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Du 22 aoû 2020
au 22 aoû 2020

Écrire sous X, ultime quête de sens pour un écrivain ?

"Écrire sous le secret" ou "écrire sous X" est une démarche d’écrivain, un choix mûrement réfléchi : l’auteur décide de s’effacer complètement et définitivement derrière son texte. "Écrire sous X" ne consiste bien évidemment pas à créer un pseudonyme, mais à ne pas signer un texte ou signer X, nom passe-partout pouvant servir à n’importe quel auteur, et rendant inutile toute démarche d'identification.

Donner naissance à un texte sans revendiquer une quelconque pater-maternité.

Cela revient en quelque sorte à donner naissance à un texte sans revendiquer une quelconque pater-maternité.

Notez que cela fut l’usage en France, jusqu’en 1537, date à laquelle François Ier impose à tout auteur ou imprimeur le dépôt légal de ses œuvres (à but de censure, évidemment). Puis, progressivement, le nom de l’auteur devint aussi célèbre que celui de son œuvre ; puis le nom de l’auteur prit la place de l’œuvre (tout le monde a entendu parler de Yourcenar, Gide, Brecht, etc. sans nécessairement avoir lu une seule de leurs lignes) ; puis de nos jours -technologie et réseaux aidant-, toute personne sachant utiliser un clavier peut s’autoproclamer auteur/écrivain et pilonner l’espace numérique de sa production. 

Devant une telle avalanche de textes, on bataille, on ferraille que ce soit sous son patronyme ou derrière une multiplication de pseudo, on inonde la toile jour après jour. 

Exciter de toute manière possible la réaction du consommateur-lecteur. 

De cette gabegie, si l’on veut sortir la tête, il n’est qu’une solution : devenir porte-étendard de sa propre production et exciter de toute manière possible la réaction du consommateur-lecteur. 
Évidemment, tout cela ne se fait pas sans risque, le premier, bien entendu, étant la surenchère des ego et, dans la foulée, la libre expression des émotions parfois viscérales à l’encontre d’un auteur qu’on ne connaîtra jamais, mais envers lequel on ressent dans un ordre incertain l’admiration béate, celle frisant l’envie, la jalousie évoluant en haine. La toile, macrocosme, dont ce site est un microcosme, offre alors le spectacle affligeant de la libre expression de la moelle épinière des uns, des autres, en définitive quelques-uns, toujours prêts à se vautrer dans le "bac à sable".

Devant un spectacle si dérisoire, on peut se poser une question « Qu’avons-nous fait à la littérature ? » à laquelle s'impose une seule réponse : « Nous l’avons noyée ».

Succomber au désir d'auteur

Nous avons succombé au "désir d’auteur" et à l’appétit pour le pseudo et le scandale, au détriment du "désir de texte". 

Qui a écrit le texte ? Voilà la question première ! Qui ? Que l’on puisse savoir s’il y a lieu d'encenser ou de canarder. Comment et pour quoi ce texte a-t-il été écrit n’arrivent qu’au rang des interrogations mineures et accessoires. Non, ce qu’on veut savoir en priorité, c’est l’identité de l’auteur. Cette identité devenant rapidement un sésame qui permet de consolider son groupe d’appartenance : le groupe qui a lu tous les Tartempion, celui qui guette la sortie du prochain Machin, celui dont les membres se rassemblent pour conspuer Branquignole et soutenir Trucmuche, etc. 

Qui a écrit ? Il faut le savoir afin de pouvoir applaudir, liker ou à l’inverse démolir un auteur sans risquer de se tromper de camp.

Nous vivons l’âge de l’auto-sacrement, l’auto-contemplation, l’auto-promotion, l’auto-édition avec ses corollaires de mise à l’index, dénonciation, jugement, jugement lapidaire // célébration, éloges, félicitations, likes, étoiles et congratulations.

Ecrire sous X pour respirer

Alors oui, dans cette curée, écrire sous X est comme une bouffée d’oxygène. Le luxe de laisser vivre sa plume et de créer sans attendre de retour. 

Sous X, seul compte le texte, lequel, en fin de compte, devrait être l’unique sujet de préoccupation de l’auteur et l’unique sujet de passion du lecteur.

 

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13 CommentairesAjouter un commentaire

En 1999, en partenariat avec quelques maisons d'éditions, j'ai créé et administré Anice-fiction.com.
Durant une douzaine d'années, avec la complicité de webmasters qualifiés, j'ai publié gratuitement sur le site, les romans de bon nombre d'auteurs qui bénéficiaient également des retours de lecteurs. En réalité, c'était le même principe qu'a repris monBestSeller peu après avec une meilleure technologie. Durant les premières années, l'interaction auteurs /lecteurs se passa très bien. Puis petit à petit, le site fut victime de son succès. Les premières polémiques se firent jour. Exactement, comme je viens de le constater ici. Nous avons immédiatement tenté de réguler le problème. Malheureusement, la censure étant à double tranchant, ce fut très compliqué. Jusqu'à ce que de guerre lasse, deux années plus tard, je décide de fermer le site !
Tout ceci pour vous mettre en garde. Lorsque la gangrène se propage, il faut immédiatement couper le membre atteint, avant qu'il ne pourrisse les autres.
Annie

Publié le 25 Août 2020

@FANNY DUMOND
Nous sommes toujours étonnés de la tonalité cynique que prennent ces échanges qui n'ont rien de polémiques. Nous comprenons et respectons tout ce que vous évoquez. Sauf pour le 2°, nous attendons vos sujets et tribunes que nous nous ferons une joie de diffuser. La censure n'est pas notre spécialité comme vous avez pu le constater. Bien à vous

Publié le 24 Août 2020

Bonjour@monBestSeller ! 1° / Si je comprends bien vous me conseillez de retourner à l'école, ce que j'ai fait à l'âge de 45 ans et ce durant 2 ans (ne m'en veuillez pas si je vous raconte ma vie de madame tout le monde). Bref, c'était Génial ! Mais maintenant, à mon âge avancé, je n'ai plus trop envie d'y retourner pour attendre des notes sur mes devoirs. Toutes les semaines, depuis 7 ans, j'écris pour m'amuser sur proposition d'un cher ami écrivain remarqué à l'académie française pour plusieurs de ses ouvrages. Lui, il commente mon imagination en faisant fi de toutes sortes d'erreurs et là je m'éclate à écrire en toute Liberté ! 2° / Vous dites que vous cherchez des sujets qui pourraient faire réagir et je suis très étonnée que lorsque l'on vous en propose de plus sociétaux, de plus littéraires que vous ne les agréiez pas. 3° / Je suis tout à fait d'accord avec vous. Ce n'est certainement pas l'écrin qui fait la richesse d'un livre (ou de n'importe quel objet), mais bien son contenu. Lectrice de "grands" auteurs, combien de leurs ouvrages n'ont pas de belles couvertures ni de 4ème ? Ils sont sobres : nom de l'auteur et titre de leur ouvrage. Voyez-vous, c'est ce qui me plaît de partir à leur découverte, comme ça, sans aucune boussole. Et si au bout de quelques mètres, voire quelques kilomètres lorsque je n'arrive pas à rejoindre l'auteur qui patine sur place, qui ne fait pas de boucles piquées, pas de flips et autres pirouettes, je n'ai aucun regret de fermer ma lecture, car je sais que je n'aurais jamais assez du reste de ma vie pour découvrir des lectures qui, soit me resteront en mémoire soit se volatiliseront comme un cirrocumulus. Pour moi c'est tout simplement ça la magie de la lecture. Cordialement. Fanny

Publié le 24 Août 2020

@X
Cette tribune est intéressante , bien rédigée. Merci .
Mais quel dommage que ce site dédié à la littérature , aux échanges intéressants entre lecteurs et auteurs soit désormais pollué par des règlements de comptes dont la plupart d'entre nous se fiche...

Publié le 24 Août 2020

Pour en revenir au sujet, après toutes ces attaques nauséabondes contre des auteurs pas forcément nommés mais dont on peut assez facilement déceler vers qui le "carreau" est pointé, le titre de la tribune "Écrire sous X, ultime quête de sens pour un écrivain ?" est énoncé sous forme d'interrogation.
Je répondrai d’abord à cette interrogation, avant de m’interroger sur la difficulté de publier sous "X" à l’heure actuelle.
Quelle quête possible de sens (je laisse "ultime" de côté) pour l’auteur ? Je vois deux raisons possibles :
— Soit l’auteur publie pour faire le buzz (écrit scandaleux, qui pourrait faire bondir par exemple les féministes, les antiracistes, telle ou telle fraction de la société en général...). Succès garanti car on parlera du sujet puisqu’il occupera toutes les "unes" des journaux et sera sans doute commenté sur les plateaux télé.
— Soit l’auteur est assuré de son talent et du succès de son écrit, succès amplifié par l’interrogation sur son nom qui occupera l’espace médiatique. L’écrit peut être unique ou une saga.
Est-il possible à l’heure actuelle de publier sous "X" sans être identifié ? Là est le problème, sauf si le manuscrit est déposé dans une Maison d’édition (ou un organe de presse) sans aucune mention. Tout ce qui serait publié par Internet serait (je peux me tromper) remonté jusqu’à la source par des experts en informatique (à moins de passer par des combinaisons d’hébergeurs).
Si l’auteur est assuré du succès non scandaleux, non répréhensible, non condamnable, que la publication génèrertait de gros revenus, resterait-il longtemps anonyme ?
Voilà de mon point de vue de béotien, ce que cette interrogation pouvait susciter comme réflexions, outre les idées développées dans le texte de la tribune.
Merci à l’auteur de cette tribune et à @monBestSeller de l’avoir publiée.
Dommage qu’une fois encore la page soit polluée, parasitée, par des commentaires hors-sujet, seulement médisants. Je n’ose imaginer ce qui se passerait si ces mêmes individus pouvaient commenter sous "X" !

Publié le 24 Août 2020

Chère @lamish, je suis en tous points d'accord avec votre réponse à Porphyre. Lorsqu'un de mes titres "Blues2" a été nominé pour le Prix Concours 2019 (où il a obtenu le Prix des Lecteurs) un tandem d'auteures est venu se vautrer de la pire des façons sur la page de l'article. Rappelez-vous : on m'y traitait de tous les noms d'oiseaux, on m'y traînait dans la boue, on m'y accusait de calculs, de manigances, de double voire triple jeu, on m'y attribuait les intentions les plus répugnantes, on alla jusqu'à dévoiler mon patronyme en laissant planer la possibilité que ce nom soit entaché de la pire des hontes. On alla même plus loin puisqu'on somma monbestseller de me retirer séance tenante ce prix dont j'étais indigne. Bref, on y fit si grand tapage, on s'y montra tellement belliqueuses, hargneuses, injurieuses, écœurantes en un mot, que l'unique solution fut de retirer au bout de quelques heures à peine cet interview de la une.
Alors, oui, quand on pense que des auteurs en sont arrivés là, on ne peut que déplorer la bassesse, l'ignominie et la redoutable hypocrisie qui animent certains.
Mais, heureusement, vous en conviendrez, ces gens ne représentent rien de plus que leur ego ridicule, et nous savons pertinemment comment les "dégonfler". Il suffit de faire ce que je fis alors et que je fais depuis : ne jamais répondre à leurs provocations, les ignorer, les laisser dans le silence de leur propre vide créatif, intellectuel et humain.
merci à vous et bonne semaine ;-)

Publié le 24 Août 2020

@FANNY DUMOND Et pourquoi pas :-)), c'est la nuance entre la marque et le produit. Si l'on s'intéressait un peu plus au produit (l'écrit) plutôt qu'à louer ou lyncher aveuglément la marque(l'auteur). Quand aux tribunes de mBS, elles sont là pour lancer des idées. Nous cherchons à plusieurs X des sujets qui puissent faire réagir. Après tout, notre but est atteint...

Publié le 24 Août 2020

Afin de débattre et pour résumer le fond de cette chronique et après lecture des différentes tribunes je comprends : anonymat des lecteurs et des auteurs ! Les écrivants plancheraient sur leur copie comme lors d'épreuves d'examens en cachant leur identité sous la petite languette et seraient notés par des examinateurs tout aussi invisibles parce que quasi inexistants. Sauf quelques-uns triés sur le volet qui, eux, savent dénicher les fautes d'orthographe, de virgules, de syntaxe, de mauvaise mise en page... et qui barreraient la copie d'un furieux trait rouge en commentant "je ne suis pas d'accord avec ce que vous énoncez". Et si le 2 novembre nous devenions tous anonymes, ne serait-ce pas plus mal, hein ? Cordialement. Fanny

Publié le 24 Août 2020

Peu importe l'identité de l'auteur quand le texte est bon, sauf si l'on suit l'évolution et la progression d'un travail ou une saga d'un auteur précis. Romain Gary a du utiliser un pseudo pour gagner une seconde fois le Goncourt, preuve que les jurés sont "piégeables". Mais le X a la vertu supplémentaire de ne pas avoir de personnalité de pseudo, doc de ne pas être incarné, donc très certainement de ne pas se sentir concerné. Tout doit glisser comme sur les plumes d'un canard. X aurait d'ailleurs réagi s'il ou elle s'était senti(e) concerné(e). Pas de relief, pas de prise donc pas d'injure. Dommage pour certains. Très bon article qui, paradoxalement, tend un miroir à ceux qui ne veulent pas se regarder en face.

Publié le 24 Août 2020

Je remercie ceux qui s'adressent à eux mêmes de n'intervenir qu'une seule fois.

Publié le 24 Août 2020

Il y a sur ce site des non-anonymes qui se trouvent plus bas que la fange dans laquelle ils se vautrent qui rendent littéralement malades des auteurs.trices de par leur IGNOMINIE sans borne. HONTE à eux ! Patricia très très en COLÈRE.

Publié le 23 Août 2020

Y a des vérités, c'est incontestable. Personnellement, je préfère publier sous Y que sous X, question de goût. ;-) Et si on parodiait 2B3 : écrire un jour, sans retour, effacer les mots lourds, sans se censurer, ne rien regretter, ...

Publié le 22 Août 2020

C'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Qui a écrit CET édito, comme tant d'autres ici sous X ?

Publié le 22 Août 2020