Des ventes moyennes en baisse malgré quelques locomotives…
>> Le marché du livre est dans une "dynamique négative maîtrisée » en France depuis dix ans, puisqu’il n’a perdu que 4,2% en volume entre 2007 et 2017. Selon les secteurs, les chiffres cachent des contrastes violents. Les ventes de dictionnaires, des atlas et des cartes s’écroulent(- 38 %), ainsi que celles des livres scolaires (-30 %).
A l’inverse la jeunesse (+15 %), bandes dessinées (+ 5 %) tiennent leurs places. En 2018, le volume des ventes a reculé de 1 % (et de 1,2 % en 2017). Le marché est morose, sans qu’un remède véritable soit apporté.
Dans l’année 2018, plus de 81 000 livres ont été édités en France (+ 4,2 % par rapport à 2017), dont près de 70 000 nouveautés et nouvelles éditions.
>> Les immenses tirages deviennent rares. En 2017, Astérix et la Transitalique s’est vendu à 1,6 million d’exemplaires. Le Goncourt des lycéens s’est vendu à 443 000 exemplaires, le Goncourt à 398 000, le Renaudot à 220 000, le Femina à 83 000.
La mécanique des Prix continue de fonctionner.
Mais les machines à vendre restent le moteur du marché : Guillaume Musso (1,5 million de livres vendus en 2017), Raphaëlle Giordano (1,1 million), Michel Bussi (931 000) ou encore Marc Levy (762 000).
Moins de livres qui se vendent bien. Plus de livres qui se vendent mal
>> Les best-sellers masquent mal la crise du livre. En effet, en 25 ans le nombre de nouveaux titres a été multiplié par 2,5, c’est donc par la multiplication des références que l’edition édifie sa stratégie. Et si le tirage moyen d’un livre est de 5 000 exemplaires, beaucoup ne sont vendus qu’à quelques unités puisque le nombre de titres différents disponibles en 2017 était de 775 000.
>> Moins les livres se vendent, plus le nombre de références augmente. Le nombre de livres dont les ventes annuelles sont inférieures à cent unités expliquent plus de 90 % de la progression du nombre de références vendues au cours des dix dernières années. Mais comment pourrait-il en être autrement alors que le marché de l’édition produit chaque année davantage de références et que les ventes stagnent, voire régressent ?
Le nombre des éditeurs augmente, le rythme des sorties explose, les lecteurs ne peuvent suivre
>> Les livres vendus à 100 000 exemplaires ou plus sont au nombre de 120 à 130 et vont décroissants, tandis que ceux vendus en très petite quantité sont de plus en plus nombreux. Cette croissance des livres à faible tirage et ventes trouve aussi sa source dans l’augmentation continue du nombre d’éditeurs. Deux fois plus d’éditeurs en 2018 qu’en 2008. Une dynamique pérenne renforcée par le numérique et l’auto edition.
>> Cette pléthore soulève une question immédiate. Comment les lecteurs peuvent-ils être informés de la production éditoriale ?
Et comment trouvent-t-ils les ouvrages dont ils ont entendu parler ?
» Notre Dame épuisée