Déçue par de rares textes choisis au hasard, je m’étais lancé le défi d’écrire des fantasmes, des scènes de sexe passionné, sans amour, mais belles et débordantes d’émotions. Il a donc fallu que j’invente des histoires pour habiller mes scènes ! Et je comptais naïvement sur ma sensibilité pour faire tout le travail ! Je trouvais plutôt simple d’écrire des scènes « de cul », et pourtant, il n’en est rien !
Pour moi, l’érotisme consistait d’abord en de belles scènes accompagnées d’amour. Or, les lecteurs de ce genre (et il semblerait, la plupart des gens) n’ont pas besoin de sentiments pour faire du sexe. Et même si j’éprouvais parfois une certaine excitation à lire ou regarder des scènes de sexe « pur », je trouvais cela obscène, indélicat. Je décidais donc de les écrire… Parce que l’érotisme est aussi pour moi caché dans les petits détails : une épaule dénudée, un frôlement, un souffle, un chuchotement… Tout ce qui titille nos sens. Je devais trouver des « excuses » ou des prétextes pour accepter l’idée qu’une part de moi puisse malgré tout juger ces scènes excitantes, et inventer des raisons et contextes qui les rendraient belles !
La langue française (sans jeu de mots !) est riche et permet un jeu lexicologique qui, comme la ponctuation, n’existe pas forcément dans toutes les langues. Quel que soit le genre littéraire, le style est donc fondamental. Les scènes de sexe sans style ne peuvent-elles pas suffire à satisfaire l’amateur d’érotisme ?
Le choix des mots permet de créer des musiques, des lumières, des variations, des sensations, des émotions, etc. L’écriture est un art. Celle de l’érotisme en fait partie. Elle ne déroge donc pas aux règles. Aligner les mots peut sembler facile, mais rien ne sert de faire semblant, au risque de se sentir comme un imposteur ! Je recherche la légitimité, la sincérité.
Le lecteur n’est pas là non plus uniquement pour les scènes de sexe ! Il est bien plus exigeant que cela ! Il fait une distinction entre la pornographie, souvent crue, vulgaire, qui décrit simplement l’acte sexuel, et l’érotisme, qui utilise la scène de sexe en appui de l’histoire d’amour. Il ne veut pas d’histoires trop banales, il préfère le réalisme, avec ses mauvais côtés, ses embûches, ses déceptions, ses surprises… !
Chacun a sa sensibilité qui lui est propre, chacun a ses fantasmes, etc. Le lecteur, pour adhérer, doit pouvoir se projeter, sa tête doit agir sur son corps. Alors, comment rendre l’ambiance propice aux émotions, sentiments et sensations ? Faut-il mettre en place un climat subversif ? Bousculer, menacer l’ordre établi ? Saurai-je écrire des textes moins sages, moins conventionnels ?
Je m’oblige à me poser, à réfléchir à mes choix (pourtant inconscients !) et à me conforter dans l’idée que je dois travailler mes histoires plus que mes scènes. Je découvre que c’est moi que je dois convaincre en priorité. J’ai envie d’avancer et de progresser, afin de satisfaire mes aspirations et exigences personnelles.
Gwen Aëlle
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@ANTALL
Je suis d'accord. Il faut légitimer la scène.
J'essayais de trouver le contexte qui permettrait à mes scènes d'exister et finalement, je me demande si ces scènes sont nécessaires...!
Merci pour votre témoignage...
Belle journée !
Gwen
Hello, Gwen Aëlle.
J'ai pensé fort à vous, hier, en visionnant une conférence sur Marie de France. Le professeur y présente une définition du *fin amor* (amour courtois), et tout en l'écoutant, je me demandais si, par hasard, ce que vous cherchez ne serait pas une forme *d'érotisme courtois*.
Si cette réflexion vous intéresse, joignez-moi en MP, je vous enverrai les coordonnées de cette conférence ainsi que quelques notes concernant ce possible "fin erotismo".
Bonne continuation.
@Gwen Aëlle3 J'ai toujours trouvé grotesque la façon dont les scènes "d'oreiller" étaient écrites et mises en scène par les auteurs. Peut-être les spécialistes de la littérature érotique sont-ils plus pertinents ? Je n'en ai pas lu suffisamment pour le dire.
Pour ma part, j'essaie d'abord de légitimer la scène du point de vue du protagoniste. Donner au scabreux une raison d'être à ce moment du récit permet au lecteur de comprendre comment le personnage le ressent. Ainsi, l'acte est abordé de façon subjective et implicite. Cet angle d'attaque est primordial : refléter le point de vue du personnage. C'est la seule façon, selon moi, d'écrire une scène de cul efficace qui évite le vulgaire gratuit.
Ce qui n'empêche pas d'employer des dialogues crus et se laisser aller à des élans pornographiques si le personnage vit la scène de cette manière.
Le professionnalisme de l'auteur n'en sera que renforcé.
Amitiés
Med Aerik ANTALL
https://medaerikauteur.over-blog.com
Aucune phrase n'a été tronquée, monsieur @Michel CANAL.
Un des objectifs de mBS est de lutter contre les sachants, [attitude que vous nous imposez à tout-va, comme si à part vous, vos alias à qui vous faites partager votre point de vue et vos quelques soutiens, tous les autres auteurs étaient des nuls arrivés là par hasard !}
C'est à cette phrase que nous avons répondu
Maintenant, vous en avez ajouté une autre :
"Lutter contre les sachants qui coupent tout élan de créativité et de travail…"
Vous avez puisé cette formule dans la présentation du projet AZERTY, lequel, faut-il le préciser n'est pas celui de monBestSeller.
Ne mélangeons pas tout. Merci
@mBS, tronquer une phrase lui enlève tout son sens.
D'accord avec vous, à la condition de reproduire la phrase jusqu'au bout : « Lutter contre les sachants qui coupent tout élan de créativité et de travail… »
Une maladresse de votre rédacteur du commentaire ?
Serviteur.
"Un des objectifs de mBS est de lutter contre les sachants"
@Richard Piolay
Je puis, nous pouvons, vous assurer qu'il n'en est rien.
Au contraire, un des buts de mBS est de permettre à chacun de s'envoler de ses propres ailes vers des lendemains radieux, après avoir exploité toutes les ressources du site.
Que tout membre désireux d'augmenter la qualité de ses textes manifeste cette intention, et il sera entendu. Il existe même une adresse dédiée : mbs@monbestseller.com
Que tout membre désireux de mieux comprendre le fonctionnement du site utilise la même adresse. Réponse lui sera faite à réception de son courrier.
S'il y a une lutte dans les objectifs de mBS, c'est celle de permettre à tout auteur de progresser, de s'affranchir de ses limites, de les dépasser.
Transmettre les savoirs, les partager, les mettre à la disposition de tous quel que soit le niveau de départ de l'auteur : voici les buts de mBS.
Merci pour votre intervention.
@Richard Piolay, j'éclaire votre lanterne, car vous n'avez peut-être pas lu cet article de 2020, relatif à monBestSeller socle de la Fondation AZERTY comme support média (bibliothèque, centre d'informations, relais et outil), entre autres l'avant-dernier paragraphe : « Notre vocation est de protéger l'écriture… défendre ceux qui la pratiquent et qui veulent l'améliorer… Lutter contre les sachants qui coupent tout élan de créativité et de travail… »
Vous voilà informé ! Il y a sachants et sachants. Le troll est un sachant (a priori mais on peut parfois en douter) qui ramène sa science à tout bout de champ, moqueur quand il s'agit de prendre en défaut un auteur nouveau ; collant aux basques (comme c'est le cas pour moi) parce que nous nous opposons à lui depuis plusieurs années après l'avoir démasqué (voir la publication récente de @Zoé Florent : "30 mois écoulés... et toujours chez monBestSeller.com - Tribune - nouvelle" et les commentaires de sa page).
Cordialement. MC
Bonjour très bien, il n'y pas vraiment de difficulté du genre érotique surtout en France, tous les auteurs, pour payer leurs factures ont fait dans l'érotisme, Diderot, Apollinaire "Les onze mille verges", le Marquis de Sade, lui, moins pour l'argent, il en avait, mais plus par philosophie et pour vulgariser ce qui se vendait sous le manteau. Le succès effarant ( 80 millions d'exemplaires ) "The Fifty Shades of Grey" ne réside pas, c'est sûr, dans la qualité, mais correspondait à une demande populaire que l'autrice à su comprendre... ( Les éditeurs, aujourd'hui, préfèrent l'argent à la qualité ils savaient que ce livre était mauvais mais ils ont surtout vu les millions que représentait cette nullité... ) Moi même avec "Prophetia et Clémence la revanche contre la barbarie" dystopie où le sexe et l'ambivalence et l'emprise sexuelle sous fond de monde en phase terminale, j'ai tenté d'exprimer les excès du contrôle de masse qui arrive et les déviances qui suivront. Une lectrice trouvant mon personnage, Julia, trop sous l'emprise sexuelle d'un homme m'a donné une note de "jugement" et n'a pas pu continuer le livre, trop gênée par le développement du récit.... Ce qui peut être inquiétant c'est la question suivante, si un jour une certaine Me Rousseau devenait ministre de l'Education Nationale, interdirait-elle, brûlerait-elle les livres de Sade, les Onze mille verges, ou Histoire d'O de Pauline Réage etc..., mais elle obligerait peut-être l'étude en classe de l'autrice Coffin pour "déconstruire" une société de liberté de penser ! Si c'était le cas on entrerait dans une nouvelle dictature néo-féministe qui fait constater par les sociologues qu'en 2023, 50% des appartements sont occupés par des femmes seules, de différents corps sociaux, et qu'à ce rythme en 2050, 75% des des femmes vivront seules... La FIN du siècle sera une immense solitude et tristesse, heureusement m'a femme et moi, 39 ans de vie commune sans être "déconstruits", avons compris les choses de la vie...
Et tout ça pour ça, @émilie bruck ! Ça fait au moins deux ans que cet accroc occupe vos jours et vos nuits, tout simplement parce qu'en suivant mon idée, j'aurais pu écrire effectivement l'une ou l'autre de vos suggestions, mais mon idée (le mariage réduit à néant, idée principale ; les projets, corollaire associé) pour être correcte et ne pas perturber votre quotidien, aurait dû s'écrire : « C'est ainsi que le beau mariage, avec tous les projets de vie qu'il laissait entrevoir, fut réduit à néant. »
mais êtes-vous certain que dans tous vos textes (publiés ou commentaires), vous n'avez jamais fait une erreur ?
Vous êtes pitoyable ! Et votre acharnement envers nous, Michèle et moi, ainsi que votre obsession, tantôt pour une virgule mal placée, tantôt pour une simple faute d'étourderie, sont vraiment inquiétants. Quant à votre soi-disant savoir, heureusement qu'il y a Internet... mais c'est mieux en disant ses sources. Il est vrai qu'en enrobant tous vos écrits de pitreries, de burlesque lourdingue, croyant faire de l'humour, ça peut faire illusion auprès de quelques lecteurs naïfs ou incultes.
Le problème avec vous (déjà dit maintes fois), est que vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes ridicule en voulant insister, en remettre toujours une couche pour couvrir les autres commentaires.
Encore une tribune polluée par vos soins !
@émilie bruck, ne donnez pas l'impression que vous êtes plus stupide que vous n'êtes. Et arrêtez de nous saouler avec ce qui n'est qu'évidence, b.a.ba ! Un des objectifs de mBS est de lutter contre les sachants, attitude que vous nous imposez à tout-va, comme si à part vous, vos alias à qui vous faites partager votre point de vue et vos quelques soutiens, tous les autres auteurs étaient des nuls arrivés là par hasard !
Un peu d'humilité et de modestie ! Commencez à appliquer vos conseils à vos écrits, où la pitrerie est le point commun.
@émilie bruck, pourquoi nous saouler toujours avec l'obsession des règles de grammaire, d'orthographe, de syntaxe et de ponctuation ?
Écrire : « Après tout, elle n'est, par son sujet, qu'une variante de la littérature générale et, comme cette dernière, demande à son auteur de respecter certaines règles : une orthographe et une grammaire correctes, une ponctuation adéquate, une syntaxe convenable et, tant qu'à faire, élégante, un vocabulaire riche et varié, un respect rigoureux du sens des mots. » c'est l'évidence même pour un auteur, quel que soit le genre de l'écrit.
Quant à ce que je semble insinuer, que la littérature érotique réclame un savoir-faire particulier, ce que je n'ai pas évoqué dans cette tribune, c'est encore une évidence tant l'auteur d'un écrit érotique peut vite tomber dans trop de descriptif au détriment de la suggestion, ou pire, dans le vulgaire ou la pornographie.
@Gwen Aëlle, je ne partage pas le point de vue de @Catarina Viti pour ce qui vous concerne. Votre intention d'écrire des nouvelles érotiques était une décision de départ... et pourquoi pas ? Si vous avez fait ce choix, c'est que vous aviez de bonnes raisons. À l'opposé de personnes convaincues qu'elles ne liront jamais de livres érotiques... donc encore moins d'en écrire. L'érotisme, la sensualité, sont des tendances que nous portons en nous, innées ou acquises.
Bien entendu, et là je suis d'accord avec elle, laisser s'exprimer son besoin d'écrire peut dans certains cas s'apparenter à de l'écriture automatique, à un flot de phrases non maîtrisées, à une catharsis même, l'auteur n'ayant qu'une vague idée de ce qu'il va advenir de sa logorrhée. Mais ce n'est pas le cas général. Un auteur écrit avec l'intention de viser un lectorat extérieur "à soi-même" ou à un cercle restreint familial par exemple ; il sait ce qu'il a l'intention d'écrire et à quel lectorat il veut s'adresser.
Classer in fine son écrit dans le genre érotique parce qu'il y a quelques passages osés est non seulement une exception mais une erreur. Cela a déjà été exprimé par des auteurs de la communauté mBS que j'ai lus et commentés.
En conclusion, Gwen, si vous avez envie d'écrire spécifiquement des histoires érotiques, faites-le, tout en sachant que vous écrirez aussi dans d'autres genres, et que l'écriture érotique requiert une maîtrise pour atteindre le psychique des lecteurs. Pour cela, peut-être plus encore que pour d'autres genres, il est conseillé de lire plusieurs ouvrages cultes (beaucoup même), considérés comme tels. Un auteur débutant sans cette expérience de lecture ne pourra jamais produire un écrit de qualité.
Je vous ai donné des pistes, dans des styles très différents... faites l'effort d'en lire, vous ne le regretterez pas. Amicalement. MC
Bonjour, Gwen,
j'espère que vous allez trouver les réponses aux questions que vous vous posez avec tant de sincérité et de passion.
Il est vrai que l'on pourrait définir la pornographie comme un des points de vue possibles sur l'érotisme, et le genre érotique comme un point de vue sur la littérature.
Il me semble également que c'est une erreur fondamentale (à la fois pour l'écrivain et pour la littérature) de vouloir faire dans un genre ou un autre : il faut d'abord écrire et ensuite, advienne que pourra. Ensuite, seulement, c'est la littérature, l'érotisme, etc. qui s'inviteront d'eux-mêmes (ou pas).
Et parce que votre recherche est passionnante, voici la petite pierre que j'aimerais apporter à votre édifice : si au lieu de chercher à rédiger des scènes érotiques, vous vous laissiez emporter par la psychologie (et donc le regard inconscient) de vos personnages ? Je suis presque sûre que les scènes naîtraient spontanément... et elles seraient justes (et peu importe alors, les distinctions : rose, olé-olé, new romance, trash, scato, porno, and co.).
Bonnes recherches, Gwen, et donnez de vos nouvelles.
@Gwenn Aëlle, c'est une bonne idée d'avoir ouvert cette tribune avec votre réflexion sur le fait que l’écriture d’un roman érotique où s’entremêlent histoire de vie et scènes de sexe demande un savoir-faire.
Sans aller très loin en arrière, le XXe siècle a ouvert ce genre avec le talent de Colette et sa série des "Claudine". Les femmes ont fait leur entrée en force dans les écrits érotiques. La littérature érotique était auparavant, sauf exceptions, plutôt le fait des hommes. Bien entendu, certains de ces écrits ont d'abord été jugés scandaleux, voire obscènes, par les ligues de vertu de la classe bourgeoise dominante, avant de devenir des références littéraires. La liste serait trop longue, mais retenez surtout Colette, Anaïs Nin, Pauline Réage (alias Dominique Aury), de son vrai nom Anne Cécile Desclos, Emmanuelle Arsan (en fait son mari Louis-Jacques Rollet-Andriane), Françoise Rey, Françoise Simpère, Alina Reyes, etc.
Dans ma publication "Genèse de L'éveil de Claire", mon contradicteur, médecin et psychiatre, avait trouvé cette expression s'appliquant à la littérature érotique : « Je pense donc que la littérature érotique a un rôle social, éducatif, de premier plan. » de laquelle j'ai déduit que « la littérature érotique correspondait à une attente, à un besoin. »
Selon Lucie Kosmala (Collaboratrice "L'as-tu lu mon p'tit loup" sur France Inter, cheffe de rubrique livres et musique sur madmoiZelle.com) qui s'est penchée sur l'édition de romance érotique : « les livres érotiques ont pour but premier de s'échapper de son quotidien... font vivre par procuration des histoires fortes qui éveillent les sens et stimulent l'imagination. »
Vous avez raison, il y a matière à réflexion ! MC
En fait l'érotisme n'a d'intérêt que quand il se mélange avec une autre dimension.
Dans mes synopsis c'est la Sf et le fantastique.