à une enfant de 4 ans qui vient de perdre son père ? Les questions de la petite fille sont émouvantes et font émerger son’imaginaire et le questionnement sur la mort tel qu’une enfant de cet âge peut se la poser. Mais par delà, il y aura aussi la difficulté de la mère à accepter la mort de son mari, une souffrance à la fois plus cartésienne, plus frontale, mais  dont l’émotion n’est pas mieux contrôlée.
Le début de roman est très émouvant, le processus de projection dans le personnage de Lily est fort, et l’on vit avec elle la force du deuil et de l’abandon. Les mots et les évocations sont parlants.

"Chacun sait comme il est difficile de répondre à un enfant sur ce sujet, et comme l’on y est mal à l’aise", remarque une lectrice. 
A la question des lecteurs sur la force de l’image de ce deuil, à son réalisme, à sa réalité. L’auteur répond que : "Pour être honnête, j'ai pu donner cette force au début du roman parce que  je l’ai vécu".

La vie après la mort - Ce thème est abordé à travers le dialogue post-mortem du couple

C’est un élément important de l’intrigue qui fonctionne très bien. La convention de la communication entre Lily et son (défunt) mari est bien amenée. C’est une convention littéraire qui nous porte délicatement dans un autre univers.

Un lecteur déclare "Pour moi qui crois à la vie après la mort, au début de ma lecture je n’ai pas trouvé cela « concevable". Les signes de l’au-delà décrits subitement m'ont semblés trop éloignés de ce qu’ils peuvent être, du moins du "comment" ils peuvent apparaitre pour une première fois. Mais cela m’a gêné un court moment, l’intérêt et la force du dialogue m’ ont rapidement ramenés à l’intérêt de l’intrigue, et à la force du personnage de Lily"

A la lectrice qui s’interroge sur la foi de l’auteur en l’au-delà. Et si oui, pourquoi l’avoir imaginée ainsi ?
L’écrivain répond : "J'ai toujours, depuis toute petite, eu la certitude qu'il y avait quelque chose après, que tout ne pouvait pas s'arrêter. Ce serait un non-sens". Elle ajoute
"J'ai aussi un peu "travaillé" avec un chaman amérindien et fait quelques expériences qui tendent à confirmer ce que j'ai toujours pensé. Je pense que la conscience n'est pas "localisée".
"Je pense que tout le monde s'interroge sur l'après-vie et je trouve intéressant de dédramatiser."

Un troisième pôle surprenant apparaît dans le roman - L’intrigue policière

Pour les lecteurs, et d’une manière générale, le livre a été apprécié et a tenu en haleine jusqu'au bout. Certains ne s'attendait pas du tout à une intrigue policière en débutant leur lecture et ce rebondissement donne au roman un double intérêt, en tenant deux fronts qui se déroulent simultanément.
Le dénouement est attendu dans une atmosphère de suspense. Pour l’ensemble des lecteurs présents l’imagination est partie vers des voies originales et inéxplorées, qui en font un roman de "tension". Sous une apparente simplicité, le récit nous mène là où on le n'attend pas !

Tous ont eu envie de connaitre la fin très vite ce qui est plutôt bon signe pour un roman.

Les personnages sont bien campés et justes

Pour les lecteurs, le personnage de Lily Aguas, la narratrice, est attachant…Elle est jalouse jusque dans la mort.
Au fil de l’enquête, elle nous raconte les souvenirs de son amour avec Fidél, son mari, et ses difficultés à accepter son décès..
Elle interpelle "La pimbêche mal fagotée", qui n’est autre que la Mort. "La pimbêche mal fagotée", une trouvaille, que ce nom donné à "la grande faucheuse" et un bon titre par la même occasion., à la fois décalé et intriguant.
La mort du mari  apparament décédé d’une crise cardiaque ne semble pas si simple, et un mystère se noue autour de ce décès.
Il reprend vie à travers les dialogues et dévoile peu à peu ses secrets.

Les personnages défunts comme Madeline, reéls comme La Jude (la meilleure amie de Lily),  Sakam, se mêlent et se croisent pour créer une intrigue passionnante et humaine, à mi chemin entre réalité et spiritualité, digne d'un bon roman policier.

L'écriture et le style supportent naturellement l'intrigue

Ils sont fluides. Un langage soigné avec des mots et des expressions qui signifient l’abandon, la solitude ; un rythme percutant, des dialogues utiles et vifs qui fonctionnent bien, des néologismes qui tombent à propos telles que "il me fait pleur", "le Kitétoi".

L’on y trouve aussi des réflexions personnelles  qui font mouche,  :
"Il y avait quelqu’un dans ses yeux, ce n’est pas toujours le cas. Dans certains regards, il n’y a personne ou pas grand-chose. C’est flippant un regard vide."
"La simplicité, quand on y accède, et c’est difficile, croyez-moi, flirte avec le véritable sens de la vie."

Le vocabulaire propre à un couple, à une famille est repris là comme un lexique, un jeu, un code qui n’est compris que d’eux seuls, des néologismes ou des mots détournés de leur sens, qui les unit d’autant plus qu’il les isole des autres.
Ici nous avons droit à de jolies trouvailles : Le napéro, la nassiette, les moustiques pour parler des moustaches, puis 'langue de pchut" aussi, j'ai bien aimé !" déclare une lecteur.
"J'aime beaucoup retravailler la langue française, lui donner du relief, inventer. C'est l’une des choses qui m’amuse vraiment dans l'écriture pour tout vous dire." ajoute Chiara Catalina.
"Oui :-), j'ai trouvé le bon moyen de ne pas dire le vilain mot. Je me souviens avoir ri quand j'ai trouvé "langue de pchut".

Chiara Catalina l’écrivain conclut : "Je pense que chacun vit un roman avec ce qu'il est, et c'est pour ça qu'un roman, une fois terminé et donné, ne nous appartient plus... Je vous l'ai dit, l'écriture, c'est juste génial !"

Quand on la lit, on la croit. 

 

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@lamish, merci à toi. Je voudrais aussi remercier Aresior et ses lecteurs. J'ai passé un excellent moment en leur compagnie. Deux heures d'échange au sujet du roman. C'était vraiment BIEN ! Vraiment vraiment bien !! Chiara.

Publié le 09 Avril 2020