Auteur
Le 23 Jan 2025

La profondeur de l'âme

On rencontre qui "peut" dans ce monde désolé...
Dans la foule, enfin, quelqu'un qui me prête un peu d'attention.Dans la foule, enfin, quelqu'un qui me prête un peu d'attention.

 

Peut-on vraiment connaître quelqu'un ? Si je me pose cette question en cet instant même, c'est que je les regarde tous sans aucune exception, car je m'ennuie fermement. J'ai oublié, avant de partir pour le travail, mon livre broché sur la table en verre du salon, étant donné que j'ai horreur de lire au lit.

 

A la longue, on commence à se rappeler de certaines frimousses, puis de tous les visages. Je remarque tout de suite les touristes qui ont choisi un hôtel à la périphérie ou le jeune qui a débuté un job. Aujourd'hui, il n'y a que des habitués. Ils sont assis sur les banquettes du métro, griffonnées de slogans, qui relie les quartiers populaires au centre-ville. J'aime bien le centre-ville, parce qu'il y a énormément de boutiques et de petits commerces qui ont beaucoup de charme.

Mon parcours, avant de rejoindre mon entreprise, est de 2o minutes. En conséquence, j'essaie de m'installer confortablement sur ce banc métallique recouvert de coussins synthétiques. Puis, j'observe les alentours à la recherche d'un éventuel interlocuteur pour faire la causette.

A proximité de moi, tous les pendulaires ne me prêtent aucune attention, ni d'ailleurs à leurs voisins de gauche ou de droite, étant donné que toutes les têtes, indépendamment de leurs âges, sont baissées sur un écran tactile.

D'un côté, je les comprends, car c'est lundi matin. D'ailleurs, qui aime le lundi matin, à part quelques fous et ceux qui ont la chance d'apprécier leur travail. Moi, j'adore mon activité professionnelle, que j'exerce depuis 28 ans.

Une certaine nostalgie m'envahit. A nouveau, j'épie mon entourage. Soudain, par inadvertance, mes yeux croisent un regard.
Il lève son museau et il me dévisage avec une certaine incrédulité. Ce petit compagnon est couché sur les genoux de sa maîtresse, qui lit attentivement sur sa tablette. Je remarque aussi, que sous sa courte chevelure, elle porte des écouteurs blancs aux oreilles.

Enfin, quelqu'un qui me prête un peu d'attention. Très vite, il se lève, remuant de joie sa petite queue. Machinalement, la jeune femme se repositionne sur son siège avec son appareil électronique en main, sans quitter du regard son écran.

Comme moi, il est heureux de partager un moment. Nous nous échangeons, réciproquement, un regard de compassion et quelques petits sourires sincères. Nous nous soutenons mutuellement, car nous voyageons dans un métro bondé, et pourtant, nous sommes si seuls.

Nicholas Niclass

 

 

Vous avez un livre dans votre tiroir ?

Publier gratuitement votre livre

Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…

17 CommentairesAjouter un commentaire

Bonjour,
Je vous remercie pour votre regard humaniste et vos réflexions littéraires. Je vous souhaite plein succès pour vos écrits.
Nicola Niclass
www.amazon.fr

Publié le 05 Février 2025

Merci pour votre texte plein d'humour. Je me suis reconnu ( comme beaucoup ) dans votre voyageur.
Et même si c'est avec plaisir que je quitte le froid anonymat du métro pour retrouver mes collègues de bureaux, cela ne m'empêche pas de penser que le travail à de moins en moins de sens et d'humanité.

Publié le 31 Janvier 2025

@EVELINE THOMER
Et Dieu pour tous. Le malheur étant que Dieu est toujours en RTT.

Publié le 26 Janvier 2025

Bien vu. Chacun pour soi.

Publié le 26 Janvier 2025

Quand j'ai écrit, ailleurs, que ce site est un dépotoir pour régler des différends et qu'il n'y a aucun respect pour les auteurs (sur tribunes et publications) les preuves sont là ! Ceux qui se plaignent, à longueur de temps, de voir leurs pages polluées en font autant sur celles des autres !!!!???? Effectivement, quand tout ceci va-t-il, enfin, cesser ? Je pense que Nicola doit être ravi de lire les si fameux commentaires (qu'on nous encourage à laisser) sur sa nouvelle qui m'a plu. C'est incroyable mais VRAI, malheureusement.

Publié le 26 Janvier 2025

Merci pour cette nouvelle et ce que vous dites est si vrai. Les moyens de transport pourraient être des lieus de rencontre, mais j'ai toujours constaté que les gens ne se parlent pas, sauf dans le train où je me suis fait des amis. Paradoxalement, les grandes villes fourmillent de gens pressés qui se croisent et se séparent sans jamais se voir : les grandes cités préservent l'anonymat. @Sylvie de Tauriac

Publié le 26 Janvier 2025

@Catarina Viti
Aujourd'hui, on se fend la poire en récitant du Galodarsac. O tempora, o mores...

Publié le 25 Janvier 2025

@Célimène partout
Je peux témoigner que lors de ma première visite de Paris (en février 1978), (un hiver pluvieux, brumeux, poisseux et froid comme je n'en avais encore jamais connu), j'ai découvert le métro : un lieu charmant, accueillant, où il faisait bon deviser avec son voisin de blanquette ; où l'on échangeait à tout va sur des tas de sujets passionnants (histoire, politique, philosophie) et l'on riait... C'est même là que j'ai, pour la première fois, entendu l'histoire du fou qui repeint son plafond. Et je me souviendrai toujours, d'une passagère qui nous faisait la lecture de poèmes de Prévert...
Il est bien triste @Nicholas Niclass que vous n'ayez pas connu cet âge d'or.

Publié le 25 Janvier 2025

@Zoé Florent
Je vous remercie sincèrement pour votre information. Je ne vois pas bien en quoi elle peut m'être utile ni en quoi elle invaliderait mon message, mais, d'un autre côté, il y a maintenant longtemps que je ne cherche plus à m'expliquer ce qui vous motive ;-))))-;)**§;(-!@?,,-/

Publié le 25 Janvier 2025

@Nicola Niclass Merci pour cette nouvelle qui rappelle combien l'Homme a perdu de vue son humanité, de nos jours, valorisant ainsi une animalité dénuée de malice.
Bon week-end. Amicalement,
Michèle
PS : @Bérangère Patatras À titre informatif, sachez que l'inauguration de la première ligne de métro, Porte de Vincennes > Porte Maillot, a eu lieu à Paris, en juillet 1900 ;-)...
PPS : @Bérangère Patatras Ah, la comprenette à sens unique, si laborieuse ! J'ai falli l'oublier, celle-là. Profitez donc du week-end pour vous reposer un peu, ça aide ;-)...

Publié le 25 Janvier 2025

Quand ils sont plantés sur le portable, je croit qu’ils ont aussi besoin de faire le vide, de se relaxer ou de se motiver à des journées pas toujours agréable, à la dure réalité de la vie. Pour les petites rencontres magiques, je l’ai déjà vécu dans un métro et ça éblouît ma journée. Le métro ou le train permettent des rencontres surprenantes. Surtout sur les trajets long ou souvent la conversation s’enclenche après quelques évitements de bras et de pieds , de sac, pour passer quelques des moments très agréable qui font que le trajet passe comme une fleur. Ils y’a aussi les régions et les pays. Par exemple sur un trajet que j’ai souvent fait, d’Avignon à Genève, à Avignon les gens sont plus distant et râle. Mais quand les montagnes ou la forêt apparaît, il est très facile de commencer une discussion, juste avec un sourire. J’ai déjà fait l’expérience de prendre le métro à Paris, là aussi ils sont distant. Dans le métro à Lausanne c’est moyen. Je dirais que sa dépend des heures. J’ai eu plus de discussion vers midi que le matin à cinq heures, sûrement encore un peu dans le tartare. Mais le métro en Belgique, il est assez facile de discuter, même de rire. Quand, après une course à chopper mon métro avec ma valise roulante et mon chien dans le sac à dos, trop secoué à vomis sur le passage qui me l’a gentiment tenue quand je sortais une bouteille d’eau de mon sac, ce qui déclenché un fou rire. Et il a déclaré qu’il avait toujours des serviettes sur lui. Peut-être aurait-il dû les oublier se jour là ?

Publié le 24 Janvier 2025

@Nicola Niclass
J'ai bien aimé votre nouvelle. Elle relate tout à fait le malaise de notre temps. Savoir communiquer avec le lointain en ignorant le proche. Parfois, il arrive de croire que quelqu'un s'adresse à nous, mais non, il parle à l'invisible alors qu'à coté de lui des êtres l'entourent.
Soyons rassurés, tant que nos amis les animaux n'auront pas accès à leur tour aux moyens de communication modernes, nous pourrons compter sur leur regard.

Publié le 24 Janvier 2025

Qu'il est loin, en effet, l'heureux temps "où les passagers du métro se regardaient, se souriaient, dialoguaient, commentaient un article du Journal, le livre qui leur servait de passe-temps..." C'était un temps d'avant le temps des dinosaures. Mais le seul problème, c'est que le métro n'existait pas encore, non plus, par conséquent, que ses usagers...

Publié le 24 Janvier 2025

@Nicola Niclass
Pour rappel, on se rappelle quelque chose et on se souvient de quelque chose...

Publié le 24 Janvier 2025

J'ai bien aimé la nouvelle de votre participation, @Nicola Niclass. Elle relate tout à fait l'ambiance morne des passagers habituels du métro, enfermés plus que jamais dans leur isolement depuis l'avènement des smarphones (ou des tablettes) munis de leurs écouteurs.
L'intérêt de votre récit réside dans la "rencontre fortuite" avec "un regard"... ce regard qui en dit long sur notre société.
Qu'il est loin, le temps où les passagers du métro se regardaient, se souriaient, dialoguaient, commentaient un article du Journal, le livre qui leur servait de passe-temps...
Merci pour ce partage. MC

Publié le 23 Janvier 2025

Bonjour,
Je vous remercie pour vos encouragements et vos critiques constructives.
Nicola Niclass
www.nicola-niclass.ch

Publié le 23 Janvier 2025

J'ai aimé le fond de votre nouvelle qui invite à la réflexion sur notre monde@Nicholas Niclass. Pour ne pas le déflorer, je n'en dirai pas plus, sinon un merci pour ma jolie lecture.

Publié le 23 Janvier 2025