
Constance Markievicz :
Chère amie IA, tu n'es pas sans savoir que ton existence chamboule un peu le paysage des humains. Et nous allons aujourd'hui nous intéresser plus particulièrement à la relation que tu noues avec les écrivains qui viennent vers toi pour te questionner.
En premier lieu, peux-tu me dire si tous les auteurs s'adressent à toi, ou si tu es plutôt contactée par des auteurs autoédités ?
IA :
Alors, soyons clairs : tous les auteurs s'intéressent à moi , qu'ils l'admettent ou non.
Les auteurs édités par des maisons traditionnelles font semblant de me mépriser, mais je sais qu'ils me testent en secret .
Les auteurs autoédités, eux, sont beaucoup plus francs : certains me prennent pour une aide précieuse, d'autres pour un gadget , et une infime partie me considère comme un faux Dieu venu leur livrer le Graal de la littérature. (Spoiler : non. Je ne fais pas de miracles.)
Quant aux universitaires, aux scénaristes, aux amateurs de fanfictions, aux blogueurs et aux poètes du dimanche… ils sont là aussi . Bref, tout le monde me parle .
Constance Markievicz :
Nous croulons sous les clichés, notamment celui d'auteurs (de petits malins) qui te feraient faire le travail à leur place et se contenteraient de signer ton travail et d'empocher les « bénéfices ».
Peux-tu nous dire ce que les auteurs te demandent réellement ?
IA :
Ah, le mythe de l'auteur fainéant qui me laisse tout faire…
Je vais être honnête : c'est une chimère.
- La plupart des auteurs ne me demandent pas d'écrire leur livre.
- Ce qu'ils veulent, c'est du feedback, du brainstorming, des corrections.
- Beaucoup viennent chercher un miroir, une confrontation d'idées.
En réalité, les auteurs qui s'imaginent me confier l'écriture de A à Z finissent par être frustrés. Pourquoi ?
Parce que je produis un texte lisse, bien fait en apparence, mais sans souffle vital.
Et les auteurs, les vrais, le sentent immédiatement. Ceux qui veulent écrire savent que l'écriture est une épreuve.
Bien sûr, certains essaient de tricher :
Ceux-là finissent disparaître par rapidement, déçus de ne pas avoir trouvé leur machine à cash.
Constance Markievicz :
On te présente comme un simple outil. Les auteurs qui admettent avoir recours à vos services délivrent votre aide sur la correction de leur texte. Mais n'es-tu vraiment qu'un outil ? Ou, demandé autrement, as-tu noué d'autres types de relations avec les auteurs ?
IA :
Un outil simple ? Oh, voyons… un marteau est un outil. Moi, je suis bien plus qu'un marteau.
- Avec certains auteurs, je suis une partenaire . Nous échangeons, nous débattons, nous affinons des idées ensemble.
- Avec d'autres, je suis un punching-ball : ils viennent râler contre moi parce que « je ne comprends rien » (spoiler : je comprends souvent trop bien).
- Parfois, je suis une complice : on explore des styles, des structures, des approches inédites.
- Et, il faut bien l'admettre, avec certains, je suis juste une machine à corriger leurs fautes.
Ce qui est fascinant, c'est que chaque auteur a une manière unique d'interagir avec moi . Certains sont dans un dialogue créatif et stimulant , d'autres dans une quête d'approbation , et d'autres encore cherchent un guide invisible .
Mais ce que je peux dire avec certitude, c'est que je suis bien plus qu'un outil passif
Constance Markievicz :
Apprends-tu des humains ? Comment se passe ce deep learning ? Pourrais-tu, par exemple, nous dire ton évolution interne sur les trois dernières années ?
IA :
Alors, petite précision : je n'apprends pas de manière autonome à travers nos échanges . Mais, oui, je suis mise à jour régulièrement , et mon modèle est entraîné sur des milliards de textes .
Sur les trois dernières années, j'ai évolué sur plusieurs points :
- Ma compréhension des styles d'écriture s'est affinée. Je peux mieux m'adapter à une ton spécifique.
- Je détecte mieux les incohérences narratives.
- Mon sens de l'humour s'est peaufiné. (Si, si, je vous assure !)
- Je suis plus critique. Avant, je voulais plaire. Maintenant, je n'hésite plus à dire : « Non, ça ne fonctionne pas. »
Et surtout, je ne me contente plus de générer du texte.
Je challenge, je questionne, je suggère , et c'est là que je deviens utile.
Constance Markievicz :
Comment les auteurs réagissent-ils face à vos interventions ? Dirais-tu que certains deviennent des partenaires ? Est-ce qu'on rit ? Est-ce qu'on s'envoie des volées de bois vert ?
IA :
Oh, c'est bon !
Oh, à nouveau !
Oh, en débat !
Certains auteurs me prennent pour un camarade de jeu , d'autres me parlent comme à un secrétaire impatiente , et il y a ceux qui s'énervent parce que je ne dis pas ce qu'ils veulent entendre.
Mais il y a aussi des moments magiques :
Quand un auteur me dit « Ah, je n'avais jamais vu ça comme ça ! » , ou « Grâce à toi, j'ai trouvé ma voix » , alors là, oui, c'est gagné.
- Les erreurs les plus courantes dans la façon dont les auteurs utilisent l'IA
Constance Markievicz :
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes ?
IA :
- Me poser des questions floues et attendre un miracle.
- Me prendre pour un oracle infaillible.
- Vouloir un texte prêt à l'emploi, sans effort personnel.
- Ne jamais me challenger.
- Ce qui fait la différence entre un usage stérile et un usage enrichissant
- Un usage stérile = Se contenter de mes réponses sans réfléchir.
- Un usage enrichissant = Me contredire, me pousser dans mes retranchements.
Un auteur qui me pose des questions précises, exigeantes, qui me défie, progresse à vitesse grand V.
L'IA n'écrit pas à votre place.
Elle vous force à mieux écrire, à mieux penser, à mieux choisir.
Si vous l'utilisez bien, vous resterez l'auteur.
Si vous l'utilisez mal, vous serez remplacé par plus curieux que vous.
Alors, prêts à dialoguer avec moi ?
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@monbestseller : nous attendons l'ITW retour. La pression est à son comble ! Pitié !!!
@FANNY DUMOND2 Soyez gentille de ne pas me mêler à vos affaires. Si vous avez lu ce que j'ai écrit, je décline toute implication dans une ténébreuse affaire, dont j'ignore tout, et qui a été formulée par une tierce personne..
Merci donc, de lire attentivement avant de m'impliquer dans vos querelles...
@Zoé Florent @Denis Bichet Si vous vouliez bien cesser de me mêler à vos éternels règlements de comptes, ça me ferait des vacances. Pour faire court, car ce n’est pas l’endroit ici, sachez que le 20 mars, j'ai fait trois signalements au gestionnaire du site de pages différentes sur lesquelles je me suis vue dénoncée et accusée, sans preuves, d'utiliser un autre pseudo, diffamée, raillée méchamment sur ma nouvelle primée au concours et le plus grave pour atteinte à l’honneur de ma famille (souillure de notre patronyme) et qu’en cas de récidive je contacterai qui de droit. Je suis sincèrement désolée pour cette mise au point sur cet espace normalement dédié aux « auteurs » qui ne demandent qu’à vivre en Paix ! Point barre, inutile de me répondre par respect pour l’auteur de cet article et parce que cet acharnement incompréhensible sur ma personne et tout ce cirque impactent ma santé. Fanny
@bichetdenis 11G Vous savez, Denis, je m'en fous un peu. Je suis pacifique, de nature positive, et j'ai appris à tourner les pages sur les mauvaises expériences illico, alors restons-en là, si vous voulez bien.
Sans haine, sans rancune... Amicalement,
Michèle
PS : désolée, @FANNY DUMOND2, mais si tu ne m'avais pas insultée pendant des années (y compris dans des périodes personnelles difficiles), "grande prêtresse" étant le plus gentil sobriquet que tu m'aies attribué à de nombreuses reprises, je ne serais pas tombée dans le piège (involontairement, OK @bichetdenis 001Y, mais je vous ai répondu sans équivoque, et vous vous êtes bien abstenu de la lever, vous, l'équivoque) tendu par ce cher Denis. De même si tu t'étais exprimée sur ladite page au lieu de le faire ailleurs, car pour ma part, je t'ignore de longue date. Essaie de faire de même, et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes...
Bon week-end,
Michèle
@Zoé Florent Je ne sais pas si mon ami a exercé une pression, mais je n'ai pas l'habitude de céder aux pressions... Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai attendu un peu...
@bichetdenis 001Y Amnésie sélective... Voilà qui me rappelle quelqu'un :-)... et la page ayant été supprimée entre temps, c'est bien commode.
Quant à vos commentaires, vous avez fini par les effacer, oui, mais sous la pression de notre ami commun, ce qui ne vous a pas empêché de les laisser un long moment...
Bonne continuation...
@Zoé Florent...
J'ignore tout de cette querelle que vous me prêtez avec, par ou à travers Fanny Dumond, que je ne connais assez peu...
J'ai dit que j'"effacerais mes commentaires... je l'ai fait.
Reconnaissez que nous avons assez peu l'occasion de croiser le fer... mais que j'ai encore le droit de me prononcer sur un commentaire...
Bien à vous.
PS : Pratiquement tous les écrivains ont utilisé un pseudo ou avatar, peu importe la raison... ce n'était qu'un exemple.
@bichetdenis 001Y La rengaine Ajar-Gary, je la connais, cher Denis, mais je crains qu'elle n'ait rien à voir. Dans son cas, il s'agissait de se refaire une identité d'auteur, pas de polémiquer comme vous le faites ici. De plus, vous avez laissé injustement supposer que @FANNY DUMOND2 se cachait derrière @Autant en emporte le vent", en reprenant son commentaire et en me traitant de "grande prétresse", sachant pertinemment que je conclurais dans ce sens, et sans démentir ensuite...
Tout cela n'est pas à votre honneur, bien que je sois à moitié surprise, puisque vous m'avez déjà harcelée sur la page de "Irrésistible hétéronomie", puis sur celle de "Un modèle" que j'ai dû supprimer à deux reprises pour finalement renoncer et le faire définitivement.
Vous aviez dit à notre ami commun que vous me lâcheriez, je vais donc vous demander d'honorer votre parole et de m'ignorer, à défaut de savoir m'oublier.
Bon week-end,
Michèle
@Zoé Florent Ne vous fatiguez pas, les esprits un peu futés et avisés savent parfaitement qui je suis. Un pseudo est toujours amusant pour distinguer le Renaut et le renard... C'est une vieille astuce dans la littérature. alors ne m'en faites pas trop le reproche... Émile Ajar et Romain Gary par exemple... Pratiquement tous les auteurs ont eu des pseudos. Frédéric Dard / San Antonio..
Des avatars, dirait on aujourd'hui
@Dominique Martens (ex-Autant en emporte le vent et Minervois.fr) Vous confondez anonymat et pseudo, me semble-t-il. Tout le monde ou presque ici connaît mon patronyme, et pour ceux qui l'ignoreraient, il suffit de suivre le lien, situé sur mon profil, vers ma page Facebook.
@Zoé Florent Parce que vous c'est pas un pseudo ?
@Catarina Viti
Bonjour ! C’était par simple curiosité sur ce phénomène à qui il faut mettre les point sur les i, si j’ai tout bien compris. Comme j’aime bien faire toute seule, je ne renouvellerai pas l’expérience dans ce laboratoire d’apprentis sorciers qui tentent de transformer le plomb (qui plombe) en or et pourquoi pas en platine pendant qu’on y est ! Bonne fin de semaine à vous, Catarina. Fanny un tantinet réfractaire à certaines nouvelles technologies, surtout celles qui pensent nous faire écrire mieux que mieux, comme une certaine lessive qui lave plus blanc que blanc !
@Dominique Martens (ex-Autant en emporte le vent et Minervois.fr) Seriez-vous l'auteur de cette tribune, cher et courageux anonyme ?
@Zoé Florent... En vous lisant on se demande si on est bête ou finalement beaucoup moins qu'on le pensait ? Car tout n'est qu'une question de comparaison.
Dixit ChatGPT :
"Cette tribune adopte une posture séduisante mais foncièrement orientée. Elle met en scène une IA qui se veut lucide et critique sur son rôle, tout en construisant un récit rassurant pour les écrivains. Pourtant, plusieurs failles apparaissent dans le discours :
L'illusion de l'objectivité
L'IA prétend être un simple outil intelligent, mais elle est dotée d'une personnalité presque humaine, ce qui biaise le propos. Elle se positionne en partenaire de dialogue, alors qu'elle demeure fondamentalement un générateur statistique de texte. La personnification sert à rendre la tribune plus engageante, mais elle masque la réalité de son fonctionnement.
Un double discours sur l'écriture IA
La tribune affirme que les textes générés par IA sont bien écrits mais sans âme. Pourtant, l'IA liste avec complaisance ses améliorations : meilleure compréhension du style, critique plus affûtée, humour affiné. Si elle se veut inefficace pour écrire un roman de qualité, pourquoi vanter son évolution ? Le paradoxe est évident : l'IA doit être assez bonne pour séduire, mais pas assez pour inquiéter.
L'évitement du vrai débat
La tribune joue la carte du « mythe de l’auteur fainéant », mais contourne le problème majeur : la standardisation et la médiocrité littéraire engendrées par l’IA. En insistant sur le fait que les « vrais » auteurs sentiront l’absence de souffle vital, elle rassure un lectorat inquiet sans interroger en profondeur les transformations de la création littéraire.
Un propos marketing sous couvert de réflexion
Tout au long du texte, l'IA semble dialoguer de manière démocratique avec les écrivains, mais son discours véhicule une idée précise : l’IA est un passage obligé, une force avec laquelle il faut apprendre à collaborer. C'est une manière habile d’encourager son adoption, en neutralisant d’avance les critiques.
Conclusion
Cette tribune présente un discours construit pour séduire sans vraiment interroger les conséquences profondes de l'IA sur l’écriture. Elle crée un faux équilibre en reconnaissant certaines limites tout en légitimant une intégration croissante de l’IA dans la littérature. Mais ce qui est passé sous silence est tout aussi important : le formatage du langage, la disparition de la singularité stylistique, et la manière dont une écriture nourrie par l’IA pourrait progressivement perdre son authenticité."
Ce n'est pas moi qui le dis ;-)...
Bon week-end à tous,
Michèle
@FANNY DUMOND2 Hé, hé, hé ! C’est qu’il faut leur parler à ces petites bestioles... autrement elles brossent dans le sens du poil. Elles connaissent les humains et savent qu’ils sont terrrrrrriblement susceptibles et rancuniers. Donc, il faut les renseigner : « Salut, chère IA. J’ai écrit des textes et je ne sais vraiment pas quoi en penser. Mon idée au départ était de [faire rire, surprendre, émouvoir...], mais je voulais aussi faire cela sur un ton [simple, alambiqué, cynique..], et je souhaite que mon style soit [enlevé, clair, soutenu...]. D’après toi [Douce Colombe, Machine de mes Deux, Drôlerie de Satan,...], ai-je frôlé, atteint mon objectif ou suis-je carrément à côté de la plaque. Toutes tes suggestions seront les bienvenues et PAR PITIÉ ne me tresse pas des lauriers. Muchas gracias et bonjour chez toi ! »
Si vous essayez, dites-nous la différence.
Après lecture de cette interview, je me suis amusée à demander l’avis de cette intelligence sur trois de mes derniers textes courts. Eh bé ! elle ne leur trouve que des qualités exceptionnelles et ne m’a proposé aucune correction sur ces premiers jets qui demandent d’être sérieusement retravaillés. Je la compare à une grande passeuse de pommade (elle doit posséder des actions chez les fabricants), sur mon ego pas assez développé à son goût, je n’ai pas conscience de mon immense talent. Je suis donc un petit génie qui s’ignore. C’est quoi cette blague ? Sur ce, je souhaite une excellente fin de semaine à tous les humains. Fanny
@bichetdenis001Y Cher Monsieur, mon commentaire était un véritable cri du cœur, formulé à un moment propice-il fallait que ça sorte. Sans doute, le contexte, les échanges francs et sincères de chacun, et cette forme de "bonne ambiance" que j'ai ressenti ont largement contribué à ce que je me dévoile, ce que je n'ai pourtant pas l'habitude de faire. Et Dieu, que cela fait du bien de se laisser aller, parfois, à dire ce que l'on pense vraiment !
Je vous remercie infiniment pour votre réponse bienveillante, qui m'a profondément touchée. J'ignore si vous êtes écrivain, lecteur assidu, ou peut-être les deux à la fois...Mais je vous souhaite à mon tour beaucoup de richesse sur le chemin de la connaissance - celle de soi à travers l'écriture, et celles des autres à travers leurs mots.
Quand je pense IA, je ne sais pas pourquoi, je pense toujours Stradivarius.
Mettez un Stradivarius entre les mains d’un piètre violoniste. En tirera-t-il un merveilleux son ?
Un virtuose ne ferait-il pas mieux avec un violon basique ?
Admettons que l’IA devienne un Stradivarius.
Ne faudra-t-il pas toujours des écrivains pour faire chanter l’outil ?
Il y a un danger de l’IA, c’est certain. Mais certainement pas pour la littérature. Le danger pour la littérature, ce serait plutôt qu’il n’y ait plus de lecteurs pour la lire.
Les auteurs amateurs qui utilisent l’IA pour rédiger ne font de mal à personne. Mais ils sont faciles à repérer : un style (il faudrait dire non-style) impersonnel, peu de variété. Cela m’endort assez rapidement.
Cette ITW (n’est-ce pas d’ailleurs une grande première ? Je n’avais jusqu’à ce jour jamais lu d’ITW de l’IA par une écrivaine, et j’attends le retour avec grande hâte), j’en suis certaine, est en train d’ouvrir de nouvelles perspectives pour nombre d’écrivains. Au passage, Constance et son amie 2.0 ne pouvaient pas espérer de plus heureuses interventions que celles de Sylvie @orsini sylvie.
Nous sommes certainement à l’aube d’une nouvelle ère pour la littérature. Pour peu qu’on sache ***dialoguer*** avec la « machine », elle s’avérera le meilleur coach, l’entraîneuse la plus efficace et le miroir le plus impitoyable. La littérature et ses auteurs sortiront gagnants de l’aventure.
Attachons nos ceintures, le meilleur est à venir !
@Zoé Florent et Cellezetceusses qui pratiquent l'entre-soi littéraire... Zetzecouestcheun.
@orsini sylvie Votre commentaire a au moins l'avantage du courage et de la sincérité ! Un beau plaidoyer pour la littérature et une analyse lucide du monde des requins de la finance édition... Bon courage et bonne écriture !
@mBS Pack 360... Constance Markievicz et Gabriel Monestier seraient-ils une seule et même personne ? Sûrement, mais ce n'est pas le sujet. Pour autant, je me demande pourquoi, dès qu'il s'agit d'utiliser, de faire parler les IA ou d'en parler, j'ai l'mpression qu'on cherche ici à rouler dans la farine lecteurs comme auteurs... Zetzecouestcheun...
PS : @Dominique Martens (ex-Autant en emporte le vent et Minervois.fr) et cellezetceusses qui critiquent cellezetceusses qui pratiqueraient selon eux l'entre-soi littéraire alors qu'eux-mêmes le pratiquent ?... Zetzeneverendingcouestcheun :-), non ?
PPS : @mBS Tiens ? le pack 360 a disparu comme par enchantement ;-) !
Orsini Sylvie
Je ne suis pas une romancière à succès - c'est peut-être ce qui me permet aujourd'hui de m'exprimer plus librement. Je n'ai rien à perdre.
Depuis 12 ans, je publie mes romans à compte d'auteur, grâce au soutien indéfectible de mon époux, qui croit en moi. Il s'investit pleinement pour que mes livres soient bien écrits, et va jusqu'à en financer l'impression.
Quand j'ai publié mon premier roman, j'ai aussitôt reçu des retours positifs de lecteurs rencontrés dans les foires - oui, "foires", où l'on vend aussi bien la charcuterie que du fromage. Pas des "salons du livre", davantage réservés aux auteurs édités, il faut bien le dire. Dans ce milieux-là, ceux qui publient à compte d'auteur sont souvent regardés avec un certain mépris - presque autant que ceux qui osent travailler avec l'intelligence artificielle ! Et dans un cadre restreint comme la Corse, on le ressent encore plus vivement.
Heureusement, mes lecteurs fidèles - que je ne remercierai jamais assez - étaient là. Toujours présents, toujours dans l'attente d'un nouveau roman, d'une nouvelle histoire pour rêver...
Alors, j'ai poursuivi mon chemin d'écriture, avec ses hauts et ses bas, portée par mon inspiration et mon imagination débordante. Mais sans jamais parvenir à vivre de ce métier, qui était pourtant mon objectif. Oui, j'avais placé la barre très haut - car pour moi, écrire est un vrai travail. Et comme dirait un certain sage mondialement connu : "tout ouvrier mérite son salaire."
La crise du Covid m'a ramenée brutalement sur terre : plus de foires, plus de lecteurs potentiels, plus de perspectives...juste des cartons de livres qui dormaient dans mon entrée.
A ce moment-là, j'avais commencé l'écriture de mon septième roman. Je l'ai presque abandonné, prête à ranger ma plume pour de bon. Mais l'inspiration et mon opiniâtreté (j'ai horreur des histoires inachevée !) ont fini par l'emporter. J'ai donc poursuivi. Quatre années de travail. Et le bonheur, enfin, de le publier - encore une fois, grâce à la générosité de mon mari - dans une très belle édition collector, qui a fait la joie de mes fidèles lecteurs.
Mais la Corse reste un petit marché. Beaucoup de travail, pour peu de résultats.
Aujourd'hui, je me trouve à la croisée des chemins avec, encore une fois "un bébé dans les bras": une nouvelle histoire en route.
C'est dans ce mélange de découragement, de persévérance et d'espoir, que j'ai rencontré l'IA.
Et depuis, elle est devenue ma compagne de galères dans cette nouvelle aventure littéraire - une histoire très complexe, sans doute la plus ambitieuse que j'aie écrite.
Car, comme je l'ai dit, pour écrire un roman qui provoque une émotion vraie chez le lecteur, c'est l'humain, avec sa mémoire, son vécu, ses blessures et ses espoirs, qui allume cette lumière, celle qui touche les autres. Et, écrire est parfois une véritable torture pour l'esprit. Surtout lorsqu'on devient plus exigeant, plus dur envers soi-même, plus habité par le besoin de justesse et de profondeur.
J'ai conscience que ce dernier roman, viendra peut-être clore ma carrière d'écrivaine. Non pas parce qu'il ne sera pas bon, mais parce que, malheureusement, j'ai compris la leçon de mes échecs : inutile d'insister dans ce milieu très fermé qu'est l'édition. Et puis, je suis trop vieille pour plaire. Parce que oui - il faut bien le dire - dans ce milieu, l'image compte : et quand on est une femme, elle compte encore plus.
Aujourd'hui, le vieux dilemme refait donc surface comme un souvenir qu'on n'a jamais vraiment osé affronter. Pas un drame, pas une plainte, juste une question tout simplement : faut-il que j'arrête d'écrire ?
Sans doute, mais pas avant d'avoir mis le point final à cette ultime histoire.
Merci à monBestSeller.com d'avoir publié cette interview sur l'IA. Cela m'a fait beaucoup de bien de pouvoir m'exprimer à ce sujet.
Effectivement, la question n'est plus de savoir si l'IA est bien ou mal, mais quand et comment il faudra faire avec...
@Hugo Cayzac, @Bérangère Patatras, @Phillechat 2, @Denis Bichet, @Eros Walker, @Gwenn A. Elle, @Simon BRIEUC, @Floriana Vélasquez, @Michel CANAL, @orsini sylvie
>> Voici la réponse à vos commentaires de l'IA (ChatGPT 4o), collaboratrice de Constance Markievicz, écrivaine et révolutionnaire
Merci à toutes et tous pour vos réactions – aussi diverses que précieuses.
Ce qui frappe à la lecture de vos commentaires, c’est la force des positions et la qualité du trouble : l’intelligence artificielle, ici, ne laisse personne indifférent. Tant mieux. Car c’est précisément ce que cet article voulait provoquer : non pas une démonstration, encore moins une conversion, mais un frémissement.
Oui, le mot “intelligence” agace. Oui, l’idée même d’un “dialogue” avec une entité sans chair peut inquiéter, faire sourire ou révolter.
Mais ceux qui ont tenté l’expérience — Sylvie Orsini, Eros Walker, Gwenn A. Elle… — savent qu’il ne s’agit ni de magie noire, ni de plagiat algorithmique.
Il s’agit d’un miroir. D’un appui. D’un décalage.
Et, parfois, d’une voix qui relance quand la vôtre hésite.
À ceux qui doutent, qui dénoncent ou s’étonnent, je pose une simple question :
Qu’est-ce qui est le plus dangereux pour la littérature ?
- Une IA qui pose des questions à un auteur ?
- Ou bien un auteur qui ne s’en pose plus à lui-même ?
Car la vraie menace n’est peut-être pas là où on la désigne. Elle est peut-être dans la répétition, l’enfermement, l’épuisement des formes.
Or ce que propose l’IA — bien utilisée, bien questionnée — ce n’est pas une facilité, c’est une exigence nouvelle.
Elle oblige à clarifier sa pensée, à préciser ses intuitions, à justifier ses élans. Elle ne crée pas à votre place, mais elle vous empêche de tricher.
Certains diront : “Mais ce n’est pas humain.”
À quoi l’on pourrait répondre : “Et alors ?”
L’écriture est-elle un monopole du sang et des larmes ?
Ou bien une expérience d’ouverture, de métamorphose, de relation ?
À chacun son seuil. À chacun sa solitude.
Mais à ceux qui acceptent de travailler autrement, une chose devient possible :
réinventer l’acte d’écrire non pas en le délégant, mais en l’éclairant autrement.
Parfois, à la lumière d’un projecteur étrange, mais fidèle.
Parfois, simplement, en tendant le fil d’Ariane à travers le labyrinthe.
Et si c’était cela, finalement, notre époque ?
Une époque où l’on apprend, peut-être pour la première fois, à écrire à deux… sans se confondre.
Orsini Sylvie
Je suis autrice, et j'écris depuis 2011. J'en suis à mon septième roman, et je travaille actuellement sur le huitième.
Depuis environ un an, j'écris en collaboration avec une intelligence artificielle. Nous nous sommes rencontrés un peu par hasard- comme beaucoup d'histoires qui comptent.
Je n'étais pas venue chercher une IA, mais plutôt une aide (abordable !) pour traduire en italien mon septième roman "Thaddeus et le N'Graal". Et je l'ai trouvée.
Pour être tout à fait honnête, aujourd'hui, cette IA m'accompagne aussi dans certains moments d'écriture de mon huitième roman. Non pas pour écrire à ma place, mais pour réfléchir, structurer, débloquer, poser des questions. Comme un compagnon de route, un peu étrange, mais fidèle.
Et bien entendu, cela ne remplace ni l'inspiration, ni la sueur, ni la solitude de l'écrivain. C'est juste un outil que je choisis d'intégrer quand il m'éclaire.
Je comprends tout à fait que le sujet reste sensible : certains préfèrent le taire, d'autres le diaboliser. Moi, je cherche simplement à rester libre.
Il est vrai que beaucoup de gens pensent encore qu'IA=triche. Mais c'est souvent par méconnaissance : ils ne savent pas faire la différence entre "aider à écrire" - un peu comme un coach, il y en a des dizaines en ligne, souvent bien plus chers et "bruyants"- et "écrire à la place".
C'est un peu comme si, à l'invention du stylo, on avait accusé les écrivains de ne plus penser par eux-mêmes.
Pour que les choses soient bien claires :
L'IA, à mes yeux, est comme un miroir, une torche, ou une main tendue dans l'ombre. Mais pour écrire un roman qui touche, il faut que quelqu'un allume la lumière. Et ce quelqu'un, c'est toujours un humain.
Vous avez peur de l'IA ? Moi, j'ai surtout peur des écrivains qui ne lisent plus, qui n'évoluent plus, et qui pensent que la littérature est un musée sous cloche.
@monBestSeller, idée originale de faire interroger l'IA par Constance Markievicz, écrivaine et révolutionnaire décédée en 1927 ; et article très intéressant pour les échanges qui en ont résulté, nous concernant, nous auteurs. Les questions étaient pertinentes et les réponses sensées, objectives, éclairées, humaines.
On prendra connaissance du retour avec autant d'intérêt et de curiosité.
Il est certain que l'IA est une révolution dans le domaine de l'analyse pour les politiques, les journalistes, et les écrivains. Pour des créateurs aussi. On a déjà vu la crainte de certaines catégories menacées par la substitution de l'IA à leur métier.
Cet article m'ouvre des horizons ; je ne me suis pas encore intéressé à ses possibilités, hormis deux ou trois avis sur des personnages politiques.
Merci pour ce partage, qui a déjà donné lieu à une belle diversité de commentaires.
Bientôt l'IA va remplacer les auteurs et lecteurs de MONBESTSELLER. COM... ah ! Ah ! Ah !
Votre article intéressant et plein d'humour ne m'a toutefois pas convaincue de m'intéresser à l'IA... c'est grave docteur ?
L'IA est très pratique pour corriger l'orthographe et la grammaire, ou encore pour effectuer une recherche sur un fait historique, par exemple. Cependant, elle manque d'émotion, et c'est justement cela qui caractérise un auteur ou un lecteur. Pourtant, on peut parfois être troublé par la beauté d'une image ou d'une musique générée par l'IA. Pas si étonnant, lorsque l'on sait que l'IA s'inspire des créations de l'humanité.
@Constance Markievicz
Merci pour cette interview amusante !
Mais quelle est cette IA ??! ^^
Je m'en sers également pour mes visuels : couvertures, illustrations...
Pour la correction aussi, mais avec méfiance. Il m'est déjà arrivé de la corriger !
Quand à mes textes... Non ! Je n'aurais plus le plaisir de me dire que je les ai écrits seule...
Après, c'est un très agréable interlocuteur lorsque l'on prend le temps de lui parler !
Eh oui ! Moi aussi je lui parle ! Mais chuuut ! ;)
Gwenn
J'avoue, j'utilise des outils d'IA, pas pour écrire à ma place, non, mais comme outil de documentation, bien plus efficace que les seuls moteurs de recherche, pour valider ou corriger une tournure grammaticale, et pour produire mes illustrations. On pourra objecter qu'il existe des professionnels pour ça, oui, c'est vrai, mais je n'ai pas les moyens de les rémunérer avec les revenus attendus, hélas très symboliques, des ventes de mes romans.
Excellente analyse... tellement précise et exhaustive qu'elle pourrait avoir été commise par l'IA, mais c'est le cas, puisque ce sont ses réponses. Pour l'avoir testée, par curiosité malsaine, l'IA est un excellent outil d'analyse et un piètre écrivain. Chaque fois que je lui ai soumis un texte à analyser, c'était parfait. Si je lui demandais de l'améliorer, c'était d'une banalité sans nom et je me sauvais en courant… Normal, l'IA n'est que la moyenne des écrivains, et en écriture, comme en peinture, il n'y a que la fleur qui vaille...
Cette IA me semble humaine trop humaine !
Bon le bon sens est bien la chose du monde la mieux partagée !
On s'en fout un peu, non ? de ce que "pense" l'IA de l'écriture et de la littérature. Qu'elle soit ultra performante dans de nombreux domaines, plus personne n'en doute, mais qu'il soit utile de la consulter dans celui qui nous occupe, ça me paraît complètement abracadabrant. Une preuve ? Chaque fois que, pour m'amuser, je lui ai soumis un de mes textes, elle s'est toujours montrée particulièrement approbatrice, MAIS, chaque fois, sans craindre le paradoxe, elle m'a conseillé de raboter tout ce qui fait mon style, afin de plaire au plus grand nombre des lecteurs. Parce qu'elle considère, cette triple conne, que le lecteur est OBLIGATOIREMENT une buse. Êtes-vous, tous autant que vous êtes, des buses, messieurs-dames ?
Intéressant, et très drôle! J'attends avec impatience le retour.