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Roman de plage : Qu'est-ce-que c'est ?
Les livres de plage, ce sont ces livres que l’on traine partout en bateau, en voiture, au café, qui prennent l’eau, l'ombre, le soleil, que l’on égare momentanément dans son sac de plage ou de courses. Ces lectures de vacances accompagnent aussi les grandes heures de sieste.
On se permet de lire « moins sérieux » mais avec paradoxalement des exigences. Il faut que ces ouvrages captent l’attention rapidement, qu’on puisse les lire de manière séquentielle tout en comprenant en un instant, mais suffisamment addictif pour qu’on n’ait pas envie de les lâcher, qu’on s’amuse. Pas trop épais, pas trop léger. Pas trop, quoi...
S’il y avait une recette aux romans de plage, les éditeurs appliqueraient la recette magique tous les ans. Malheureusement, la recette est toujours différente, le plat aussi.
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Roman de plage : Pas de formule magique mais des attentes de lecteurs
Les livres de plage : des best-sellers, me direz-vous. Marc Lévy, Aurélie Valognes, Virginie Grimaldi, Guillaume Musso…
Grand public et marketé…mais aussi des romans plus sérieux, des best-sellers soignés parfois, avec une constante : on les dévore (comme Ruffin, Maylis de Kerangal, Foenkinos...)
On cherche l’ailleurs, l’éclatement du temps… Du temps on en a mais pas à n’importe quel prix. Un roman de plage doit être un page- turner, qu’on déguste, qu'on délaisse et qu'on reprend, n'importe quand, n'importe où. Les genres sont éclectiques : du policier aux comédies romantiques modernes : chick-lit, des essais décalés, mais parfois des livres plus cérébraux.
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Romans de plage : quelques standards marketing qui font école.
Des couvertures colorées avec souvent des illustrations, suggestives d'une histoire d'un comportement, d'une humeur, bref moins de sobriété qu'à l'habitude.
Si la rentrée littéraire se fait avec les locomotives et les paris sur de nouveaux auteurs, les sorties de livres Printemps/ été se font sur des auteurs établis, plus légèrs, souvent moins littéraires. Elles sont les potentiels candidats aux succès de l'été.
La mise en place et la politique commerciale est concentrée sur les gares, les aéroports, les maisons de la presse… ce qu’on appelle les librairies sans libraires. Un enjeu stratégique car centre névralgique des ventes.
La seule prescription, ici, c’est la dynamique des meilleures ventes. Être référencé dans ces lieux, c’est déjà une victoire car le succès s’entretient de lui-même de mi-juin à fin Aout. Le succès appelle le succès.
Les paris se font au Printemps : les nuances de gris de EL James, la saga des crocodiles, des écureuils et des tortues de Pancol.et plus récemment Le premier jour du reste de ma vie de Grimaldi...
Pourquoi, ?
Parce que les Maisons d’édition ne veulent pas cannibaliser leurs rentrées littéraires (avec les meilleures ventes de l'été) dont les enjeux sont d’une autre nature, de long terme, de qualité et de conformité avec les lignes éditoriales.
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Editeurs : les stratégies commerciales de l'été
Les éditeurs mènent une stratégie parallèle : sortie en poche des auteurs à succès de l’année précédente( les valeurs sûres) et ce qu’on appelle les big books selon le modèle éditorial anglo-saxon, c’est-à-dire les paris de l’été.(épais et feel good)
Mais attention, les libraires ne sont pas délaissés : opérations spéciales, rencontres d’auteurs. Les Éditeurs savent qu’ils ont besoin des libraires tout au long de l’année et qu’ils doivent les soigner.
Pour contourner et enrichir les logiques commerciales de l’été, on donne une seconde chance aux livres importants aux yeux des libraires et des éditeurs. C'est ici l'image de la littérature qu'on défend.
Car qu’on le veuille ou non, les livres auront toujours besoin des libraires.
» Le charme spécial des livres d'occasion