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Le 24 nov 2023

Tribunes monBestSeller : Alban Paulh raconte son Guy de Maupassant

Selon Mme Lecomte du Nouy, femme de lettre de la fin du XIXème, « Maupassant voyait le monde à travers une goutte d’eau et était surpris que chacun n’eût pas ses yeux ». Elle confie que le moindre fait réel pouvait fournir à l’auteur un point de départ pour l’écriture d’un livre. Un héritage reçu par un ami d’une relation très éloignée de ses parents ; le grand âge du père comparé à la jeunesse de la jolie maman ; le caractère asymétrique par rapport au frère de cette donation, aussi inopinée qu’incongrue : voilà assez d’éléments pour qu’il échafaude des suppositions et invite son amie à l’accompagner dans la région du Havre afin de se pénétrer du paysage et peaufiner la justesse du décor qui hébergera son roman « Pierre et Jean ».

M’étant souvent interrogé sur ce qu’est un roman, ce qu’il pourrait ou devrait être tout autant que ce qu’il ne sera jamais, j’ai eu la surprise de découvrir la pensée de Maupassant à ce propos en lisant la préface de ce livre.

 

Roman ? Ou pas roman ?

Amusant de découvrir sa réponse aux critiques qui prétendent que ses romans n’en sont pas à proprement parler. Personnellement, j’y vois une dimension atemporelle. Bien que rédigé en 1887, tout cela reste incroyablement d’actualité. Maupassant retourne l’argumentation de ses détracteurs, précisant que l’écrivain qui lui fait l’honneur de le juger n’est pas un critique. Selon lui : « un critique se doit, sans parti pris, opinions préconçues, idées d’école ou attaches avec une quelconque famille d’artistes, de comprendre, distinguer et expliquer toutes les tendances, les tempéraments et admettre les recherches d’art les plus diverses ». Quel critique, après avoir lu, de Manon Lescaut à Sapho, la série des vingt-cinq meilleurs titres qu’il cite, publiés au cours de trois siècles, ceux qui l’ont précédé et celui dont il est contemporain, oserait encore écrire : « Ceci est un roman et cela n’en est pas un ». Maupassant va jusqu’à taxer d’incompétence les cuistres qui se prévalent d’une telle perspicacité. « Comment, demande-t-il, l’acception du mot roman pourrait-elle se limiter à une aventure plus ou moins vraisemblable, arrangée à la façon d’une pièce de théâtre en trois actes dont le premier contient l’exposition, le second l’action et le troisième le dénouement ? Cette manière de composer, bien qu’admissible, ne saurait évincer toutes les autres. Existe-t-il des règles pour faire un roman, en dehors desquelles une histoire écrite devrait porter un autre nom ? Si Don Quichotte est un roman, le Rouge et le Noir en est-il un autre ? Si Monte-Cristo est un roman, l’Assommoir en est-il un ? (etc., etc.) » Et il plante le clou en ajoutant : « Quelles sont ces fameuses règles ? D’où viennent-elles ? Qui les a établies ? En vertu de quel principe, de quelle autorité et de quels raisonnements ? »

 

Explorer des voies nouvelles

Il est formel ; sa condamnation est sans appel : « Les critiques qui savent d’une façon certaine, indubitable, ce qui constitue un roman et ce qui le distingue de ce qui n’en est pas un, sont enrégimentés dans une école et rejettent, à la façon des romanciers eux-mêmes, toutes œuvres conçues et exécutées en dehors de leur esthétique. Un critique intelligent, affirme-t-il, devrait, au contraire, rechercher tout ce qui ressemble le moins aux romans déjà faits, et pousser autant que possible les jeunes gens à tenter des voies nouvelles. Tous les écrivains, Victor Hugo comme Zola, ont réclamé avec persistance le droit absolu, droit indiscutable, de composer, c’est-à-dire d’imaginer ou d’observer, suivant leur conception personnelle de l’art. Le talent provient de l’originalité, qui est une manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger.

Le critique qui prétend définir le Roman suivant l’idée qu’il s’en fait d’après les romans qu’il aime, et établir certaines règles invariables de composition, luttera toujours contre un tempérament d’artiste apportant une manière nouvelle. Un critique, digne de ce nom, ne devrait être qu’un analyste sans tendances, sans préférences, sans passions, et, comme un expert en tableaux, n’apprécier que la valeur artistique de l’objet d’art qu’on lui soumet. Sa compréhension, ouverte à tout, doit effacer sa personnalité au point qu’il puisse découvrir et vanter même les livres qu’il n’aime pas à titre personnel mais qu’il doit comprendre comme juge ».

Maupassant déplore que : « la plupart des critiques ne sont, en somme, que des lecteurs qui gourmandent les auteurs presque toujours à tort ou les complimentent sans réserve ni mesure. En tant que lecteur, ce genre de critique cherche uniquement dans un livre à satisfaire la tendance naturelle de son esprit, demande à l’écrivain de répondre à son goût prédominant, et qualifie invariablement de remarquable ou de bien écrit l’ouvrage ou le passage qui plaît à son imagination idéaliste, gaie, grivoise, triste, rêveuse ou positive. En somme, le public est composé de groupes nombreux qui nous crient : — Consolez-moi. — Amusez-moi. — Attristez-moi. — Attendrissez-moi. — Faites-moi rêver. — Faites-moi rire. — Faites-moi frémir. — Faites-moi pleurer. — Faites-moi penser.

Rares sont ceux, selon lui, qui demandent à l’artiste : — Faites-moi quelque chose de beau, dans la forme qui vous conviendra le mieux, suivant votre tempérament. L’artiste essaie, réussit ou échoue. Le critique ne doit apprécier le résultat que suivant la nature de l’effort ; et il n’a pas le droit de se préoccuper des tendances ».

Maupassant insiste : « Cela a déjà été écrit mille fois mais il faudra toujours le répéter ».

 

La question soulevée par Maupassant est fondamentale

N’oublions pas qu’il écrit ces mots un siècle après la révolution française. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen (articles 10 et 11) précise que  « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Nous, nous l’avons peut-être oublié, mais avant 1789 la publication légale d’un ouvrage ne pouvait se faire que par privilège du Roi, nécessitant l’approbation des censeurs royaux (religieux et laïcs) ; le texte manuscrit était ensuite remis avec son approbation au Garde des Sceaux.

 

Maupassant n’a pas oublié ce droit rudement acquis par le peuple français et il le revendique haut et fort. Il entend qu’aucune fausse critique de lecteur enrégimenté dans un formalise réducteur et sclérosant ne vienne aliéner cette liberté qui essaye de s’exprimer par le roman. Car quel meilleur vecteur, selon lui ? Tout peut-être prétexte à roman ; aucune règle ne peut en contraindre la forme ; l’auteur a un droit absolu d’y imaginer ou observer selon sa conception personnelle de l’art. Il n’a pas à écrire pour répondre aux goûts prédominants du lecteur ni pour plaire à différents registres de l’imagination de ce dernier. Il se doit juste d’exprimer son talent en innovant. Qu’il y réussisse ou qu’il échoue, personne ne peut lui dénier ce droit inaliénable… surtout pas des censeurs autoproclamés qui polluent certains sites d’autoédition de leurs commentaires ineptes, non constructifs et offensants, au risque de dégoûter les auteurs les plus sensibles.

 

Alban Paulh

 

Et vous, diriez-vous que vous êtes d’accord avec la tribune d’Alban Paulh ?

 

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23 CommentairesAjouter un commentaire

@Alban Paulh
Ah la critique littéraire ! Elle a eu ses écoles, a souvent sévi de façon clanique, partiale, a toujours eu tendance à persécuter ou encenser à l’excès.
Flaubert accusait les critiques de juger à tort et à travers et, plus grave selon lui, saccager la lucidité critique “en vertu de cette rage que l’on a de substituer sa pensée à celle de l’auteur et de vouloir faire avec son livre un autre livre”.
“Avec ce système-là, on explique la série, le groupe, mais jamais l’individualité, le fait spécial qui fait qu’on est celui-là. Cette méthode amène forcément à ne faire aucun cas du talent. Le chef-d’œuvre n’a plus de signification que comme document historique”.
“Je sais par expérience combien la critique est, de soi, stupide. On reproche toujours à un écrivain de n’avoir pas fait blanc quand il a fait noir, et a voulu faire noir”.
“Plus une œuvre est bonne, plus elle attire la critique. C’est comme les puces qui se précipitent sur le linge blanc“, écrivait-il encore avec humour.
Quant à Baudelaire, il a su la moucher en quelques mots exquis : “Il serait prodigieux qu’un critique devînt poète ; et il est impossible qu’un poète ne contienne pas un critique. Le lecteur ne sera donc pas étonné que je considère le poète comme le meilleur de tous les critiques”.
Pour en revenir à Maupassant, sujet de votre tribune, j’ai retenu ces trois phrases qui résument l’inévitable frustration ressenti par l’écrivain face à la critique injuste :
“Un critique intelligent devrait, au contraire, rechercher tout ce qui ressemble le moins aux romans déjà faits, et pousser autant que possible les jeunes gens à tenter des voies nouvelles”.
“Sa compréhension, ouverte à tout, doit effacer sa personnalité au point qu’il puisse découvrir et vanter même les livres qu’il n’aime pas à titre personnel mais qu’il doit comprendre comme juge. ”
“Quelles sont ces fameuses règles ? D’où viennent-elles ? Qui les a établies ? En vertu de quel principe, de quelle autorité et de quels raisonnements ?”
De nos jours, les critiques littéraires sont encore plus imbuvables, tant leur ego boursoufflé les pousse à tous les excès afin d’occuper le devant de la scène médiatique. Moix en est la parfaite représentation.
Ici, nous supportons quelques rares critiques autoproclamés qui correspondent en tout point aux mauvais critiques, tels que définis par ces trois grands écrivains, pourtant admirés de façon inconditionnelle par ces mêmes critiques littéraires improvisés. Ils se font les dents, se défoulent sur des auteurs amateurs et, comme cela ne suffit pas à évacuer leur noirceur, sur des lecteurs dont ils n’exigent plus de simples retours de lecture mais des commentaires de critiques littéraires… Encore une fois, cherchez l’erreur !
Mais tout cela n’est que fatuité, intellectualisme virulent et mépris. Tout cela n’est que banal déballage égotique. Par contre, et plus grave, ce défoulement, ce jeu de massacre gratuit, finissent peu à peu par ternir l’ambiance de notre communauté d’auteurs amateurs.
Merci infiniment pour cette tribune, cher Alban, et surtout, gardez le moral et le cap. Après tout, nous sommes des centaines à partager votre avis sur ces interventions néfastes tandis qu’ils ne sont qu’une poignée à les défendre.
Bonne journée.
Amicalement,
Michèle

Publié le 29 Novembre 2023

Merci à vous, @alban paulh, vous m’avez fourni une jolie opportunité, je l’ai saisie ;)

Publié le 29 Novembre 2023

@Zoé Florent
Des ruminants revanchards... C'est amusant : on dirait du galodarsac.
PS : Qu'est-ce que vous pouvez être bavarde !

Publié le 28 Novembre 2023

@Mike W. Parce que cette plateforme ne se résume pas à ces dérives qui dépendent des agissements d'une toute petite poignée de ruminants revanchards.
Parce que cette plateforme possède de nombreuses et indéniables qualités.
Parce qu'en dehors de ces dérives, les échanges avec la quasi-totalité des auteurs sont aussi enrichissants que constructifs, agréables et courtois ; qu'au fil du temps s'est constitué un véritable réseau d'entraide... Voilà pourquoi, entre autres.
@Pietr-le-Letton ZZZZZzzzzz.....

Publié le 28 Novembre 2023

@Michel Chaberre
Lu.

Publié le 28 Novembre 2023

@Christian Vial
Permettez-moi de vous féliciter pour vos talents de psychologue tout-terrain.

Publié le 28 Novembre 2023

@Michel CANAL
"Commentés sérieusement" : finalement, vous ne manquez pas d'humour. Mais je crains fort que ça ne soit involontaire.

Publié le 28 Novembre 2023

Merci, @alban paulh, votre agréable tribune et les réactions qu’elle engendre me fournissent l’occasion de dire ce que je retiens depuis longtemps concernant toutes les plateformes littéraires actuelles :
.
Se lire, se commenter entre auteurs, c’est stérile, faux, forcément et bien naturellement faux !
.
Bien involontairement, MBS illustre ce travers avec ses tribunes où fusent règlements de comptes de bacs à sables entre auteurs…, et où sévit un « phénix acariâtre aux sexes et catégories variables » : auteur ou lecteur, on ne sait pas trop, vu le nombre de pseudos qu’il ou elle utilise pour distribuer ses bons et mauvais points, ce qui indique chez cette personne une frustration, un ennui de vie poussé à un paroxysme négatif sans égal sur cette plateforme.

Pour étayer le début de mon propos, ces deux citations :

« Un écrivain ne lit pas ses confrères, il les surveille. »

— Maurice Chapelan

« Le métier de critique littéraire ne convient pas à tout le monde. Pour sentir un ouvrage, il suffit de le lire ; pour le bien comprendre, il ne suffit pas de l’avoir lu. Le texte d’un livre, c’est sa facture ; sa vraie signification est ailleurs ; comme l’eau où l’on jette une pierre, elle fait cercle et s’étend. »

Antoine Albalat

Publié le 28 Novembre 2023

C'est bien ! @Michel Chaberre. Bien le bonjour à Emilie. N'oubliez pas de lui dire de publier ses loufoqueries, ça s'appelle la liberté d'expression... mais qu'elle se contente de sa page "d'auteur" (si on peut la qualifier ainsi). Pour le reste, qu'elle fiche la paix à celles et ceux qui se publient pour être lus et commentés sérieusement. Les malotrus, les punaises de lit et les morpions ne sont pas les bienvenus.

Publié le 28 Novembre 2023

@Michel CANAL
Emilie m'avait prévenu : vous dites n'importe quoi.

Publié le 28 Novembre 2023

Certes @Michel Chaberre, en attendant, bon vent dans l'air du large ! Il y aura toujours un avant, un pendant et un après !

Publié le 28 Novembre 2023

@Michel CANAL
@alban paulh
Ne vous faites pas trop d'illusions, les deux rigolos.

Publié le 28 Novembre 2023

@alban paulh... OUI ! Et combien de pages d'auteurs et de tribunes sont dépolluées ! C'est ainsi depuis 2017. Viré de partout, mais revenant par la fenêtre sous d'autres pseudos.

Publié le 27 Novembre 2023

@alban paulh, j'ai probablement l'explication de la différence constatée pour le nombre de commentaires : le compte du troll émilie bruck a été supprimé. Tous ses commentaires et sa page d'auteur l'ont été en même temps.
Cordialement. MC

Publié le 27 Novembre 2023

@Mike V : sur Beigbeder et Moix, que dire sinon qu'on est à l'acmé de l'égocentrisme ? En ce qui me concerne, ma tolérance est limitée.... Un romancier incapable de s'extraire (pour un temps, un temps seulement) de ses obsessions me casse les pieds.

Publié le 26 Novembre 2023

Grand merci à vous de nous avoir donné l'occasion de relire la préface de Pierre et Jean, qui mériterait d'être citée intégralement.
En voici un autre extrait qui montre le niveau d'exigence d'un écrivain :
"Si on a une originalité, disait-il (il = Flaubert), il faut avant tout la dégager ; si on n'en a pas, il faut en acquérir une." Le talent est une longue patience. Il s'agit de regarder tout ce qu'on veut exprimer assez longtemps et avec assez d'attention pour en découvrir un aspect qui n'ait été vu et dit par personne. Il y a, dans tout, de l'inexploré, parce que nous sommes habitués à ne nous servir de nos yeux qu'avec le souvenir de ce qu'on a pensé avant nous sur ce que nous contemplons. La moindre chose contient un peu d'inconnu. Trouvons-le. Pour décrire un feu qui flambe et un arbre dans une plaine, demeurons en face de ce feu et de cet arbre jusqu'à ce qu'ils ne ressemblent plus, pour nous, à aucun autre arbre et à aucun autre feu.
C'est de cette façon qu'on devient original.
Ayant, en outre, posé cette vérité qu'il n'y a pas, de par le monde entier, deux grains de sable, deux mouches, deux mains ou deux nez absolument pareils, il me forçait à exprimer, en quelques phrases, un être ou un objet de manière à le particulariser nettement, à le distinguer de tous les autres êtres ou de tous les autres objets de même race ou de même espèce.
"Quand vous passez, me disait-il, devant un épicier assis sur sa porte, devant un concierge qui fume sa pipe, devant une station de fiacres, montrez-moi cet épicier et ce concierge, leur pose, toute leur apparence physique contenant aussi, indiquée par l'adresse de l'image, toute leur nature morale, de façon à ce que je ne les confonde avec aucun autre épicier ou avec aucun autre concierge, et faites-moi voir, par un seul mot, en quoi un cheval de fiacre ne ressemble pas aux cinquante autres qui le suivent et le précèdent."
On a du pain sur la planche, les amis !

Publié le 25 Novembre 2023

Je l'aurais raconté autrement Mon Maupassant. Je m'attendais à lire tout autre chose sur lui et son œuvre et pas qu'il serve de prétextes pour pointer, je ne sais quoi finalement. — Ses détracteurs : qui n'en a jamais eu ? - Pour blablater sur le mot " roman " ? - Sur le droit d'apprécier ou non un écrivain ou un auteur lambada ? Pour ? Pour ? Sans parler de la conclusion trop personnelle et totalement hors contexte. Bref, cette tribune est trop confuse pour moi avec ces amalgames d'amorces d'idées dans un court.

Publié le 25 Novembre 2023

Il ne faudrait pas faire dire à Maupassant ce qu'il ne dit pas.

Un récit sans vision et sans décentrement de soi (comme sont la plupart de ceux qu'on trouve sur les sites d'auto-édition) serait le contraire de sa définition du roman.

D'autre part, les critiques adressées à Maupassant n'ont rien à voir avec les critiques adressées aux auteurs amateurs : si ceux-ci sont trop "sensibles", il est peut-être utile qu'on leur rappelle la règle du jeu. En rendant publics leurs écrits, ils s'exposent. S'ils ne le font que pour recevoir des louanges, ils prennent le risque d'être très déçus.

Maintenant, évidemment, on n'est pas à l'abri de personnalités qui prennent plaisir à humilier les gens pour se donner l'impression d'avoir une emprise sur eux. Mais, quoi, c'est tout de même assez rare ; ces personnalités et leurs interventions sont somme toute globalement insignifiantes.

Publié le 25 Novembre 2023

Merci pour cette lecture de la préface de Pierre et Jean (qui est beaucoup plus lue - et étudiée en fac de lettres - que le récit lui-même).
Je passe rapidement sur votre conclusion : le lien que vous faites entre les critiques qui reprochent à Maupassant que ses romans n'en sont pas et les "censeurs autoproclamés qui polluent certains sites d’autoédition de leurs commentaires ineptes, non constructifs et offensants, au risque de dégoûter les auteurs les plus sensibles" est très discutable. On ne peut tout de même pas comparer des auteurs amateurs à Maupassant. Et les critiques auxquels ce dernier répond ne font pas de "commentaires ineptes, non constructifs et offensants" ; ils lui reprochent seulement que ses romans n'en sont pas.
La question de savoir si un roman en est un ou pas ne peut pourtant pas être balayée. Un récit n'est pas toujours un roman. D'abord, il y a un critère de longueur. Un récit de 70 pages, par exemple, n'est pas un roman. Ensuite, cette longueur correspond bien sûr à un certain degré de développement : dans un roman il y a de nombreux personnages, à travers lesquels est donnée au lecteur une vision du monde. Enfin, donc, comme vous le rappelez, cette vision est originale : "Le talent provient de l’originalité, qui est une manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger." / "Il se doit juste d’exprimer son talent en innovant."
Ce qui me frappe souvent sur les sites d'auto-édition c'est la propension de certains amateurs à baptiser "roman" n'importe quel récit. Très souvent, il s'agit d'écriture de soi sur laquelle on colle sans complexe l'étiquette de "roman". C'est la démarche inverse de celle prônée par Maupassant. L'artiste, selon lui, écrit un roman neuf, qui n'a jamais été écrit. Alors que l'amateur qui plaque artificiellement le mot "roman" sur son récit autobiographique fait ce que tout le monde fait spontanément : parler de soi et croire que c'est intéressant pour les autres. Il n'y a rien de neuf à cela.

Publié le 25 Novembre 2023

L'écriture est un bon exorcisme !

Publié le 25 Novembre 2023

Maupassant : dès que j'écris une nouvelle je sens sa présence.

Publié le 25 Novembre 2023

@Alban Paulh, d'accord ou pas d'accord avec votre tribune ? Là n'est pas la question ! Cette tribune, fort bien rédigée, a le mérite d'avoir été mise à la disposition du lecteur pour le faire réfléchir et s'il n'a pas envie de la lire, rien ne l'y oblige !... L'art, quel qu'il soit, est subjectif alors chacun a le droit d'y puiser ou de l'ignorer... Nous sommes tous, malgré nous, influencés par les artistes, les auteurs, les peintres, les musiciens... Nous avons tous des goûts différents et il est tout à fait normal d'apprécier celui ou celle qui se rapproche de notre caractère... J'admire autant l'amateur que le professionnel et, on le sait, la règle du jeu est différente pour l'un et l'autre. Alors ce site est bienvenu pour le premier qui a souvent le plus grand mal à se situer dans cette arène aux lions !
PS: Je n'ai aucune légitimité de critique littéraire mais je suis capable de discernement et...
j'aime Maupassant

Publié le 24 Novembre 2023

@Alban Paul; sur les sites d'autoédition pleins de censeurs : voyez-vous, mieux vaut de telles personnes, qui permettent de débattre, mieux vaut cela que le silence et l'ignorance abyssale de votre pauvre prose. Non ?

Publié le 24 Novembre 2023