N'est-il pas temps de réhabiliter LouisXVI et Marie-Antoinette ?

de Michel CANAL
N'est-il pas temps de réhabiliter LouisXVI et Marie-Antoinette ? Michel CANAL
Synopsis

Il y a quelque chose de profondément injuste dans le destin tragique de ce souverain érudit, réformateur, et soucieux du bonheur de son peuple.
Louis XVI ne méritait pas le sort qui lui fut réservé… pas plus d'ailleurs que Marie-Antoinette, jugée dans des conditions indignes.
Loin de la caricature dont on le dépeint souvent, ce monarque éclairé, dont la pensée politique avait été influencée par la philosophie des Lumières, intégra ce que la Révolution avait légué à ses débuts, notamment la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui proclamait l'égalité des citoyens devant la loi, les libertés fondamentales et la souveraineté de la Nation, ce que son père lui avait appris : que tous les hommes sont égaux par droit de nature et aux yeux de Dieu qui les a créés.

Publié le 04 Septembre 2025

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16 commentaires , 3 notes
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@Zoé Florent,
Merci infiniment, Michèle, pour ton avis pertinent et amical, d'autant que je n'ignore pas l'effort que te demande la lecture en ce moment.
Je suis heureux de cet écrit qui permet de faire connaître ce souverain méconnu autrement qu'avec les images d'Épinal des manuels d'histoire. Louis XVI fut le Roi probablement le plus érudit, innovant, généreux et bon pour son peuple, et Marie-Antoinette une mécène ayant favorisé l'éclosion d'arts qui ont laissé leur empreinte.
Mais voilà, elle avait le tort d'être Autrichienne, de passer pour une frivole dépensière, et leur règne dans la chronologie historique s'est situé à un mauvais moment, après celui d'un Louis XIV qui a illuminé le XVIIe siècle, un Louis XV décrié pour ses maîtresses, dans une période de mutation de la société, due en partie aux idées des philosophes des Lumières prônant l'idée de nation opposée au régime de la monarchie absolue, et au rejet de l'influence trop prégnante de la religion catholique. La situation a été d'abord exploitée par les Révolutionnaires d'extrême gauche menant de front la répression de troubles en interne et des guerres contre les monarchies européennes, éliminant tous leurs opposants ou supposés comme tels avant de s'entretuer et d'être éliminés à leur tour. La Révolution a généré une longue période d'instabilité institutionnelle durant laquelle plusieurs régimes se sont succédé pendant près d'un siècle (Ière République, Directoire, Consulat, Ier Empire, Restauration, Monarchie de juillet, IIe République, Second Empire, IIIe République...).
Pour ce qui est du parallèle entre la situation de crise sociétale, financière, économique et alimentaire évoluant vers la Révolution de 1789 et ce que nous vivons actuellement par épisodes depuis Mai 68, j'en suis convaincu. Cela a été traduit en écriture dès 2018 dans ce qui était initialement une nouvelle (pour le cinquantenaire de Mai 68), devenue une chronique des quinquennats d'Emmanuel Macron, similitude qui se confirme — jusqu'à quelle fin proche ? — avec encore plus d'acuité dans le tome 11 en cours d'écriture depuis la nomination de Sébastien Lecornu. La seule différence avec la période révolutionnaire de 1789 est que les dirigeants et élus actuels, ainsi que leur famille, ne finiront pas sous le couperet de la guillotine après un jugement sommaire.
Sois prudente pour ton rétablissement. Avec toute mon amitié. MC

Publié le 02 Novembre 2025
3
@Michel Canal Merci pour cet énorme travail de recherche qui contribue efficacement à réhabiliter ce couple victime des manigances et de la fureur populaire. J'ai beaucoup appris encore et fait de nombreux parallèles avec l'actuelle période politiquement troublée que nous traversons. L'histoire est un éternel recommencement, et l'on ne peut que déplorer que l'humain se montre toujours incapable d'en tirer la moindre leçon. /// Dans le même répertoire, celui de la révolution, mais dans un autre genre, puisqu'il s'agit d'une pièce en alexandrins, je te conseille la lecture de "Avis tranchés en tête-à-tête" de Galodarsac (https://www.monbestseller.com/manuscrit/18743-avis-tranches-en-tete-a-tete). Une prouesse stylistique dont je n'ai malheureusement pas obtenu la mise en avant. /// Merci encore, cher ami. Cet essai est le premier écrit conséquent que j'ai abordé, depuis mon opération. Je suis encore contrainte à une lecture fractionnée, mais je n'oublie pas les autres qui m'attendent, dont ton dernier opus sur notre président. Je fais mon possible pour le boulotter à son tour au plus vite ;-). Bises et bonne soirée à vous deux, Michèle
Publié le 02 Novembre 2025

Merci @Jean Jac, pour votre commentaire.
La réalité à leur égard (outre l’intérêt qui leur est accordé par les écrivains, historiens et réalisateurs de cinéma ou de télévision) est plutôt l’oubli, l’indifférence, et malheureusement un piètre enseignement par les manuels scolaires à travers un raccourci affligeant, souvent illustré par le bourreau brandissant la tête de Louis XVI au peuple spectateur assoiffé de sang.
Ce serait moins grave s’il ne s’agissait pas d’un des meilleurs souverains qu’ait eu notre royaume… ni de l’instabilité institutionnelle qui en a longtemps résulté, avec pour conséquences directes et indirectes, les millions de morts à déplorer.
Une vraie réhabilitation - officielle - après un bel affrontement entre ténors du barreau, un défilé d’historiens à la barre… aurait du panache pour leur rendre justice (car Marie-Antoinette est aussi une victime). Il n’y a qu’à voir l’impact qu’a eu le retour de l’Empereur Napoléon 1er.
Ce serait peut-être un bon motif pour, dans un pays fracturé, renouer avec son Histoire.
Avec toute ma sympathie.
MC

Publié le 25 Septembre 2025

Très gros travail qui impressionne. Mais ne croyez-vous pas qu’ils sont l’un et l’autre réhabilités depuis un moment déjà par ceux qui ont lu et relu sur cette période ? Bon, pas encore par le jury populaire, pas non plus par l’équipe des directeurs artistiques de la soirée d’ouverture des JO.

Publié le 24 Septembre 2025

@Robert C., oui, c'est bien connu, c'est lamentable. Mais l'antagonisme avec son cousin Philippe d'Orléans a bien contribué aussi, sauf que lui, même quand il a été sollicité pour assurer la régence, a toujours décliné, à la fois par lâcheté et par incapacité. De même, il a regretté s'être laissé entraîner pour voter la mort de Louis XVI... ce qui ne l'a pas empêché de voter cinq jours plus tard le rejet de surseoir à l'exécution.
Si l'on peut songer qu'il y a parfois une forme de justice, on se prend à imaginer ce qu'il a pu ressentir dans l'attente de son exécution, puis durant son transfert vers la place de la Révolution, puis encore, les mains liées, quand il a gravi les marches pour accéder à l'échafaud, lui qui avait assisté discrètement à l'exécution de son royal cousin depuis son carrosse.
Merci pour votre implication, qui contribue à ne pas oublier ce monarque injustement sacrifié au nom d'idées extrêmes qui finissent toujours mal, y compris pour ceux qui les ont mises en oeuvre.
MC

Publié le 10 Septembre 2025

Et on est dépassé par elles...
(Incapable de modifier mon message précédent)

Publié le 10 Septembre 2025

@Michel CANAL
Bonjour,
J'avais lu le Père Duchesne parce que j'avais été surpris quand je l'avais découvert du degré de violence et de vulgarité qui était autorisé dans la société d'alors. Je m'étais intéressé à le lire dans l'ordre pour y voir l'évolution du personnage qui au départ était plutôt favorable à Louis Xvi.
Ah oui, j'avais oublié dans les causes de la chute du roi les responsabilités de ses deux frères, qui avaient été loin de le soutenir, il y a le livre de Lynn Hunt et plus récemment Louis Xvi et ses frères qui montrent clairement leur responsabilité. Parfois, l'exemple de Hitler l'a bien montré, on croit pouvoir utiliser des dynamiques à son profit

Publié le 10 Septembre 2025

@Robert C., je salue le fait d'avoir lu l'intégralité du Père Duchesne ! Une passion ?
Quand on en arrive à s'en prendre ainsi à l'image des souverains (beaucoup plus méchamment que ce que l'on constate de nos jours dans certains pays), ça traduit deux choses :
— Cela n'est possible que dans les pays qui "tolèrent" la liberté d'expression (ceux qui écriraient de telles horreurs sur Vladimir Poutine, ou sur Kim Jong Un, ou sur Xi Jinping, auraient une durée de vie limitée) ; cela démontre que Louis XVI n'était pas un tyran et que la tolérance peut vite se transformer en faiblesse.
— Quand l'excès va trop loin, outre qu'il il est déplorable, voire condamnable... il n'a plus de limites.
Beaucoup de nos libertés dont nous bénéficions aujourd'hui ont éclos sous le règne de ce souverain, sans que ses contemporains l'en aient remercié. La décennie 1789-1799 a été une période de transition, de mutation de la société dans l'évolution des esprits et des moeurs. Bonaparte y a mis fin, mais la liberté est comme l'eau, rien ne l'arrête durablement... elle peut rejaillir très vite.
L'homme à poigne qu'il était a aussi permis de maîtriser le brigandage à grande échelle qui a sévi pendant plusieurs années, de 1794 jusqu'en 1799 (les brûleurs d'Orgères étant l'un des exemples les plus connus). Ce phénomène n'est pas sans rappeler le "narcotrafic" de notre époque qui semble se développer sans que les pouvoirs publics ne parviennent à le stopper.
L'observateur remarquera qu'il y a des similitudes dans de nombreux domaines à différentes époques de notre Histoire. Les causes en sont toujours les mêmes : manque de rigueur dans la gestion financière quand la dépense publique dérape au point de se transformer en crise ; carence des institutions dans l'exercice des fonctions régaliennes ; laxisme ou faiblesse qui appellent à un pouvoir fort pour remettre de l'ordre.
L'Histoire est un éternel recommencement, et on ne sait pas tirer toutes les leçons du passé.
Malheureusement, le juste milieu est difficile à trouver pour qu'un régime démocratique ne soit pas trop faible et qu'une dictature ne soit pas trop aliénante. L'être humain, parce qu'il a un cerveau développé, est l'entité la plus difficile à gérer et à maîtriser pour la maintenir entre deux lignes à ne pas franchir.
MC

Publié le 10 Septembre 2025

@Michel CANAL
Merci pour cet intéressant débat
Loin de moi l'idée d'une cause unique, bien évidemment un évènement aussi colossal que la Révolution française est né d'un faisceau de causes. Outre toutes celles que vous citez, on pourrait ajouter la dégradation de l'image des souverains, adorés au début,due aux outrances d'une "presse" que la censure ne parvenait plus à arrêter (ou parfois ne voulait plus). J'ai lu l'intégralité du Père Duchesne, le journal le plus lu sous la Révolution et vu des quantités de caricatures ordurières, à un point qu'on s'imagine mal aujourd'hui mettant en scène le roi et la reine. Cela ne passerait absolument pas de nos jours même dans Charlie Hebdo ou ses équivalents. Ces pamphlets circulaient sous le manteau, étaient lus et diffusés très largement, bien au-delà de leur chiffre "officiel" de tirage. Le débat d'idées philosophiques était bien là certes, mais aussi d'autres aspects beaucoup moins reluisants de ce que peut produire l'esprit humain.

Publié le 10 Septembre 2025

Ce n'est pas faux @Robert C., mais il y a eu plusieurs causes à la Révolution de 1789.
Âgé de seulement 19 ans quand il a accédé au trône à la mort de Louis XV en mai 1774, Louis XVI n'ignorait rien de la situation. Bien qu'il ait fait le nécessaire pour s'entourer d'hommes politiques compétents, chacun de ses projets a subi une opposition à la fois du Parlement, du clergé, de la noblesse ou des compagnies financières. Il a peiné à imposer les réformes nécessaires pour rétablir les finances, une justice fiscale, puis pour engager le royaume sur la voie d'une véritable modernisation à la fois économique, sociale et politique. Les révolutionnaires radicaux l'emporteront sur les modérés.
Causes financières :
Louis XVI n'avait plus d'argent en caisse, l'endettement était abyssal, réduire les dépenses n'était pas suffisant, il fallait lever de nouveaux impôts et pour cela il avait besoin de l'accord des représentants des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état).
Causes économiques :
En 1789, le peuple se trouvait dans la misère à cause du poids des impôts et de mauvaises récoltes qui avaient amené la pénurie de blé, donc l'augmentation du prix du pain, l'aliment de base de la grande majorité.
Causes sociales :
La société en trois ordres, issue du Moyen Âge bâtie sur le système féodal, inégalitaire, ne correspondait plus à la réalité.
En 1789, la population se situait autour de 25 millions d’habitants, les différentes classes sociales se partageant inégalement :
— La noblesse comptait 400.000 personnes, répartie entre la haute noblesse (familles proches du trône) et la petite noblesse (gentilshommes peu fortunés, noblesse de robe formant la magistrature).
— Le clergé, environ 120.000 personnes se dissociant en haut clergé (cardinaux, évêques, abbés), et le bas clergé qui partageait le mode de vie et les aspirations du peuple.
— Le tiers état, qui représentait environ 98% de la population française ; la partie active et laborieuse du royaume, se décomposant en plusieurs groupes :
— La bourgeoisie (industriels, banquiers, commerçants, avocats, enseignants, médecins…). Cette classe tenait en main l’économie du pays et fournissait les cadres administratifs, mais elle était tenue écartée des hautes charges politiques.
— Le petit peuple des villes (ouvriers, petits artisans, miséreux sans emploi qui vivaient dans des conditions difficiles — la ville de Paris comptait 70.000 indigents pour 600.000 habitants).
— La paysannerie (la partie la plus importante et la plus nombreuse). Même s’il y avait des différences entre le propriétaire et l’ouvrier agricole, tous étaient ligués contre les privilèges féodaux (corvée, impôts seigneuriaux, dîme, droit de chasse…).
La bourgeoisie a pu compter sur les Parisiens, le peuple des faubourgs et les paysans affamés.
—Une « classe moyenne » s'était enrichie, grâce à son travail et à son esprit d'initiative. Sa suprématie économique lui avait permis d'atteindre la culture et le raffinement qui en faisaient la rivale de l'aristocratie.
— Une société en voie de mutation : La Révolution s'est opérée par les idées et les mœurs, produit de l'accroissement des richesses et de la pénétration des idées des Lumières. L'essor de la richesse mobilière et le déclin de la richesse foncière ont eu pour conséquence inéluctable le remplacement de la classe féodale comme classe dirigeante par la nouvelle classe bourgeoise.
Causes politiques :
— Des institutions apparemment toutes puissantes, comme le Roi et l'Église, ont été remises en question.
— Les philosophes appartenant au mouvement intellectuel des Lumières souhaitaient un changement de régime politique, le passage de la monarchie absolue vers une monarchie constitutionnelle inspirée de l'Angleterre ou de l'Amérique.
La violence était courante :
Il n'a pas été surprenant, pour les révolutionnaires, d'arriver à leurs fins par la mise à mort et parfois la mise en scène macabre des suppliciés, l'élimination des adversaires supposés (prise de la Bastille, fusillade du champ de Mars, prise des Tuileries, massacres de septembre, massacres des guerres de Vendée, victimes de la Terreur, élimination des modérés opposés à Robespierre : Girondins, Danton et 14 partisans dont Camille Desmoulins et Fabre d'Églantine, Momoro, Olympe de Gouges, André Chénier, Malesherbes...), puis de Robespierre et des personnalités qui ont exercé la Terreur : Saint-Just, Fouquier-Tinville, Gabriel-Toussaint Scellier, Carrier, général Hanriot, Hébert, Martial Herman, Antoine Simon…)
Tout était à débattre et personne n'était à l'abri des critiques.
La Révolution française a été l'une des révolutions les plus dramatiques de l'Histoire. Elle a déchiré la France de l'intérieur et a inauguré des décennies d'effusions de sang et de guerres dans toute l'Europe.
Merci pour la relance du débat, tellement il y a à dire.
MC

Publié le 09 Septembre 2025

Il y a aussi une théorie politique, j'avoue que j'en ai oublié l'auteur, assez vraisemblablement quand on examine le phénomène révolutionnaire, qui prétend que la révolution ne serait pas provoquée par une société et des politiques bloquées, incapables de changement, inaptes à se réformer. Mais que les révolutions éclatent quand après une longue période de blocage, des changements interviennent, mais trop lentement au goût de la plupart. Ce serait le rythme du changement et non son absence qui serait la cause. A méditer.

Publié le 08 Septembre 2025

Très chère @Alhéna Skat, je sais votre amitié pour moi, ce qui vous amène à exagérer un peu mes qualités. Ceci dit, je ne boude jamais des compliments.
Pour cet essai et pour ces personnages, comme d'ailleurs pour cette période, j'avoue avoir une affinité particulière qui remonte à l'adolescence : l'influence de mon professeur d'histoire dès le secondaire, ma curiosité, mes fréquentations... Mon goût pour la recherche est malheureusement un défaut par excès. Je m'y consacre trop, au détriment d'autres activités ou relations que je néglige.
Je vais vous faire un aveu : vous ne l'avez peut-être pas vu si vous n'avez pas été dérangée dans votre lecture, depuis la mise en ligne j'ai amélioré et complété mon texte un nombre de fois que je n'ose avouer. Et encore depuis que vous avez écrit votre commentaire.
Rassurez-vous pour la publication, c'est bien mon intention, mais je reste modeste, je ne suis qu'un amateur écrivant seulement pour le plaisir. Avoir vu la progression des accès à la lecture et les commentaires déjà en ligne m'a déjà comblé. Je suis même un peu surpris que le sujet trouve un tel écho.
Merci infiniment, chère amie, pour votre témoignage, vos félicitations, votre admiration... et les trois petits coeurs.
Soyez assurée de mon amitié, à vous et à votre cher Jan. MC

Publié le 07 Septembre 2025
3
@Michel CANAL Cher Michel, Je viens de terminer votre réhabilitation de la biographie de Louis XVI, vous m’avez épatée ! Quelle somme de connaissance ! Quel travail de recherche ! Mais vous ne devriez pas en rester là, ce texte mérite plus que mBS, il aurait toute sa place chez un éditeur de textes historiques, ou, peut-être même à l’Éducation nationale pour donner un autre point de vue aux élèves, en parallèle avec leurs cours sur la Révolution française. Merci pour ce fabuleux travail de documentaliste qui lève un pan sur une histoire occultée. Avec le talent d’historien que vous possédez, je sais que vous allez encore nous étonner avec d’autres révélations oubliées. Très amicalement, avec toutes les félicitations qui vous sont dues et ma grande admiration pour votre œuvre. Alhéna.
Publié le 07 Septembre 2025

@LAULAULA,
Eh bien, chère Laurence, ce que vous avez exprimé ressemble à un exutoire.
Mais votre avis est tout à fait en accord avec l'opinion générale sur les décideurs "politiques".
C'est pourquoi, dans ma "Note de l'auteur" en avant-propos, j'ai fait le lien entre le passé et le présent : ce qu'il s'est passé en cette fin de XVIIIe siècle et les conséquences qui en ont résulté jusqu'au XXe siècle... et encore actuellement au XXIe.
Il y a des similitudes entre la situation qui a conduit à la Révolution de 1789 et la situation actuelle :
Un déficit abyssal difficile à rétablir au-delà de mesures d'économie sans passer par la création d'impôts et plus de justice fiscale, démontrant combien il est difficile, voire impossible, de réformer sans se heurter à des oppositions multiples.
Les mauvaises récoltes qui ont conduit à la pénurie de blé, donc de pain, sont à comparer à la crise agricole actuelle, bien que différente avec des causes multiples dans un contexte d'échanges mondiaux.
Une crise sociale exploitée par des meneurs conduit la population à désigner les gouvernants responsables de la situation et à se révolter.
Toutes les causes, agrégées à un moment où la société est en demande de mutation (la philosophie des Lumières au XVIIIe siècle, la liberté de moeurs post guerres mondiales au XXe, l'individualisme, la décivilisation, la violence, un féminisme radical, le wokisme, la perte des valeurs qui font une nation au XXIe), peuvent conduire à souhaiter un changement de régime (ce fut le cas en 1789, en Mai 68, en 2018 jusqu'à la crise des Gilets jaunes, et on assiste en 2025 à une nouvelle tentative annoncée).
Toutefois, ce que vous relevez aussi très bien, si les révolutions sont menées au nom du peuple, se traduisant par des dégradations et des violences regrettables, elles sont quasiment toujours détournées par la bourgeoisie, ou par une oligarchie qui soutient un régime autocratique, ou pire par un dictateur qui exerce un pouvoir personnel absolu.
Les révolutionnaires de 1789 ont fini par s'entredéchirer jusqu'à s'éliminer. Les dirigeants actuels, s'ils ne s'éliminent pas physiquement (hormis dans les pays à régime dictatorial), sont trop divisés pour des questions d'ego, pensent plus à leur réélection qu'au bien public, et pour certains à l'élection suprême. Ce n'est pas ainsi que l'on pourra obtenir une cohésion nationale et des gouvernants en ordre de marche avec l'autorité et les moyens nécessaires pour exercer avec efficacité les fonctions régaliennes.
Le général de Gaulle, qui a envisagé un moment porter le comte de Paris au pouvoir, avait-il raison quand il disait que la république n'est pas un régime qui convient aux Français ?
Que serait notre France si Louis XVI avait pu sauver la monarchie constitutionnelle ? Si la monarchie, à l'instar de pays voisins, avait perduré ?
Vous avez raison sur un autre point : je ne vois pas de leader actuel se détacher pour gouverner notre pays fracturé, capable d'obtenir l'adhésion du peuple avec succès sur un projet d'avenir. C'est bien là le problème ! Et plus globalement, la situation géopolitique n'incline pas à l'optimisme pour les années à venir. Des Empires se reconstituent, des ogres puissants et insatiables ont l'ambition de dévorer leurs voisins plus petits, les démocraties et leurs lois garantissant les libertés individuelles sont des obstacles à l'ambition des dictatures, l'ordre international créé après la Seconde guerre mondiale, déjà malmené, est menacé. Aucune organisation n'est en mesure d'exercer avec efficacité et moyens dissuasifs adaptés le rôle de "gendarme du monde". Notre civilisation disparaîtra comme ont disparu toutes les grandes civilisations du passé.
Merci d'avoir souligné que cet essai soulève de nombreuses et complexes questions, ce dont j'étais conscient.
Avec ma plus vive sympathie. MC

Publié le 06 Septembre 2025
3
cher Michel, j'ai lu votre ouvrage avec grand intérêt. Je ne sais pas s'il existe des passage historiques gais ou sereins, mais en tous cas cette période me rend toujours triste. Cette révolution "du peuple" (en fait menée par des monstres manipulateurs, grands stratèges et beaux parleurs qui finalement nous gouvernent toujours depuis dans leurs assemblées soit disant élues et soit disant représentatives), qui a mené à des bains de sang consécutifs, le massacre de monarques pour récupérer au pouvoir des révolutionnaires avides de sang puis... un empereur !!!, bref ce qui m'attriste c'est le massacre de familles entières disparues à jamais, je parle des familles populaires comme aristocrates, sans distinction, qui ne seront jamais plus là pour témoigner, au long de ces guerres et donc la disparition de pans de notre humanité. Le massacre des monuments, constructions, de tout ce qui existait culturellement au nom d'une soit-disant prise de pouvoir du peuple qui n'est en fait jamais capable de se soulever sans leader, leader qui se révèle toujours en fin de compte pire que la cible. Le parallèle avec notre époque que vous faîtes au début est assez effrayant car je reste persuadée contre certains avis, qu'une révolution, une guerre civile ou toute guerre sous quelque forme est bien la chose plus effroyable qu'on peut vivre (si tant est qu'on y survive) mais je ne pense pas que cela pourrait se produire car je ne vois pas de leader actuel se détacher pour mener le peuple. Tous ces gens au pouvoir sont tous tenus les uns par les autres et les français de toutes castes sont bien trop attachés à leur confort. La crise des gilets jaunes semblait une mini révolution avec ses leaders (proches du pouvoir comme cela est de coutume) mais enfin cela s'est soldé en un grand trou dans la caisse et des "révolutionnaires" qui sont bien sagement retournés à la niche bien nourris. bon je sens que je ne vais pas me faire que des amis :-) Vous mettez en avant la grande instruction de Louis XVI et Marie-Antoinette, c'est certain, et son grand humanisme, les grandes réformes qu'il a voulu rendre, et son sens du devoir, presque son amour du peuple, qui finalement l'a mené à sa perte. c'est effectivement à se demander si cela ne fonctionne pas mieux lorsque la dictature règne. La masse a besoin de cadres, sinon elle déborde, sans savoir comment ni pourquoi et ça crée juste des carnages. Alors finalement on n'a toujours pas trouvé de sytème idéal d'organisation dans nos sociétés occidentales, tiraillées par le progrès technologique, son coût, son désir de confort, sa recherche de valeurs mais aussi de paresse et d'addictions, lorsqu'elle n'est pas avide de pouvoir et de cruauté... Je regrette comme vous ces procès et cette longue période de l'histoire dont je ne pense pas que nous devrions être fiers. enfin le souci est qu'apparemment, beaucoup n'avaient plus de pain (et de brioche non plus) et que la grande instruction des rois et reine avait comment pendant regrettable, une grande déconnexion avec l'existence du peuple qu'ils voulaient pourtant rendre heureux, mais comment rendre heureux quelqu'un qu'on ne connaît pas ? Un autre point amusant est la comparaison entre les influenceurs actuels, les téléréalités, et ce qui se passait à versailles et cette représentation permanente, qui se voulait communication et peut-être proche du peuple, mais qui montre à quel point la communication mal maîtrisée peut se retourner contre ses auteurs, moyens modernes ou pas. bref, merci cher Michel pour cet ouvrage passionnant et très utile bien sûr et qui soulève de nombreuses et complexes questions. Bien à vous
Publié le 06 Septembre 2025

Merci @Robert C pour votre avis qui suscite le dialogue.
Je suis d'accord sur le système absolutiste mis en place par Louis XIV. Il n'y a eu et il n'y aura qu'un "Roi Soleil". Il a brillé dans tous les domaines, l'architecture de ses réalisations nombreuses en est le meilleur exemple. Entre autres, le château de Versailles, les premiers édifices militaires pour y loger ce qui s'appelait "La Maison du Roi", les Écuries, la Grande et la Petite, les Invalides, les forteresses de Vauban... (Lorsque j'étais en poste à Versailles, directeur des Cercles militaires, le Cercle des officiers étant dans ce qui avait été l'hôtel du duc de Beauvilliers puis du grand Contrôle, dans la rue de l'Indépendance américaine, voisinant avec l'Orangerie du château et la salle du Congrès, j'avais dans le bulletin trimestriel, décrit tout ce qui avait été construit pour cette armée à sa disposition à Versailles).
Le malheureux Louis XVI, Roi vertueux, humaniste, soucieux du bonheur de son peuple, fidèle à son épouse, Roi sans maîtresses, ayant régné au moment où les philosophes des Lumières contribuaient à faire évoluer la société et la gouvernance avec la notion de Nation, malgré tous ses efforts et toutes ses tentatives, a été dépassé par la soif de changement dans la violence et le reniement de valeurs essentielles. S'il avait eu la personnalité d'un dictateur et des maîtresses, s'il ne s'était pas soucié de la vie de ses sujets, il aurait accompagné certaines avancées portées par la Révolution sans y perdre la vie. Et il n'y aurait pas eu cette évolution meurtrière, sanguinaire, ces destructions scandaleuses, l'instabilité institutionnelle qui a perduré jusqu'au Second empire, et tout ce qui a suivi, comme je l'ai expliqué.
C'est en quelque sorte ce que l'on peut constater aujourd'hui, la faiblesse des démocraties et leur décadence face à la puissance sans scrupules des dictatures qui ne se soucient absolument pas ni du bonheur de leur population, ni de la vie ce ceux qu'ils sacrifient comme chair à canon à leur soif de pouvoir absolu, ni du droit international, ni des conséquences qu'ils sont susceptibles de provoquer à terme...
MC

Publié le 05 Septembre 2025

Merci @Vanessa Michel, et à ceux qui m'ont répondu en privé.
L'intérêt du sommaire incrémenté, pour un écrit qui ne se lit pas forcément dans la continuité des pages comme un roman, permet d'aller directement à la page de la rubrique que l'on souhaite découvrir.
Chacun peut ainsi satisfaire ses priorités ou ses préférences selon son attente.
Bonne lecture sélective. MC

Publié le 05 Septembre 2025

Cher Michel,
Et hop, votre ouvrage rejoint ma bibliothèque de ce pas.
Le sommaire est impressionnant. Quel travail !
Je vous souhaite beaucoup de succès. Bien cordialement.

Publié le 05 Septembre 2025

Amis de la communauté des auteurs de @monBestSeller, ceux qui m'avaient aidé par leurs avis en juillet pour la nouvelle sur un thème "d'uchronie" dans le cadre de ma participation à un concours, se réjouiront de la publication de cet essai, écrit dans la continuité de la nouvelle.
Je me suis mis à la tâche, et je suis heureux de vous en accorder la primeur.
C'est avec plaisir que je vous retrouverai dans vos commentaires.
Avec toute ma sympathie. MC

Publié le 04 Septembre 2025