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Du 12 juin 2018
au 12 juin 2018

Que penser de l'écriture inclusive ? Les mots ont ils un sexe ?

Quel auteur n'a pas été confronté au doute sur l'orthographe d'un mot, depuis qu'une tendance de féminiser les fonctions tend à s'imposer ? Michel Canal passe en revue quelques positions clés de spécialistes qui nous laisse divisé.e.s.
Les règles de grammaire sont elles idéologiques ?Les règles de grammaire sont elles idéologiques ?

 

 

Les défenseurs de la féminisation des noms gagnent du terrain sur un plan plus idéologique que grammatical

Marina Yaguello, linguiste et professeur émérite à l'Université Paris VII, est connue pour avoir publié, en 1978, le premier livre en français sur la langue française et le sexisme : Les Mots et les femmes. Dans ce livre, elle fait le tour de toutes les caractéristiques purement linguistiques qui relèvent du sexisme.
En faveur de la féminisation, elle a montré combien le refus de celle-ci a en réalité un caractère idéologique participant à la production des statuts différenciés des hommes et des femmes dans la société. Avec la nouvelle édition d'un livre paru en 1989 sous le titre « Le sexe des mots », devenu en 2014 « Les mots ont un sexe », elle relançait le débat. Relevé dans la préface : « Bien que la grammaire soit a priori indifférente à l'idéologie, l'usage subit l'influence des mentalités et des représentations sociales.(…) nombre de formes féminines violemment condamnées par l'Académie française et les locuteurs les plus conservateurs ont bien progressé dans l'acceptabilité. Des emplois comme la ministre, la garde des Sceaux, la chancelière, la maire, la députée, ou même l'auteure et l'écrivaine, sont devenus courants. (…) Cette évolution (…) a été largement soutenue et impulsée par des autorités étatiques (notamment sous des gouvernements de gauche) et confortée par la presse. »

Le point de vue de l’auteur de « Le français correct pour les nuls » : un faux débat. Le féminin l'emporte souvent. C'est un débat d'"usages" et non pas de sexe.

Dans la collection « Pour les Nuls », Jean-Joseph Julaud dresse une liste de noms épicènes (communs aux hommes et aux femmes). Certains n'ont pas de féminin ; d’autres, moins nombreux, n’ont pas de masculin.
>> Noms épicènes n’ayant pas de féminin : agresseur, apôtre, artilleur, assassin, auteur, bandit, bourreau, brigand, censeur, charlatan, escroc, défenseur, déserteur, diplomate, géomètre, gourmet, imposteur, imprimeur, individu, ingénieur, juge, juré, maçon, mécène, médecin, menuisier, monarque, oiseleur, oppresseur, otage, paria, pilote, plombier, prédécesseur, professeur, reporter, sauveur, successeur, témoin, tyran, vainqueur...
>> Noms épicènes n’ayant pas de masculin : bête, brute, canaille, crapule, dupe, fripouille, sentinelle, vedette, victime... Le point de vue d’un philosophe, écrivain et journaliste, académicien.

Dans la langue française, l'absence du genre "neutre" nous condamne à choisir arbitrairement un genre, pense Jean-François Revel

Dans un article paru le 11 juillet 1998 dans Le Point (il y a donc presque 20 ans), intitulé « Le sexe des mots », Jean-François Revel dit tout haut ce que bon nombre pensent tout bas. La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu'il n'existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l'allemand. Il en résulte qu’en français, des féminins et des masculins sont « purement grammaticaux, nullement sexuels ».

Leur genre n'a rien à voir avec le sexe de la personne qu'ils concernent. Homme, d'ailleurs, s'emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l'espèce humaine, tantôt en valeur masculine, quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d'une incompétence qui condamne à l'embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Exemples : « Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille. De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. »

Certains mots sont précédés d'articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu'à l'autre. On dit : « Madame de Sévigné est un grand écrivain » et « Rémy de Gourmont est une plume brillante ». On dit « le garde des Sceaux », même quand c'est une femme, et « la sentinelle », qui est presque toujours un homme.

Tous ces termes sont sémantiquement neutres. Certains substantifs se féminisent tout naturellement, et d’autres pas. Exemples : « une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse ». Mais « une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d'honneur » contrevient soit à la clarté, soit à l'esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l'antiféminisme. « Un ambassadeur » est un ambassadeur, même quand c'est une femme. Il est aussi « une excellence », même quand c'est un homme. L’usage est le maître suprême : « Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement (…). Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. »

L'Etat n'a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l'abus de pouvoir quand il utilise l'école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse. « Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d'abord à ce qu'on l'enseigne en classe, ensuite à ce que l'audiovisuel public, placé sous sa coupe, n'accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants. La société française a progressé vers l'égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique.

Les coupables de cette honte croient s'amnistier (ils en ont l'habitude) en torturant la grammaire. Ils ont trouvé le sésame démagogique de cette opération magique : faire avancer le féminin faute d'avoir fait avancer les femmes. »

L'écriture inclusive est elle une solution ?

« Défenseur·e·s » et « détracteur·e·s » s’écharpent sur cet épineux sujet. Mais de quoi est-il vraiment question ? L’objectif de l’écriture inclusive, défendue depuis des années par les courants féministes, est de combattre les stéréotypes sexistes en remaniant l’orthographe. L’écriture inclusive repose sur trois principes :
– Accorder les grades/fonctions/métiers/titres en fonction du genre. On écrira ainsi « une autrice, une pompière, une maire ».
– Au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin mais inclut les deux sexes grâce à l’utilisation du point médian. On écrira ainsi « les électeur·rice·s, les citoyen·ne·s ».
– Eviter d’employer les mots « homme » et « femme » et préférer les termes plus universels comme « les droits humains » au lieu des « droits de l’homme ».
En mars 2017, l’éditeur Hatier a décidé de publier un manuel à destination des CE2 en employant cette nouvelle méthode qui consiste à féminiser les mots en plaçant, entre des points-milieu, la terminaison du féminin. L’idée, afin de mettre un terme à la hiérarchisation des sexes, est de faire en sorte que le masculin ne l’emporte plus sur le féminin au pluriel, mais que les deux sexes soient mis sur le même pied d’égalité.
Le point de vue de l'Académie française à propos de l'écriture inclusive L’honorable Compagnie s'est fendue d'une déclaration à ce sujet lors de sa séance du 26 octobre 2017 : « La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité.
On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs. »

En conclusion, je serais tenté de dire que l’écriture inclusive et la féminisation des mots violentent la langue et témoignent surtout d’un manque de clarté de la pensée.
Amis auteurs, à vous de choisir si vous pouvez féminiser un mot pour l'accorder au genre.

 

Michel Canal

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20 CommentairesAjouter un commentaire

@VAY Céline, sans oublier
@Michel CANAL, @lamish, @Pantinois, @FANNY DUMOND, @Cristina Leg, @anne-laure.julien, @Torralba, @Yves L, @Kleber Labbé, @Gene - McBreth...
Si en 1935, Jean Giraudoux pouvait écrire "La guerre de Troie n'aura pas lieu", Boris Phillips affirme en 2018 "La guerre des sexes en littérature n'aura pas lieu", du moins pas sous sa plume - tiens, il faudrait que je retourne voir mon psy, je recommence à parler de moi à la troisième personne -.
Faisant partie de cette "arrière-garde sacrifiée" qui continue, contre vents et marées, à tirer la chaise au restaurant ou à tenir la portière ouverte, etc..., je me sens absous de la moindre intention de pécher machiste comme de la plus petite tentative de harcèlement. Quant à l'égalité entre femmes et hommes dans la vie de tous les jours, elle m'a toujours paru couler de source et j'ai combattu, à mon échelle - merci Michèle de l'avoir souligné - pour qu'elle soit effective !
Mais, le débat n'est pas là. Afin d'expliquer mon mouvement de recul face à la féminisation à outrance des substantifs, j'avais mis en avant cette remarque des "immortels" siégeant sous la Coupole « la féminisation des mots violente la langue et témoigne surtout d’un manque de clarté de la pensée. »... Sérieusement, peut-on taxer les membres - femmes et hommes confondus - de cet auguste cénacle de minauderie lorsqu'ils défendent la pureté de notre langue ? Malgré tout, le glissement s'opérera par l'usage, c'est inéluctable... Permettez simplement à l'humble "persifleur érudit" que je suis de le regretter ; j'assume pleinement d'être un "réactionnaire" !
Élargissons le propos et venons-en, s'il vous plaît, à "l'anglicisation" de notre langue. Ancien professeur de section européenne - je fus même le premier en France à être autorisé, par les autorités académiques, à porter ce titre et à enseigner l'histoire du Royaume-uni en anglais -, je réfute sans discernement l'emploi de vocables issus de la langue de Shakespeare lorsqu'un mot découlant de celle de Molière peut être utilisé... Ainsi, mes correspondances se font par courriel ; lorsqu'un doute me vient quant à mon état physique, je demande à mon médecin un bilan de santé...
En conclusion, je n'ai nullement l'intention de "faire ma caillera, même si les meufs adorent" - je reprends là vos propres mots, lesquels me semblent choquants - ; simplement de continuer à pratiquer un français tel que je l'ai appris et qui est tout à fait vivant dans son expression quotidienne.
Cordialement et avec humour.
Philippe.

Publié le 07 Juillet 2018

Hé, hé @lamish, il se pourrait, si le débat se poursuit, que le nombre d'échanges passionnés (partant parfois en vrille au point que je dusse recadrer "avec humour" @VAY Céline, une amie très chère qui apparemment l'a très mal pris) finisse par égaler celui de ta tribune de septembre 2016, sur « GENRE EROTIQUE : créer des sous-catégories pour avertir le lecteur ? »
Ce débat, ouvert le 12 juin, me semblait avoir trouvé un terme le 15, sous réserve que le week-end, propice à la lecture, ne le relançât. Cela se fit le 18. Normal, pour l'ex chercheur et professeur d'histoire, journaliste sur une radio locale @Boris Phillips, de choisir le jour anniversaire de l'Appel du 18 juin 1940 pour faire entendre sa voix et apporter sa contribution.
Je crus, naïvement, que ce serait là la conclusion qui me satisfaisait, ce dont je lui fis part : « Je pouvais difficilement trouver mieux en matière de conclusion. Il fallait pour cela tout à la fois un érudit, un frondeur capable de manier l'humour, et un auteur qui n'a plus rien à prouver, ancré dans la tradition et la défense de la belle écriture. »
Point du tout ! A mon grand regret, alors que tout avait été dit, @VAY Céline, en verve, dans la lignée d'Olympe de Gouges et de Théroigne de Méricourt, relançait le débat par un argumentaire enflammé s'apparentant à un réquisitoire qui appelait une réponse.
Initiateur de ce débat, il me sembla utile de le replacer sur le sujet de l'écriture et peut-être d'en écrire le mot FIN. C'était sans compter sur l'influence du jour le plus long de l'année (le 21 juin) et de son influence sur les esprits. La formule consacrée : « Ite missa est ! » ne fut pas entendue, pas davantage mon appel à la raison pour les auteurs : « A chacun de nous, auteurs auxquels cette tribune était destinée, d'être raisonnable. La guerre des mots n'aura pas lieu. »
@lamish, sois rassurée sur l'amitié qui me lie à Céline. Ce que tu avais écrit ici-même le 15 juin : « ... vos échanges révèlent ces belles complicités, fruit d'une amitié née ici, qui sont vôtres... » ne trouvera pas sa fin sur une bouderie passagère. Tu connais notre amie commune aussi bien que moi, peut-être mieux. Chacun se rappellera que sa réaction de colère à mon égard en février 2017 avait donné lieu, au fil des jours et des échanges, à la plus belle amitié complice entre auteurs. Une amitié qui n'a jamais cessé. Mais une femme serait-elle une femme si son humeur ne faisait pas le yo-yo de temps en temps ? Ne dit-on pas, et ce n'est pas péjoratif : « Souvent femme varie. » ?
Céline, loin de moi l'idée de vouloir t'offenser. Il me fallait simplement recadrer le débat qui partait tous azimuts avec la condition féminine sur d'autres continents, sujet tellement vaste et tellement plus grave que celui de la féminisation des mots.
Cher @Boris Phillips, si tu t'apprêtais à répondre à Céline, sois philosophe et diplomate. Elle a péché par excès et par passion, par obstination à ne jamais prendre un avis tranché tant qu'elle n'a pas fait entièrement le tour de la question. Le mieux est parfois l'ennemi du bien.
@lamish, @VAY Céline, @Boris Phillips, @Pantinois, @FANNY DUMOND, @Cristina Leg, @anne-laure.julien, @Torralba, @Yves L, @Kleber Labbé, @Gene - McBreth... merci pour votre contribution, vos arguments pour ou contre l'écriture inclusive, la féminisation des mots. Pour autant, la passion qui a parfois enflammé les échanges prouve que le sujet est loin d'être clos dans l'opinion.
Avec toute ma considération à toutes et à tous.

Publié le 21 Juin 2018

@VAY Céline,
Ma chère Céline, si tu continues, après ta période où il convenait de t'appeler "Mémère", je vais devoir t'appeler "la Giralda". Si tu te laisses influencer par tout ce qui passe à ta portée, tu vas perdre en lisibilité. Pourquoi n'es-tu pas restée sur la magnifique réflexion de ton commentaire du 15 juin : « ... c'est par le mérite, l'effort que l'on acquiert un statut, pas par l'affirmation d'un genre sexué. Voilà des femmes qui ont compris que leurs qualités en tant qu'individu étaient le meilleur des arguments. » ?
Bien sûr que ce que tu dis a un fond de vérité, mais tu déplaces le débat sur des terrains qui nous éloignent trop du sujet. Etait-il utile d'extrapoler par des propos excessifs que nous pourrions prendre à juste titre avec @Boris Phillips pour une "philippique", par exemple : « La langue française est-elle donc à l’homme sa dernière coquetterie, sans laquelle il se sentira misérable et dépouillé ?... la féminisation des mots est un outrage... C’est ce sectarisme qui est une insulte à certaines causes... Messieurs, dans ce cas, ayez le courage de défendre tout détournement. De dépasser le débat de la provocation féminine pour réfuter toute intrusion... » enfin, qu'a à voir la langue avec la politique (supposée) de dénatalité ?
Il ne s'agit pas d'un combat ou d'un affrontement d'un genre sexué à l'encontre de l'autre. Ce serait, si tel était le cas, un mauvais combat, un affrontement mal venu.
Oui, la langue évolue et évoluera encore. Oui, des mots féminisés passeront dans les usages. Oui, l'écriture inclusive, si elle peut avoir une simplification d'écriture pour des journalistes de moins en moins puristes eu égard à la baisse de qualité de leurs articles (je fais preuve d'une grande retenue en disant cela), serait une aberration pour les écoliers, un problème pour la lecture à haute voix.
Tout a été dit dans le texte de présentation et dans les commentaires des uns et des autres autour du titre de la tribune qu'il convient de ne pas perdre de vue : Que penser de l'écriture inclusive ? Les mots ont ils un sexe ? Je crois que l'on peut dire : « Ite missa est ! » A chacun de nous, auteurs auxquels cette tribune était destinée, d'être raisonnable. La guerre des mots n'aura pas lieu. Mais des imbéciles, il y en aura toujours ! Notre ami professeur d'histoire ne me contredira pas je pense, si j'affirme qu'il y en a depuis la nuit des temps.

Publié le 21 Juin 2018

Chère @VAY Céline... Ne voyez dans cette en-tête aucune marque de condescendance masculine !
J'avoue que votre longue interpellation me laisse perplexe.
Dois-je y trouver un développement de cet humour anglo-saxon que j'affectionne tant ?
Serait-ce une philippique ?
Je vais vous répondre en privilégiant la première hypothèse.
Cela risque de me prendre un peu de temps : l'âge aidant, il m'arrive d'éprouver des difficultés à "aligner mes neurones"...
A bientôt donc.
Cordialement et avec humour.
Philippe.

Publié le 20 Juin 2018

Oups, j'avais laissé passer une coquille : dans le "Que Madame le Député ne se sente pas dépitée...", j'avais omis le "se", faute avouée et corrigée... Il est vrai que sans le pronominal, la phrase aurait eu une connotation olfactive "déplaisante" !

Publié le 18 Juin 2018

Cher @Boris Phillips, merci pour ton commentaire. Je pouvais difficilement trouver mieux en matière de conclusion. Il fallait pour cela tout à la fois un érudit, un frondeur capable de manier l'humour, et un auteur qui n'a plus rien à prouver, ancré dans la tradition et la défense de la belle écriture.
C'est fou de constater que des mots de valeur sont "féminins" : littérature, écriture, tradition, académie, histoire, gastronomie, patience, séduction, beauté... Inutile donc de déclencher une guerre des sexes pour si peu !

Publié le 18 Juin 2018

Cher @Michel CANAL, tu avais bien raison de dire que le week-end serait favorable à la réflexion… Comme je te l’avais promis, j’apporte ma contribution.
À propos des substantifs épicènes, il me semble que rendre gloire aux membres féminins du corps balistique des armées en entonnant « L’artilleuse de Metz » ferait perdre beaucoup de poésie au catéchisme paillard. De même, lire dans une critique littéraire « Cette grande reporteuse nous fait partager dans ses mémoires les poignants souvenirs de sa vie d’otagette… », ne me donnerait pas envie d’acheter le livre. Laissons donc ces mots au "neutre d’usage" qui est le leur et n’en parlons plus !
Il n’en est pas de même de la volonté de féminisation à tout prix de certains mots ; là, il me semble évident que la volonté idéologique prend le pas sur la sémantique ou la grammaire. Ainsi, lorsque j’étais jeune enseignant – c’était dans le dernier quart du siècle dernier –, un de mes premiers chefs d’établissement était une femme. Chaude partisan de cette féminisation à tout crin – quitte à nous la faire rentrer sous la peau au gant de crin –, elle tenait absolument à l’appellation « Madame la Principale ». Déjà frondeur, il m’était impossible de me plier à cette volonté et j’en restais à « Madame le Principal ». J’essayais bien de lui expliquer, qu’à mon sens, la fonction primait le sexe ; je n’eu droit qu’à cette réponse sans appel : « Monsieur A… vous êtes un réactionnaire ! » – qualificatif dont je tire orgueil aujourd’hui ! –. Pensant clore ce débat stérile, je finis par lui répliquer « Qu’importe, Madame, "le" ou "la" ; le principal étant que vous vous sentiez notre supérieur » ; mon humour fut mal perçu et mes emplois du temps des années suivantes s’en ressentirent. Plus récemment, lisant dans le manuscrit d’une amie auteur « …je sentis naître en moi la vocation d’écrivaine… », je lui dis « C’est très bien tu reconnais que tu écris pour rien ! ». Devant sa mimique d’incompréhension, je crus bon de préciser en souriant « Eh bien oui, tu dis toi-même que ton écriture est vaine, que tu écris en vain ! »… Sa phrase devint « …je sentis naître en moi la vocation d’écrivain… ». Je pourrais, tout à mon aise, multiplier les saillies « Que Madame le Député ne se sente pas dépitée, ni Madame le Ministre sinistrée, si les tâches ardues auxquelles elles sont attelées éclipsent leur féminité… ». Seulement, cela n’apporterait rien de constructif. Pour moi, les questions sont les suivantes : cela ajoute-t-il quelque chose de féminiser l’orthographe de certaines fonctions ; cela ôte-t-il quoi que ce soit de conserver un masculin d’usage ? Celles et ceux qui viennent de lire mes lignes connaissent ma réponse négative à ces interrogations ; comme toi – ainsi que "l’honorable Compagnie" –, j’ai tendance à considérer que « la féminisation des mots violente la langue et témoigne surtout d’un manque de clarté de la pensée. »
Quant à l’écriture inclusive, j’ai eu – il y a peu – une conversation avec une institutrice membre de ma famille ; son avis fut des plus clairs « On a déjà assez de mal à faire comprendre l’orthographe à nos élèves, inutile de les embrouiller plus ! »
Cordialement et toujours avec humour.
Philippe.

Publié le 18 Juin 2018

Je ne sais si mon commentaire sera le dernier de ce débat d'idées, ou si à la faveur du week-end, propice à la lecture, d'autres viendront apporter leur contribution, je m'estime satisfait des échanges, parfois assez vifs mais toujours courtois.
Il était prévisible que le sujet opposerait partisans de la féminisation des mots, de l'écriture inclusive, des accords de proximité, et récalcitrants qui considèrent que ces changements sont le fait d'une minorité militante qui s'y prend parfois maladroitement ou de manière clivante pour essayer de les imposer.
S'il est vrai, parce que législateurs, religieux, philosophes, écrivains et même savants s’étaient acharnés à démontrer la condition subordonnée de la femme, que les femmes ont été dans l’obligation de revendiquer leurs droits au sein de la société, de lutter pour les obtenir, que l’égalité entre les deux sexes qui devrait être la règle n’est pas totalement ni uniformément acquise, la féminisation des mots et l'écriture inclusive sont-elles un moyen efficient pour la renforcer ?
La langue a évolué au fil des siècles. Elle évoluera encore, mais elle ne peut voir sa structure changer qu’au rythme de l’évolution du peuple qui la parle.
Je relève avec plaisir l'évolution de @VAY Céline, d'abord emportée par sa détermination à aller au fond des choses, comme en témoignent certains échanges avec @lamish et avec @Pantinois, puis très conciliante et constructive dans ses derniers commentaires.
Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas lue, je signale une chronique très intéressante de Céline sur son blog, consacrée à l'évolution de l'émancipation de la femme depuis 1791.
J'en donne le lien : https://vibrationschroniquedelivreswordpresscom.wordpress.com/
car ce document brosse la chronologie des initiatives avortées et des combats que les femmes ont dû mener sur une période de plus de deux siècles pour sortir de leur condition subordonnée.
Merci lamish pour ton dernier commentaire soulignant la complicité d'auteurs qui nous lie, Céline et moi, à laquelle tu es associée (avec d'autres). Elle est due aux vertus des échanges entre auteurs sur cette plate-forme monBestSeller.
Si ça doit être le mot de la fin, merci encore à toutes celles et à tous ceux qui ont enrichi le débat sur ce sujet polémique.

Publié le 15 Juin 2018

Eh bien @VAY Céline, voilà un commentaire qui me plaît ! Tes citations sont opportunes et pertinentes, abondant dans le sens de la stupidité à vouloir modifier des usages qui avaient des fondements et leur raison d'être : Audrey Jougla et Hafida Fais Iskrane (qui sont des femmes) nous fournissent des arguments que tous les sages apprécieront :
Audrey Jougla (prof de philo, militante antispéciste) : « Je préfère me dire écrivain plutôt qu’écrivaine, auteur plutôt qu’auteure ou autrice... Il existe un déficit de prestige, quand on parle d’écrivaine plutôt qu’écrivain... C’est dommage de se priver du prestige du mot masculin... cette masculinisation n’est pas du tout imposée par les hommes. C’est tout l’inverse, elle nous permet de conquérir des univers masculins. Gagner l’égalité, c’est s’approprier les métiers au masculin... réclamer l’égalité en revendiquant le féminin, c’est admettre de ne pas l’être. »
Hafida Fais Iskrane (biologiste et naturopathe) : « Je ne suis pas persuadée que le bénéfice de la féminisation soit réel pour les femmes, je crains même que cela nous desserve encore... le titre de “professeur” sera toujours plus recherché et valorisé, que celui de “professeure”... »
Merci pour ce partage. Je t'embrasse... et ces bises sont méritées !

Publié le 15 Juin 2018

@Michel CANAL
Cet article aura au moins eu le mérite de susciter la discussion et la réflexion ! Merci à vous.

Publié le 15 Juin 2018

Eh bien, mes ami.e.s, il suffit que je m'absente quelques heures, et c'est la panique à bord ? Je plaisante, bien sûr. Dans ce débat que je salue, preuve qu'il était nécessaire, chacune ou chacun (ou pour @anne-laure.julien qui préfèrera chacun.ne ou encore chacune.un), si j'exclue tout ce qui est hors sujet et amalgames excessifs, a apporté des éléments à prendre en considération.
Je vous avais fourni des arguments dans mon commentaire posté tard dans la nuit du 12 au 13 (le premier inscrit à la date du 13) : « Pour le linguiste Alain Bentolila, une langue ne peut voir sa structure changer qu’au rythme de l’évolution du peuple qui la parle. » C'était une réalité hier. Le sera-t-elle aujourd'hui et demain ? Et j'avais conclu par : « ... soyons raisonnables. N'entretenons pas une guerre des sexes pour des mots, dans laquelle il n'y aurait pas de vainqueurs, mais seulement des maux, ceux des perdants et des perdantes. »
Mon amie @VAY Céline a "dégainé" la première en me faisant remarquer que je m'exposais au courroux divin, celui des féministes qui revendiquent sur tous les fronts pour chercher à changer les mentalités, lourdes d'un héritage difficile... que cela passe par des futilités, comme l'écriture inclusive. Elle a écrit dans d'autres commentaires (du 14) : « ... simple évidence : être une femme n'est rien d'autre qu'être un élément des deux composants sexués de la race humaine. Les deux sont complémentaires dans leurs différences, les lois de l'évolution l'ont voulu ainsi. » Puis : « L'écriture inclusive ne fait aucun mal, elle calme certains esprits agités. Ce qui est intéressant, c'est de voir si vraiment elle participera à quelque chose... il suffirait d'apprendre dès son plus jeune âge que le masculin ne l'emporte pas sur le féminin pour que tout rentre dans l'ordre. »
@lamish, connue pour son empathie, sa clairvoyance et la pertinence de ses commentaires, a réagi : « ... Je crains qu'à jouer les frustrées, certaines femmes obtiennent le contraire de ce qu'elles revendiquent... il ne faut pas beaucoup de psychologie et simplement un peu de bon sens pour deviner où risquent de nous mener les excès. » Puis : « Considérer la féminisation du langage comme une avancée, une aide dans l'affirmation de soi... Bof... Il n'y a vraiment qu'en France que l'on est capable de débattre sur ce genre d'aberration !... Et quelle énergie gaspillée... qui serait tellement plus utile à défendre les cas où les lois contre la discrimination ne sont pas appliquées... »
Réponse de @Pantinois à Céline (sur l'écriture inclusive) : « Je retourne le compliment : elle agite certains esprits calmes. » Puis : On commence avec un texte sur la féminisation des mots... Très vite, on dérive vers l'écriture inclusive. Aussitôt s'enchaîne la réflexion sur les femmes battues. »
Les propos de @Cristina Leg sont sensés : « ... je considère que cette écriture inclusive n'a pas sa place dans la littérature... à pousser le bouchon trop loin, le risque serait de creuser encore plus le fossé entre l'homme et la femme. »
Il semble que @anne-laure.julien soit pour l'écriture inclusive et l'accord de proximité. Ses arguments sont recevables : « ... ce n'est peut-être pas très décoratif en littérature. Mais pour le journalisme, ça permet d'être plus précis. » Ses exemples sont pertinents, citant "les danseurs de l'Opéra" où les filles sont plus nombreuses que les garçons, afin d'écrire "les danseur.se.s" ou "les danseuses" en utilisant l'accord de proximité, et sa démonstration que notre langue est sexiste avec un panel de mots dont la connotation assortie n'est effectivement pas en faveur de la femme. J'aime sa conclusion : « Alors l'écriture inclusive, si ça ne sert pas à écrire de la littérature, ça pourrait servir à réfléchir. »
@Pantinois, qui ne peut être soupçonné de sexisme, a réagi avec pertinence à l'argumentation d'Anne-Laure. Je retiens : « Le texte d'origine était sur la féminisation des mots et je suis d'accord pour écrire "auteure"... Le combat sur l'écriture inclusive est d'arrière garde... »
Merci à celles que je n'avais pas remerciées précédemment : @VAY Céline, @Cristina Leg et @anne-laure.julien, d'avoir contribué à déterminer que certaines modifications touchant à notre langue ne sont pas faciles à admettre. Souhaitons que le bon sens l'emportera toujours sur les raisons obscures, parfois politiciennes ou idéologiques et leurs excès qu'une minorité du "microcosme parisien" tente d'imposer.
Je m'inspirerai de Jean-François Revel pour conclure : par démagogie, les coupables ont, en torturant la grammaire, voulu faire avancer le féminin faute d'avoir fait avancer la cause des femmes. Les vrais combats en leur faveur sont certainement à mener ailleurs.

Publié le 15 Juin 2018

Que faut-il penser de l'écriture inclusive?
Certes ce n'est peut-être pas très décoratif en littérature. Mais pour le journalisme, ça permet d'être plus précis. Si une photo est titrée "les danseurs de l'Opéra", c'est parce que dans le coin en bas à gauche, écrasé par le nuage de tutus blancs, il y a un garçon. Si on traduit la une de Time Magazine par "les briseurs de silence" alors que la photo ne présente que des femmes, c'est parce qu'un homme a déclaré avoir été victime d'agression sexuelle. Est-il si ridicule dans ce cas d'écrire "les danseur.se.s" ou "les briseur.se.s"? C'est vrai qu'il suffirait d'écrire "les danseuses et les danseurs" ou "les briseuses et briseurs", mais c'est peut-être trop long...
Ou alors, on pourrait le tenter à la majorité absolue: "les danseuses de l'Opéra" quand il n'y a que 2 ou 3 garçons, "les briseuses de silence" quand il n'y a que des femmes. Mais "danseuses" ça ne fait pas aussi sérieux et "briseuses"... si, si je vous ai entendu ricaner.
Oui, notre langue est sexiste. Un "cuisinier", c'est un chef, une "cuisinière", c'est un objet. Un "chauffeur", il conduit un camion, une "chauffeuse" quand ce n'est pas un fauteuil, c'est ... une pute. "Entraîneur", c'est un noble métier, "entraîneuse", c'est ... encore une pute.
Alors l'écriture inclusive, si ça ne sert pas à écrire de la littérature, ça pourrait servir à réfléchir.

Publié le 14 Juin 2018

@Michel Canal merci pour cet article très instructif. Je ne suis pas intervenue car je considère que cette écriture inclusive n'a pas sa place dans la littérature. Je n'ai jamais aimé les extrêmistes, et pour le coup les féministes qui se prétendent "victime" et avoir tous les droits. Quand j'entends : une femme porte plainte contre son producteur pour abus sexuel, alors qu'elle a accepté son invitation dans "sa chambre" ! On se demande qui a réellement provoqué un tel acte... Il y a des situations à éviter et aussi à ne pas provoquer. Je privilège les échanges harmonieux entre hommes et femmes sans pour cela pousser grand mère dans les orties ;-) A pousser le bouchon trop loin, le risque serait de creuser encore plus le fossé entre l'homme et la femme. Bon finalement, je suis intervenue quand même. Bien amicalement. Cristina

Publié le 14 Juin 2018

Ce que j'en pense ?
Bof !

Publié le 14 Juin 2018

@Torralba, merci pour ce partage d'avis objectif sur ce problème qui, hélas tourne au ridicule. Vous avez cité le bon exemple avec l'épicène "omelette" qui ne peut avoir son équivalent masculin "omelet".
En y réfléchissant bien, ces féministes dans l'excès ne sont-elles pas dans « le perpétuel recommencement de l'Histoire » déjà évoqué par Thucydide au Ve siècle av. J.C. ? Un recommencement qui fit moquer les "Précieuses ridicules" par Molière il y a quelque 350 ans. Un recommencement qu'évoqua aussi Voltaire : « La comédie n'extirpe pas les ridicules, elle les refoule pour un temps et, en les refoulant, elle leur donne une force de retour qui se manifeste plus tard. »
Pardonnez-moi mesdames les féministes "ridicules" si je suis mauvaise langue à votre encontre. Ah zut ! Encore un mot épicène (langue) que l'on ne peut écrire au masculin. Je n'en suis pas marri pour autant ! Et ne croyez surtout pas que je suis sexiste, encore moins misogyne. Si vous en doutez, demandez à mon amie et complice @ VAY Céline, ou lisez la rétrospective de nos échanges, signalée supra sous le titre : « Le cercle vertueux du partage entre auteurs ». Femmes, je vous aime... comme le chantait si bien Julien Clerc.

Publié le 13 Juin 2018

@Michel CANAL

Merci pour cet article. Les mots ont-ils un sexe ? ou comment exagère t'on une idéologie basée sur une égalité entre hommes et femmes. Je ne me suis jamais sentie exclue en écrivant ou en me décrivant en tant qu'auteur. Je suis favorable à la complémentarité comme l'étymologie et l' étymon : tous deux co-construisent. A force de batailler, au nom de l'égalité, pour des "e" ... on risque d'en faire une omelette ! ou un omelet (voir homme laid) .... Je m'égare ... Vite un dictionnaire ! Bien amicalement. Claudine

Publié le 13 Juin 2018

Merci @Yves L, @Pantinois, @Gene - McBreth, @lamish, @FANNY DUMOND, pour vos avis qui ont enrichi le débat. Si madame la maire se substitue à mairesse, docteure à doctoresse, il n'y aura pas gourmette comme féminin de gourmet, ni poissonne comme féminin de poisson, bien qu'il y eût polissonne. Mais une cochonne n'a jamais été et ne sera pas le féminin de l'animal cochon dont le féminin est truie. De même le féminin de canard ne sera pas canarde, mais cane… et la liste pourrait être longue.
Quels sont les différents points de vue « officieux » et « officiels » sur l'écriture inclusive ?
— Le Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes (HCEFH) encourage l’utilisation de l’écriture inclusive. Il a publié en 2015 un guide pratique « pour une communication sans stéréotypes de sexe ».
— Début novembre 2017, plus de 300 professeurs — de tous les niveaux — ont signé une tribune dans laquelle ils expliquent « avoir cessé » ou s’apprêtent « à cesser d’enseigner la règle de grammaire résumée par la formule "Le masculin l’emporte sur le féminin" ». Ces enseignants déclarent qu’ils utiliseront désormais la règle de l’accord de proximité (qui consiste à accorder le ou les mots se rapportant à plusieurs substantifs avec celui qui exprime le plus grand nombre). Exemple : « Un Français et mille Françaises sont enthousiasmées par l'accord de proximité ».
— Un peu plus tard, le 9 novembre, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, prend position et se déclare « favorable à féminiser le langage, à ne pas invisibiliser les femmes dans le langage », tout en disant ne pas être « pour l’obligation d’enseigner l’écriture inclusive à l’école ».
— Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, à l'instar de l’Académie française après son « son cri d’alarme » contre l’utilisation de ce type de graphie, s'est prononcé contre son usage.
— Afin de clore le débat, une circulaire du premier ministre (du 22 novembre 2017) a pour objet d’apporter une clarification après des initiatives dans certaines administrations, et à clore la polémique. Il n'y aura pas d'écriture inclusive dans les textes officiels : « Outre le respect du formalisme propre aux actes de nature juridique, les administrations relevant de l’Etat doivent se conformer aux règles grammaticales et syntaxiques, notamment pour des raisons d’intelligibilité et de clarté de la norme ». Elle précise les règles d’accords qui doivent s’appliquer dans les textes administratifs. Dans les textes réglementaires « le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aux femmes ». En revanche, quand l’auteur d’un texte officiel ou la personne nommée est une femme, il convient d’écrire « la ministre », « la secrétaire générale » et de féminiser la fonction en se référant au guide élaboré par le CNRS et l’Institut national de la langue française (Femme, j’écris ton nom…).
— Pour le linguiste Alain Bentolila, une langue ne peut voir sa structure changer qu’au rythme de l’évolution du peuple qui la parle.
En conclusion, soyons raisonnables. N'entretenons pas une guerre des sexes pour des mots, dans laquelle il n'y aurait pas de vainqueurs, mais seulement des maux, ceux des perdants et des perdantes.

Publié le 13 Juin 2018

Et vlan ! Un décret de plus, une aberration de plus. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Belles réjouissances en perspective sur notre site ;-))) Merci Michel pour votre tribune à laquelle j'adhère. Cela n'a rien à voir avec l'écriture inclusive, mais j'ajouterais que j'ai lu que certains fabricants de vêtement pour nourrissons se sont glissés dans la brèche en confectionnant des vêtements unisexe. Nous ne verrons plus que des bambins en grenouillère aux couleurs neutres. Plus de jolies petites robes, plus de mignons petits nœuds dans les cheveux. C'est à pleurer ! Et ensuite pourquoi ne pas continuer sur la lancée jusqu'à l'âge adulte ?

Publié le 12 Juin 2018

une interessante revue des prises de positions. On veut en faire un débat politique, ce qui fait en fait un sujet polémique..

Publié le 12 Juin 2018

Belle illustration de l'écriture inclusive @Kleber Labbé. Il est toujours aussi vrai qu'un bon schéma vaut mieux qu'un long discours. Le Canard enchaîné excelle d'ailleurs dans le genre. Merci pour votre commentaire.

Publié le 12 Juin 2018