Conseil
24 fév 2014

DU CÔTE DES AUTEURS.

Patrick Liszewski, écrivain de polars "noirs" (entre autres "Altérations") nous a proposé d'ouvrir une rubrique "auteur" dans les Actualités. Bienvenue dans ce nouvel espace que nous baptiserons : "Du côté des auteurs". L'idée c'est de lancer des débats contradictoires (ou pas) sur des expériences et des principes littéraires que nous pourrons partager. A vous de jouer maintenant.

les auteurs nous donnent leurs opinions et leurs conseils d'écriture.Pourquoi j’écris le plus souvent à la première personne.

Pourquoi j’écris le plus souvent à la première personne ?

Ecrire à la première personne, c’est prendre le point de vue « narrateur interne », ce qui suppose que le héros sera présent dans TOUTES les scènes. C’est astreignant, frustrant, cela fait travailler les méninges, mais le résultat est plus impliquant.

On peut tout à fait être narrateur interne et écrire à la troisième personne. Je fais ce choix lorsque mon héros est une femme : je ne me sens pas de prendre complètement sa place !

Pour l’auteur, écrire à la première personne, c’est vivre la vie du héros, au bout d’un moment, il vous colle à la peau, on n’a plus besoin de consulter son profil pour décrire ses réactions, on les sens. On le quitte à regret, avec l’envie de le retrouver bien vite dans de nouvelles aventures.

Concernant l’intrigue, cela permet de mettre le héros dans des situations qu’il ne comprend pas, qui le stressent, et dont on aura la clé seulement au dénouement.

Cette technique a de nombreux adeptes parmi les romanciers tant français (Boileau-Narcejac) qu’étrangers (James Cain, Jim Thompson).
Convaincus ?

Patrick Liszewski, février 2014

13 CommentairesAjouter un commentaire
Patrick, Merci pour cette idée, j'y songerai peut-être un jour si j'arrive à l'admettre, mais pour le moment, je ne suis pas à l'aise avec. J'ai récemment lu "Un employé modèle" de Paul Cleave, qui a utilisé ce procédé d'alternance entre personnage à la 1ère personne et personnage à la 3ème. Et pour être honnête, je ne trouvais ça ni cohérent, ni agréable à lire... Je vais rester sur la 1ère personne du singulier, pour le moment, car je souhaite vraiment décrire les sentiments précis du personnage tout en me laissant la possibilité d'introduire ses doutes, ses impressions vis-à-vis des autres, et comme il s'agira d'un roman quasi biographique, j'en profiterai pour faire le parallèle entre doutes de l'époque et éclaircissements actuels grâce au recul des années. ^^
Publié le 25 Février 2014
Inès, Pour compléter votre première interrogation, j'ai trouvé le dispositif suivant: un chapitre sur deux à la première personne, un sur deux à la troisième personne. Je suis sûr que d'autres ont pensé à cette astuce avant moi, mais n'ai rien lu de tel jusqu'à présent. Cela permet de plus de présenter une même scène plusieurs fois, avec des contenus différents, dépendants de celui ou celle qui l'a vécue. C'est un peu dur de ne pas s'embrouiller, mais très stimulant à écrire. Cordialement PL
Publié le 25 Février 2014
J'ai souvent une hésitation quant au choix du point de vue du narrateur. Pour le moment, je reste adepte de la troisième personne pour pouvoir me permettre d'écrire des scènes externes, totalement inconnues du protagoniste, mais qui orienteront le lecteur et le pousseront à se dire "oh là là ! il est dans de beaux draps, le pauvre (ou la pauvre)". En revanche, mon premier roman ayant pour protagoniste un personnage qui ne peut pas assister à toutes les scènes et dont l'histoire a une certaine importance pour comprendre les flash-backs présents dans ce roman, je pensais écrire d'ici quelques temps la vie de ce personnage en particulier, mais en l'écrivant à la première personne. Mais étant donné que je suis une fille de 23 ans et que ce personnage est un homme qui, dans mon premier roman, a déjà quarante ans passés, je me demande parfois si je ne vais pas éprouver d'énormes difficultés lors de la rédaction...
Publié le 24 Février 2014

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