Le peu que l'on sait d'eux...

9 pages de Michel LAURENT
Le peu que l'on sait d'eux... Michel LAURENT
Synopsis

Ici, tous mouraient fort jeunes. Nés adolescents, issus eux-mêmes d’adolescents, ils disparaissaient à la fleur de l’âge et même avant. Au terme d’une gestation de quelques jours qui passait presque inaperçue, la future jeune mère s’endormait normalement le soir. Au petit matin, une aurore d’enfant gisait entre ses jambes. Nul cri, nulle peur, nulle souffrance. Pas le moindre traumatisme, ni pour la mère, ni pour l’enfant lors de l’accouchement. Au moment de la naissance, la progéniture ressemblait davantage à un sac replié qu’à un enfant. Un sac muni d’un embryon de bouche. La mère le nourrissait aussitôt au sein et, dans les heures qui suivaient, le nouveau-né se dépliait tel un ballon de baudruche pour atteindre immédiatement sa taille d’adolescent, bien qu’encore très maigre.[...]

Publié le 22 Octobre 2023

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13 commentaires , 2 notes
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@Sharewood Merci pour votre commentaire très agréable à lire.
Savez-vous qu'au 18e siècle, deux physiologistes dont je tairai les noms, s'étaient donné pour mission de rendre le rêve à la raison et de lui ôter "tout ce qu'il a de merveilleux, de surnaturel " et, pour eux, de "trop souvent de terrible pour le vulgaire". Ils voulaient dépouiller le rêve de son étrangeté, les idiots ! Fort heureusement, la postérité a oublié leurs noms...

Publié le 02 Mars 2024

J'ai adoré.
Merci

Publié le 27 Février 2024

@Stog Merci pour votre commentaire plein d'humour et encourageant.
La pénétrabilité, mot affreux mais qui peut évoquer de sublimes sensations, a aussi inspiré de dignes écrivains comme Georges Sand : « Il faut se résigner à parler à ces génies incultes de façon à les éclairer et à les élever au-dessus d'eux-mêmes par des paraboles claires ou tout au moins pénétrables » et des critiques d’art : « Pour les impressionnistes, l'arbre n'est plus qu'une masse pénétrable où se heurtent des rayons; les surfaces ne sont que des reflets associés et des reflets de reflets » (A. Michel, Peint. fr. XIXes., 1928).

Publié le 10 Février 2024
5
@Michel Laurent, Les voies que la vie peut prendre pour évoluer sont ''pénétrables'', en son sein, tout devient possible. Votre nouvelle est fantasmagorique, fantasmatique et rigolote, j'ai bien aimé.
Publié le 21 Janvier 2024

@antarabdelaziz8
Mais non, mais non ! L’homme ne fait pas que se reproduire – que dis-je, pauvre de moi ! – que copuler et se nourrir. Il se bat aussi ! Un peu dans ma fiction, beaucoup dans la vie réelle. Et si ce Dieu a créé l’Homme à son image, ça ne doit pas être jojo la haut, le baston permanent je crains ! A moins qu’il y ait eu un bug lors de la Création. Il met en ce cas beaucoup de temps à envoyer son service après-vente...

Publié le 06 Janvier 2024

C'est un bien triste sort quand la vie se résume à se nourrir et s'accoupler ! La condition animale. Nous ne serons jamais suffisamment reconnaissants à Dieu d'avoir interposé entre ces deux nécessités une multitude de centres d'intérêts possibles.

Publié le 06 Janvier 2024

Chute ou pas chute... Mieux : twist final !
Moi, je jette l'éponge.
Raison pour laquelle je n'écris pas de nouvelles. Je m'en sens totalement incapable (en tout cas, avec cette règle qui me rogne les ailerons et souvent me piétine gravement les nerfs quand je ne suis que lectrice).
Catarina Naqunté.

Publié le 29 Décembre 2023

@Catarina Viti
Merci, Catarina, pour votre commentaire comme toujours plein de pertinence. J’ai essayé de construire la nouvelle en y installant un gradient d’humour, ou plutôt un crescendo de délires. La chute incite effectivement à rembobiner la pellicule et à ré-examiner l’affaire sous un angle différent. Mais peut-être ai-je été manipulé par mon inconscient. Celui-ci aurait voulu se cacher d’une interprétation freudienne de la nouvelle qui aurait risqué de mettre à jour chez moi d’éventuelles tendances régressives. Et cette nécessité de dissimulation devait être forte car je répugne souvent à donner une chute à mes nouvelles, ce qui est pourtant considéré par beaucoup comme un impératif. Il me semble que chercher à transporter le lecteur, le temps de quelques pages, dans un univers onirique, est une objectif en soi. On n’a pas nécessairement besoin ni d’une pluie de roses, ni d’une décharge électrique pour revenir ensuite à la réalité.

Publié le 29 Décembre 2023

Dès les premières lignes, votre écriture et votre point de vue m'ont portée à croire que vous décriviez un monde cellulaire, un univers où prévaut une intelligence des origines. Et c'est d'ailleurs le souvenir qu'il me restera de cette histoire.
Evidemment, Pline débarque pour donner une autre direction à un texte qui se termine dans pas mal d'humour. J'ai bien aimé cette manière d'apporter ce trait final, car il a un effet rétroactif. Il intervient pile au bon moment vue la longueur du texte, et cela permet à l'esprit de se faire un petit shoot rétrospectif. Bien vu ! (Deux pages de plus, voire même une seule, et l'effet tombait à l'eau.)

Publié le 28 Décembre 2023

@Zoé Florent
Merci pour votre commentaire chaleureux. Pas de crainte, mes pilules sont bien en poche. Encore que je me demande parfois, dans mes rares moments de lucidité, si elles calment les bouffées délirantes ou si ce sont des barrières qui nous empêchent de basculer définitivement dans une monde oisif, où notre improductivité signerait la ruine des marchands de pilules...

Publié le 16 Décembre 2023
5
@Michel LAURENT J'ai souri de bout en bout en lisant cette nouvelle délirante et fantasmée, tout en appréciant l'épure et la musicalité d'un style très imagé. /// Une belle réussite dont l'ami Freud aurait probablement fait ses choux-gras :-). /// Merci pour ce partage singulier et bon weekend... sans oublier vos pilules ;-). Amicalement, Michèle
Publié le 15 Décembre 2023

@Annie Pic
Merci infiniment pour votre commentaire positif.
Ambiguïté recherchée bien-sûr, propre à la fiction. N’oublions pas cependant qu’en son temps, Freud fit scandale en écrivant : « Le sein nourricier de sa mère est pour l’enfant le premier objet érotique, l’amour apparaît en s’étayant à la satisfaction du besoin de nourriture ». Sein nourricier, objet érotique… ou sein érotique, objet nourricier… ? Pour Freud en tout cas pas, de doute en ce qui concerne l’enfant : le sein nourricier est un objet érotique. D’un point de vue biologique, il peut être intéressant de noter qu’une enzyme du fœtus permettant l’assimilation du lait disparaît quelques mois après la naissance. Sans doute le signal physiologique indiquant que l’enfant doit changer d’alimentation. Peut-être Freud ajouterait-il qu’il doit aussi oublier le corps de la mère en tant qu’objet érotique...

Publié le 25 Octobre 2023

Bonjour @Michel LAURENT
Une civilisation au comportement animal, ma foi, nous n'en sommes pas vraiment éloignés. Mais assimiler le sein nourricier à l'amour, là, ce n'est pas banal ! Bravo, halluciné ou pas, l'auteur sait bluffer son lecteur.
Bonne journée à vous, Annie

Publié le 25 Octobre 2023

@galodarsac
Quoi de plus réconfortant que d’apprendre que vos divagations littéraires ont fait passer un agréable moment à vos lecteurs. Un grand merci pour vos encouragements. D’autant plus utiles pour moi que je m’aventure rarement dans ce genre de fictions pour lequel je n’ai guère d’assurance.

Publié le 24 Octobre 2023

@Michel LAURENT Original, onirique, humoristique, et avec une chute que je n'avais pas vue venir, cette histoire d'une Pompei de l'Antarctique nous fait passer un excellent moment, merci pour ce partage !
Bien à vous
-LGA

Publié le 23 Octobre 2023