Actualité
Le 19 déc 2022

Pourquoi les Best-sellers sont-ils indispensables à la littérature et à l'édition ? (actualisé)

Les jugements radicaux vont bon train quand il s'agit de littérature commerciale. La supériorité méprisante de certains lecteurs qui ne daignent pas considérer les ouvrages à succès comme de vrais ouvrages, tant il leur semble qu’ils ne sont pas dignes d’eux, est parfois consternante. Le plus souvent, ils ne les ont pas ouverts. Mais surtout, ils ne savent pas qu'il y a une énergie, une vérité dans la littérature populaire. Enfin qu'il n'y aurait pas de littérature du tout sans ces locomotives qui font vivre les Maisons d'édition.
Raphaëlle Giordano. Ne critiquons pas systématiquement ce qui se vendRaphaëlle Giordano. Ne critiquons pas systématiquement ce qui se vend

Peut-on dire qu'il y a une littérature mineure et une littérature majeure. Certes, il ya la bonne et la mauvaise littérature mais il y a surtout celle qui est lue et celle qui ne l'est pas.

Critiquer est un art qui exige une forme de talent supérieure aux auteur(e)s de l’ouvrage critiqué. Et pourtant la pauvreté des arguments est souvent palpable si on les interroge vraiment.
Legardinier, Levy, Musso, Giordano,… Lisez les avant de les mettre à bas. Non ce n’est pas Flaubert, ni Balzac, ni Zola...

Lisez en un, non pas pour vous persuader que c'est bon ou mauvais. Mais seulement pour comprendre pourquoi ils ont tant de succès, quel est leur ressort, quelle est leur technique ? Et pourquoi ces livres, quand vous les commencez, vous les terminez. S'il yavait une recette, il n'y aurait que des Best-sellers, ils sont donc uniques.
Il y a des histoires dans cette littérature, qui portent des messages contemporains, signifiants de notre temps, témoins de nos comportements. La littérature du bien-être, de notre capacité à réagir, à positiver, avec un petit regard caustique et souriant sur notre vie. Souvent centré sur "moi" et "je" C'est l'esthétique du moment. 

Les best-sellers de la littérature, ce sont des livres avant tout qui requièrent une posture de lecteur.

Et puis ce sont des livres, c'est un loisir intelligent, la lecture. ll faut cultiver la lecture, la défendre et surtout ne pas être sentencieux.
Il est préférable de lire Musso que de ne pas lire du tout. Il vaut mieux lire un digest de Balzac que de regarder "Les anges de Los Angeles". Car c'est cela, la vraie alternative. Et Giordano écrit, c'est peut-être préférable aux recettes de bien-être de VOICI.

Tout acte de lecture est élévateur

« Trop commercial, pas plus de 500 mots, pas de temps à gaspiller ». Voilà les arguments tous faits des sachants quand ils parlent des livres commerciaux. 
Et voilà comment sont traités ceux qui accèdent aux livres par la littérature populaire. Décourageant. Pour eux. Pour tous.
Si cette littérature n'est pas parfaite, on peut le concéder, elle remplit le rôle d’initiation à la lecture et crée des habitudes auprès des Français. Passer par là, c'est aussi la possibilité d'une passerelle vers d'autres types d'ouvrages, plus difficiles, plus littéraires, plus écrits. L'anomalie d'Hervé Letellier, Prix Goncourt 2020 a dépassé le million d'exemplaires. Un an après c'est le jeune romancier sénégalais Mohamed Mbougar Sarr qui vend à 600 000 exemplaires un livre philosophique et historique ambitieux. Preuve que les tremplins fonctionnent et que l'accès à une littérature de qualité se fait.

La littérature commerciale fait vivre l'édition, c'est en cela qu'elle est centrale pour la culture dans son ensemble

Une dizaine d’écrivains qui font plus de 20 % du Chiffre d'affaire de l’édition dégagent des marges qui autorisent les éditeurs à investir, à rechercher de nouveaux auteurs et à courir des risques sur des ouvrages parfois plus audacieux, plus intellectuels, plus risqués.

Mais attention, un Auteur populaire ne veut pas dire mauvais auteur

Les réhabilitations sont multiples à commencer par Agatha Christie, Simenon dont les ouvrages sont passés du statut de "roman de gare" à monuments de la littérature.
Et si on remontait le temps ? Ces feuilletons si critiqués dans la presse du XIX et du XX è, considérés comme communs (conçus pour augmenter les tirages des journaux) coïncident avec les noms de Balzac, Eugène Sue, Charles Dickens, Dumas père.

Ces textes parfois rassemblés, reconstitués en roman comme "La vieille fille" de Balzac permettent d’intégrer et de comprendre ’une période. Ce sont les reflets d’une époque, d’une esthétique.
Et peut-être que Levy, Pancol, Musso, Nothomb sont plus légitimés que d'autres à parler de notre époque, puisqu'ils semblent mieux toucher leurs lecteurs. Et Tatiana de Rosnay en évoquant dans son Best seller "Elle s'appelait Sarah" l'une des pages les plus sombres de l'Occupation a-t'elle fait découvrir des vérités sur la Shoah à quelques générations montantes ?
 

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37 CommentairesAjouter un commentaire

@Michel CANAL Je sais, cher ami, j'ai tout bien suivi, ne t'en fais pas ; je n'ai fait que donner un impression personnelle :-). Merci infiniment pour ta réponse.
Tout comme toi, je suis contente de l'intérêt suscité par cette tribune, de la participation de nombreux auteurs de cette plateforme sur un ton plus apaisé qui rend l'échange constructif.
Bonne fin de journée !

Publié le 26 Décembre 2022

@Zoé Florent, tu aurais volontiers vu se terminer ainsi la citation de Baudelaire par @Six-Blaireaux : "... les ramener ou l'on aimerait qu'ils soient." Mais j’ai repris ce qu’il a exprimé dans son commentaire.
Au risque de me répéter, je trouve remarquable l’intérêt et la participation des auteurs de la plateforme pour cette tribune. C’est d’ailleurs si peu fréquent que ça mérite d’être souligné.

Publié le 26 Décembre 2022

@Six-Blaireaux
@Jo Calvi 1
Assurément, vous n'avez rien d'un blaireau car votre citation est finement choisi ;). Superbe.
Ce qui me gêne par contre est le fait comme l'a très bien exprimé Jo Calvi 1 avec qui je suis d'accord que catégoriser la littérature entre d'un côté ce qui relève, pour schématiser, de l'art et de l'autre du divertissement est une observation, une simple constatation. C'est juste factuel. Certes, certains vont peut-être s'en emparer pour se prétendre supérieurs aux autres mais ce n'est pas parce qu'ils ont cette tare qu'ils ont tort dans la distinction faite. Là où ils ont tort, c'est de se moquer du divertissement. Ce n'est pas la même chose.
Ensuite, se moquer du divertissement, c'est se moquer de soi car il est nécessaire à notre équilibre, à notre bien être autant que l'est l'art pour notre élévation. Il ne faut pas les opposer mais les additionner, les utiliser pour créer une synergie positive car, en dernier ressort, un ressort, justement, a besoin, pour s'élever, de se détendre. Si nous voulons nous élever en écoutant du Vivaldi il faut aussi savoir nager ou faire son jogging et se vider l'esprit. Je peux donc concevoir lire un livre pour me détendre et ne penser à rien et un autre pour stimuler ma réflexion. Là où le bât blesse, c'est lorsque l'humain ne pense qu'à se détendre. Lorsqu'il devient feignant. Car comme l'a dit autrement Jo, se détendre c'est recevoir. En revanche lire un livre exigeant c'est faire un effort, c'est donner de soi. Peut-on arriver à quoi que ce soit dans la vie sans effort ? Je ne crois pas. Idéalement il faudrait avoir recours au divertissement, aux plaisirs de la vie comme d'un moyen pour nous ressourcer pour nous donner la force ensuite de nous améliorer, nous élever, ce, sans mépris ni des autres, ni de nous mêmes en ce moment là, et sans tomber non plus ensuite dans le travers de la facilité de nous cantonner à ne rester que dans ce moment à ne faire que nous amuser auquel cas nous manquerions le but suprême de la littérature et fondamentalement de la plus belle part de notre humanité : nous élever, devenir meilleurs (ou essayer en tous cas ;).

Publié le 26 Décembre 2022

@Tous Une grande majorité de nos congénères se sent rejetée, lorsque l'on ne partage pas son avis. Réaction à mes yeux un peu puérile, au point que de faux lien se tissent parfois, juste pour une opinion partagée. Pour échapper à cela, il n'y a pas trente-six recettes : se montrer intègre et fidèle à ses idées tout en restant ouvert à celles de l'autre en tenant compte du contexte de sa réflexion, car chacun ne voit toujours midi qu'à sa porte, c'est bien connu ;-). C'est ce qui m'a donné envie de recopier ici la citation de Morgan Freeman : ""Ce n'est pas parce que je suis en désaccord avec vous que je vous déteste. Nous devons réapprendre cela dans notre société." Ici, cela relève trop souvent de l'évidence.
@Six-Blaireaux @Michel CANAL Quant à la belle citation de Beaudelaire, avec tout mon respect pour son auteur, je l'aurais volontiers vu se terminer ainsi : "... les ramener ou l'on aimerait qu'ils soient."
Bonne journée !

Publié le 26 Décembre 2022

"De la discussion jaillit la lumière." Cette locution prononcée dans la première moitié du XIXe siècle a tellement fait son chemin qu’elle en est devenue un proverbe.
Force est de constater que chacun apporte une part de vérité, de justesse, ou de bon sens au sujet de cette tribune, laquelle au vu du nombre de commentaires, suscite un intérêt certain chez les auteurs de mBS.
J’en ai retenu, dans les derniers commentaires en ligne :
— Celui de @Six-Blaireaux :
"Tout ce qui plaît a une raison de plaire, et mépriser les attroupements de ceux qui s’égarent n’est pas le moyen de les ramener où ils devraient être."
—Et celui de @Jo Calvi 1 : "Je ne crois pas, dans cette discussion, qu'il s'agisse d'une question de mépris, car ce qui plaît au plus grand nombre demande du travail et donc de la considération (...) Lire un best-seller qui contient toutes les recettes du best-seller, reprenant à bon compte ce qui marche, écrit avec le talent d'un artisan qui confectionne une belle pièce, n'est et ne sera jamais la même chose que de lire un objet de littérature qui demande au lecteur un investissement participatif, une implication qui fait qu'à sa manière il est en train d'écrire le livre qu'il lit, une intériorité qui dépasse l'entendement puisque c'est sa voix qu'il écoute qu'une autre lui souffle."
Tous les deux se réfèrent à Baudelaire et renforcent l’argument de @Raphaëlle Giordano : "Ne critiquons pas systématiquement ce qui se vend." auquel j’adhère pleinement.
— Une remarque de @Catarina Viti en réponse à @Six-Blaireaux, dans un commentaire plus ancien, s’intègre parfaitement à ce qui précède : "un bestseller est conforme aux attentes de son temps, il les valide. C'est ce qui me semble la chose la plus importante à retenir dans le débat."
MC

Publié le 26 Décembre 2022

@Yvar BREGEANT : le drame, c'est qu'il n'y a qu'un trou dans la roulette ! (dirait Léo). ça me fait plaisir de vous lire, cher Yvar. Bonne soirée.

Publié le 23 Décembre 2022

Un avis que je partage, @Yvar Bregeant : "... rien ne m'empêchera jamais d'écrire pour mon propre équilibre, plaisir, bonheur et pour partager avec les autres. Être reconnu et plébiscité ne doit être que la cerise sur le gâteau, lui aussi, à partager..."
En conclusion :
Pour nous "auteurs amateurs à audience confidentielle", l’essentiel est d’être conscient qu’il ne faut pas espérer en vivre... à moins d’être un doux rêveur (ce qui peut avoir son charme si l‘on considère que l’espoir fait vivre).
Quelle que soit la recette qui permet à quelques auteurs de prospérer pour leur bonheur et celui des Maisons d’édition, c’est cela l’essentiel. Il faut donc tout envisager pour qu’elles se maintiennent, dans un contexte très concurrentiel. C’est la dure loi des marchés.
Que serait une société "libre" sans auteurs ? Il n’y a qu’à voir ce que sont les pays où la liberté d’opinion, la liberté d’informer, d’écrire, de créer, sont impensables.
Un auteur qui n’aurait qu’une poignée de lecteurs fait de toutes façons oeuvre utile. Acceptons donc la réalité du marché : tant mieux si quelques auteurs se vendent à des milliers ou des centaines de milliers d’exemplaires ; soyons heureux d’avoir la possibilité d’écrire pour les autres, si nos écrits peuvent apporter du plaisir ou de la connaissance aux lecteurs. La chose la plus importante, de mon point de vue, est d’écrire bien.
Bonne fêtes à toutes et à tous. Profitons de l’espoir de renouveau de cette période de magie de Noël. MC

Publié le 23 Décembre 2022

@Six-Blaireaux
Merci ! c'est bien cet article que j'avais lu ce matin. Vous êtes au top.
@Zoé Florent
Merci pour ces liens pertinents. J'ai appris des choses.
@Catarina Viti
Même si l'écriture est un art solitaire c'est mieux d'être au moins deux
@Jo Calvi 1
Le fait est que, personnellement, j'ai passé tellement d'années à regarder la mer sans rien produire que je crois avoir accumulé tellement de mots enfouis que je ne saurais plus les retenir et si chaque goutte d'eau était le réceptacle pour un mot, ça ne me ferait maintenant pas, plus peur de la remplir. L'éternité et l'immensité ne doivent pas nous faire peur, car il ne peut pas y avoir d'ennui si l'on est curieux(se) et si l'on crée toujours quelque chose de nouveau. N'y a-t-il pas que les gens ennuyeux susceptibles de s'ennuyer ? Et pour ne pas être trop hors sujet du thème proposé, n'ayons pas peur de l'"effet-mer" (;) marée de livres qui nous submerge chaque année amenés par quelques grands chalutiers éditeurs qui râclent les fonds..

Publié le 23 Décembre 2022

@Gabriel Schmitt
(votre prénom me fait trop penser à l'ange Gabriel de mon livre, bref...)
Gabriel, mon propos n'est pas de porter un jugement sur les individus (je ne suis personne pour cela et ne lit pas dans les coeurs) mais sur le système de l'édition actuel. Si j'étais moi même un heureux élu de l'edition, je serai le premier à faire le canard et à agiter mon billet de loterie pour vivre de ma passion. Si l'occasion se presente, il faut la saisir ce qui ne signifie pas que l'on devient soudain un être vil et que l'on cautionne le système. Je considère que l'écriture est un feu sacré qu'il nous faut entretenir et ne pas laisser vaciller étouffé par les vents contraires du monde de l'édition actuel. Ce monde là lui aussi passera, comme toutes les civilisations avant lui, mais l'écriture, elle, restera. J'aimerais croyez moi pouvoir ne faire que cela et en vivre mais, en fait, même si je devais travailler comme un sagouin jusqu'à ma mort rien ne m'empêchera jamais d'écrire pour mon propre équilibre, plaisir, bonheur et pour partager avec les autres. Être reconnu et plébiscité ne doit être que la cerise sur le gâteau, lui aussi, à partager...

Publié le 23 Décembre 2022

Celui-ci date un peu, mais je ne pense pas que les graphiques aient beaucoup évolué : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/entreprise/secteurs-dactivites/leconomie-du-livre-et-la-lecture-en-france/le-marche-du-livre-une-industrie-culturelle-avec-de-fortes-specificites/

Publié le 23 Décembre 2022

https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/06/10/le-gouvernement-debloque-230-millions-d-euros-pour-sauver-l-edition-et-la-librairie_6042346_3246.html

Publié le 23 Décembre 2022

@Yvar BREGEANT, bonjour. Je ne sais pas si votre point de vue est objectif, en tout cas, je le partage pleinement.

Publié le 23 Décembre 2022

@Catarina Viti
Cela me fait penser à la théorie économique du ruissellement. Elle prétend qu'en concèdant aux riches davantage de faveurs fiscales la conséquence sera un investissement accru dans les moyens de productions et donc de l'emploi et de meilleurs salaires pour les pauvres. Dans les faits, car ils sont têtus, ce surplus de liquidités s'est amoncellé dans les paradis fiscaux et dans des investissements spéculatifs à très fort effet de levier de type crypto lesquels viennent de se prendre un mur. La raison profonde : l'égoïsme humain, l'avidité, la rapacité. A lire piketty, jamais les inégalités n'ont été aussi accrues dans le monde. La théorie du ruissellement n'est donc qu'une théorie, en fait, une vaste fumisterie. Dire que les profits générés par des best sellers va profiter aux auteurs participe, je pense, de la même illusion de tout miser sur l'idéal de prime jeunesse de la majorité des éditeurs qui, certes, ont du en avoir un, mais qui, pris dans l'engrenage du monde de la finance, s'est sans doute vu remiser au placard sinon par cynisme, par pragmatisme de nécessité de survie. Ce que le billet de Zoé traduit bien. Il n'y a qu'a voir les fusions acquisitions dans le milieu littéraire pour voir que ce monde est aussi la proie de financiers davantage intéressés par la promotion de leur pensée unique et de servir de la soupe et en bout de course les intérêts de l'actionnariat que celui de l'idéal de servir la beauté de la littérature. Si, d'aventure, ce ruissellement généré par des best seller devait fonctionner, ce ne sera qu'à la marge, non pas dans un grand lac bondé d'auteurs méritants à succès mais dans une petite mare aux canards ou juste quelques uns, sans doute par le moyen d'éditeurs ayant encore les moyens de leur réelle indépendance, auront pu tirer à la fois par chance et par leur talent, leur billet de loterie. La morale est qu'il nous faut continuer de rêver, d'écrire, de ne rien lâcher, parce que c'est cela notre vrai bonheur, parce qu'il ne nous faut pas compter sur la reconnaissance d'un monde qui, objectivement, n'a plus grand chose à voir celui de la pure litterature qui est le nôtre. En disant cela je précise n'être ni de droite, de gauche, du centre... c'est juste un avis personnel que je pense objectif.

Publié le 23 Décembre 2022

@Catarina Viti Je te laisse le dernier mot, va. Cadeau de fin d'année :-) !

Publié le 23 Décembre 2022

@Zoé Florent : Est-ce la preuve que la vente des bestsellers permet d'éditer des ouvrages à faible audience ? C'était ça, ma question. Mais effectivement, s'il n'y a aucun rapport, je ne risque pas de comprendre... moi, je pense au contraire que la pêche à la langoustine au détriment de la culture du goémon dans le bassin de la Nièvre est un projet antidémocratique à valeur ajoutée quasi nulle.

Publié le 23 Décembre 2022

@Catarina Viti Prends le temps de lire... C'est bibi s'imaginant dans la peau d'un éditeur ;-). Quant au rapport, aucun : il s'agit d'une réponse à ton com'.

Publié le 23 Décembre 2022

@Zoé Florent. Qu'est-ce que c'est ? Le témoignage d'un éditeur ? Je ne vois pas le rapport immédiat avec l'objet de cette tribune.

Publié le 23 Décembre 2022

@Catarina Viti En réponse à ton interrogation, voici un extrait de "Trente mois écoulés, et toujours chez monBestSeller.com", posté ici en 2017 ou 2018, je ne sais plus. Je proposais aux auteurs de jouer au jeu de l'empathie :
"OK, alors je suis éditeur. Je reçois une moyenne de trente tapuscrits par jour. Par respect, je paie une personne qui a pour mission de répondre aux auteurs. J’ai eu la chance de découvrir quelques écrivains qui font bouillir la marmite, mais j’ai toujours le souci de renouveler ma ligne éditoriale. J’aime la littérature. Sinon, je ne ferais pas ce métier. Par contre, cet amour est en permanence contrarié par les dures réalités du marché. L’étau se resserre. Nombre de mes confrères ont cessé leur activité ou sont à l’agonie. Je ne peux vraiment plus me permettre de spéculer sur le mauvais poulain. Parallèlement, quand on me propose des auteurs médiatisés sur un plateau d’argent, je prends, même si je considère que c’est un navet. Je soulage ma mauvaise conscience en me disant que cela compensera le facteur risque d’un autre choix. Il n’y a pas si longtemps, ce qui me désespérait, c’était de voir se réduire cette notion de choix comme une peau de chagrin. Mais depuis peu, les écrivains refusés se montrent si agressifs, que cela me désespère moins. Ma peur de passer à côté de la perle rare s’émousse. Ils me déculpabilisent. Je leur en suis presque reconnaissant. Imaginez qu’il n’y a pas si longtemps, un auteur en pétard contre la profession écrivait un personnage dévastant une maison d’édition et sodomisant son responsable ! Et après cela, il voudrait que je l’édite, ben voyons !"
Bonne journée !
Hello @Six-Blaireaux ! Vous vous faites trop rare ;-)... Merci pour le lien édifiant et joyeuses fêtes !

Publié le 23 Décembre 2022

Salut, @Six-Blaireaux !
L'article paru dans Télérama démontre que ce qui contribue à plébisciter une œuvre dans son temps est son caractère de conformité. D'une manière ou d'une autre, un bestseller est conforme aux attentes de son temps, il les valide. C'est ce qui me semble la chose la plus importante à retenir dans le débat. Car, j'aimerais bien qu'on me prouve (et je serais ravie qu'on y parvienne) que les revenus générés par les bestsellers servent à éditer des livres à plus faible audience. Cela aussi me semble une belle idée toute faite et bien pratique.

Publié le 23 Décembre 2022

@Zoé Florent
« Bon. Vous m’écoutez là ou bien ? Il faut que j’aille sur MBS pour tenter de me faire passer pour un brave homme, un bon père et un bon écrivain. Alors toi, la ptiote, la cendrillon là, tu vas tout de suite me chercher ma bure de moine, histoire que je fasse illusion. Après, tu iras laver à la main au savon de Marseille mon peignoir léopard. Et le repas toi là-bas en cuisine il arrive ou quoi ? Et toi le ptiot tu passes l’aspi. Nan, Pas de switch. Tout de suite. Et apportes moi une bière pendant que tu y es. Bon. On y est. Bien installé sur mon canapé. Alors, heu…
Mais, mais…. Purée, c’est qui qui a laissé mon téléphone allumé sur haut-parleur ??! »
;)
Aïe Aïe Aïe Aïe Aïe !

Publié le 22 Décembre 2022

@Yvar BREGEANT Feriez-vous partie de ces hommes exceptionnels qui trouvent du premier coup le tee-shirt violet qui se situe dans deuxième pile, en partant de la gauche, sur la troisième étagère, en partant du bas de l'armoire, comme votre femme vous l'a indiqué ? Le cas échéant, je reste un instant sans voix avant de vous féliciter chaleureusement :-). Mais pour ce qui est des fourneaux, par contre, je peux mettre au défi pas mal de monde, et quel que soit le genre ;-).
Sinon, rassurée à l'idée de vous imaginer en jogging. Il faudra que je prenne le temps de vous lire en ce prochain début d'année 2023... En attendant, que la fin de celle-ci soit festive !

Publié le 22 Décembre 2022

Bonjour à toutes et à tous. Je m’excuse pour ma présentation. Je suis tout ébouriffé et les vêtements tous froissés car je me suis endormi par terre, la tête dans les étoiles.
@Jo Calvi 1
À Jo, je dirais que je suis tombé sur un article ce matin (que je ne retrouve plus) disant qu’à leur sortie des auteurs comme Stendhal, Céline, etc. ont été violemment critiqués, moqués en leur disant que ce n’étaient pas des écrivains… il concluait en disant que la meilleure des critiques est… le Temps. Je crois que c’est très vrai. Le Temps est un Tamis à travers lequel tous les livres passeront, puisque c’est le sujet, et il en ressortira forcément le(s) meilleur(s). Alors, ne nous offusquons pas de toute cette production pléthorique et comptons sur le temps qui passe qui est sans doute le seul d’entre nous, en dernier ressort, à avoir le meilleur bon sens. Je donne donc rendez-vous à notre communauté en 2075 sur Mars, avec, sans doute, pas mal de prothèses biocertifiées Elon Musk pour savoir qui, de Musso, Despentes, Houellebecq, Ernault and co… sera passé sur Terre à la postérité (en n’oubliant pas qu’il n’y pas que les restaurants gastro où l’on mange bien et où l’on se sent bien).
@Zoé Florent
Je suis désolé, Michèle, mais je ne peux pas vous laisser faire ça. D’abord j’ai un MBA en nettoyage de surface. Et puis, toujours pour rester dans la comparaison avec le domaine culinaire, est-ce les meilleurs derrière les fourneaux que l’on ne prête qu’aux femmes ne sont pas des hommes ? Alors ?
Pour ce qui est de mon avatar, ce n’est, je pense, qu’une des faces de ma personnalité, que je trouve appropriée pour le type de livres que j’écris. Je lâche parfois ma tenue de moine et mets aussi des joggings et des jeans ;)

Publié le 22 Décembre 2022

Chère @Zoé Florent, j’ai passé mon dernier Concours à 50 balais... les épreuves étaient une analyse de 4 heures et une synthèse de 2 heures. Je l’ai réussi brillamment. Ça aide !
Coucou de Nice, où nous prenons nos quartiers pour la période de Noël, le temps de savourer les spécialités italiennes, d’excellentes pâtisseries et les meilleurs macarons. Le climat y est assez doux pour nos vieilles carcasses (hi hi !). Même les chats dont nous avons la garde apprécient et quittent rarement leur confort ouaté.
Bonnes balades sur les sentiers encore un peu enneigés. Quant à notre amie @Camille Descimes, j’imagine combien elle s’éclate sur les pistes... pas surprenant qu’elle rentre éreintée.
Je n’en oublie pas cependant notre communauté et j’ai à terminer mes corrections.
Amitié. MC

Publié le 22 Décembre 2022

@Michel CANAL, notre roi de la synthèse ;-) et @Camille Descimes, notre Virginie Despentes enneigées ;-), bises et joyeuses fêtes !

Publié le 22 Décembre 2022

@Yvar BREGEANT J'arrive, j'arrive ! Pff, c'est bien ce que je craignais : les hommes et le ménage, ça fait deux ! Allez, poussez-vous et laissez-moi faire !
J'ai a-do-ré votre commentaire, Yvar ! Nan, je déconne, mais si, sincèrement, il m'a beaucoup plu et m'a fait sourire,
Bonne journée et joyeuses fêtes de fin d'année !
Michèle-Zoé
PS : il faut que je vous avoue que votre avatar, tout en contraste avec votre propos, m'impressionne.

Publié le 22 Décembre 2022

@Jo Calvi 1 Nuance : aucune nuance de grey sur votre palette, vraiment ;-) ?
Chantage affectif : ce serait sympa de vous éloigner un peu du parapet, Jo ; cela m'éviterait de me faire du souci chaque fois que vous disparaissez ;-).
Littérature : trop de cases à cocher, non ? Je vous suggère cette définition, basique, je vous l'accorde, mais qui a le mérite de reposer l'esprit : ensemble des œuvres écrites, dans la mesure où elles portent la marque de préoccupations esthétiques ; connaissances, activités qui s'y rapportent.
Goûts : j'aime bien les pâtes à la Carbonara, pas vous ?
Projets : à quand votre prochain roman ?
Bonne journée et joyeuses fêtes !
Michèle-Zoé

Publié le 22 Décembre 2022

Il y a quelqu’un ? Je passe la porte et, non, ha ben il n’y a déjà plus personne. J’avais vu de la lumière, de la lumière qui émanait de vos mots à toutes et à tous alors cela m’a attiré. Mais tout le monde est déjà parti, vaquer à sa famille et ses occupations en laissant derrière lui ces vôtres billets qu’un à un je relis, assis par terre au milieu des confettis. Bruno qui est parti en dernier a dû oublier d’éteindre la lumière et de passer le balai. Ce n’est pas bien ça ! Mais ne vous inquiétez pas je vais le faire. Il n’y a pas de mal. Sinon MBS qui nous a loué cette salle va nous taper sur les doigts. Simplement, je me demande si je dois ajouter quelque chose à tout ça. En fait, eh bien, je ne crois pas. Cela me semble suffisamment juste et beau. Plutôt que de rajouter quoique ce soit, j’ai peut-être même besoin de faire davantage mien ce que vous avez exprimé. Alors, une fois n’est pas coutume, je vais me taire, juste ajouter, bien qu’en retard, ma présence, ma différence, une autre, à ce cercle de pensée et puis je vais rester ici oui par terre encore un petit peu en faisant glisser les confettis entre mes doigts tout en me demandant comment je pourrais, moi, faire mieux, aujourd’hui, demain, pour accepter les différences, les différends, en réussissant toujours à voir ce qui nous unit au-delà.

Publié le 21 Décembre 2022

Indépendamment de la question posée : "Pourquoi les Best-sellers sont-ils indispensables à la littérature et à l'édition ?", à laquelle j'ai répondu en octobre 2020, je vais essentiellement rebondir sur les commentaires des uns et des autres, tous nouveaux sur le sujet. J'ai beaucoup apprécié :
La réflexion pleine de bon sens de @Zoé Florent, reflet de son empathie et de son humanisme : "Toute tête pensante, avant de critiquer, devrait s'assurer de s'être débarrassée de toute idée préconçue, de tout préjugé et, rêvons un peu, de toute tendance clanique."
Commentaire auquel @Catarina Viti a souhaité répondre avec une pointe d'humour : "... je pense qu'il faudrait apprendre à se respecter et à ne pas chercher à phagocyter. D'un côté, ceux qui se moquent. De l'autre ceux qui se moquent de ceux qui se moquent. Je pense que la solution consiste à se moquer de ceux qui se moquent de ceux qui se moquent."... Bien vu !
En matière de paix, @Georges Douby-Saint-Clair a été touché par la grâce de Noël : "Il y a des choses qui sont très importantes pour moi mais il y a une chose qui est encore plus importante pour la communauté mBS, c'est que nous cessions de nous faire cette guerre de tranchée, car, comme l'a chanté Prévert : quelle connerie la guerre. C'est Noël bientôt, s'il y a bien un moment où faire intelligemment la paix, c'est maintenant", allant jusqu'à saluer des auteurs publiés sur mBS (voir liste) qui ont tous en commun l'écriture, et remercier mBS d'héberger leurs textes.
Une initiative que je salue, Bruno Guennec. Que Michèle a soulignée aussi : "... mieux vaut resserrer nos liens autour de ce qui nous rapproche : l'écriture et la lecture. Notre diversité est une richesse, et cette diversité, nous avons choisi la même plateforme pour l'exprimer. Il dépend de chacun de nous, de nos bonnes volontés cumulées, de la transformer en communauté favorable à l'échange et la critique constructifs." Qu'approuvent @Damian Jade : "Voilà des propos qui me ravissent" et @Camille Descimes : "Merci @Georges Douby-Saint-Clair/Bruno Guennec pour ce commentaire amical (...) Avec le virtuel, les réponses écrites (...) paraissent certainement plus vindicatifs qu'ils ne le sont vraiment. Il est probable que dans le réel cette passion commune nous rapprocherait et aplatirait nos quelques points de divergence, qui peut-être n'en sont pas vraiment...".
Que de paroles de sagesse et d'apaisement ! Espérons que les auteurs visés par la "tendance clanique", "ceux qui se moquent", "ceux qui contribuent à instaurer une guerre de tranchée", les mêmes qui n'ont pas compris que nous avons tous choisi mBS pour en faire une communauté d'échanges constructifs, seront touchés par la grâce de cette période unique de Noël.
Si tous autant que nous sommes, ne serons probablement jamais des locomotives des Maisons d'édition, il faut réfuter que nos écrits appartiendraient à une littérature dite "mineure", ou qu'ils seraient de la "mauvaise littérature". Tant mieux si certains se vendent à des milliers, voire à des millions d'exemplaires. Gardons-nous de les critiquer, quelle que soit la raison de leur succès. Comme l'a écrit @Damian Jade, nous sommes des "auteurs plus confidentiels", peut-être talentueux méconnus, qui en bénéficions par "ruissellement".
Bonnes fêtes à toutes et à tous. Gardez l'amour de la lecture et de l'écriture. Cultivez la solidarité, la tolérance et la bienveillance. La communauté y gagnera en renommée. MC

Publié le 21 Décembre 2022

Merci @Georges Douby-Saint-Clair/Bruno Guennec pour ce commentaire amical :)
Avec le virtuel, les réponses écrites, il manque la part non verbale dans nos échanges, qui paraissent certainement plus vindicatifs qu'ils ne le sont vraiment. Il est probable que dans le réel cette passion commune nous rapprocherait et aplatirait nos quelques points de divergence, qui peut-être n'en sont pas vraiment, tant il est clair qu'il peut aussi être intéressant de creuser différents points de vue. Je vous conseille les documentaires d'Arte "un peu de littérature" (sur Vian, London, Sagan, James Joyce, Radiguet, etc.) qui pourraient aussi plaire à vos élèves ! Je m'y plonge avec délectation après mes journées de ski éreintantes à suivre mon fils, une graine de champion... C'est un éclairage passionnant sur tous ces écrivains talentueux, avec des parcours tellement uniques. Pour en revenir au sujet de départ, merci à @monBestSeller pour cette tribune. Effectivement, les oeuvres grand public sont indispensables pour que l'édition survive, libre à chacun de lire, aimer ou pas. Le talent de ces auteurs est indéniablement de réussir à percevoir ce qu'apprécie la majorité. Ensuite, c'est le même fonctionnement dans tous les domaines. Il y a plus de lecteurs de l'équipe que de philosophie magazine, plus d'amateurs de foot que d'escalade, etc. C'est tout à fait normal, et il ne faut pas s'en affliger. Les amateurs de littérature sont certainement une niche, indispensable, à préserver, notamment grâce à ce site formidable ;)
Bonnes fêtes de fin d'année à tous même si philosophie magazine les qualifie (très justement) dans son édito de "parfaitement inutiles" : https://mailchi.mp/philomag/pmfr20221220lettre?e=a54473dd62
Et merci Michèle/Zoé pour tes amusantes citations :))

Publié le 21 Décembre 2022

Voilà des propos qui me ravissent ;-)

Publié le 20 Décembre 2022

@Georges Douby-Saint-Clair Ton commentaire me ravit, Bruno, et tu me connais assez pour savoir que si je suis tenace, je ne suis pas belliqueuse ; encore moins rancunière ; que je ne m'épanouis pas dans l'adversité. Alors comme tu le soulignes, mieux vaut resserrer nos liens autour de ce qui nous rapproche : l'écriture et la lecture. Notre diversité est une richesse, et cette diversité, nous avons choisi la même plateforme pour l'exprimer. Il dépend de chacun de nous, de nos bonnes volontés cumulées, de la transformer en communauté favorable à l'échange et la critique constructifs.
Bonne soirée et joyeuses fêtes de fin d'année à toi, ta famille, tes amis et tous ceux qui liront ma réponse.
Michèle

Publié le 20 Décembre 2022

@ANTALL Entièrement d'accord avec vous, Norin. Cela est peut-être dû au fait que nous ayons tous deux abordé d'autres formes d'Art.
Amitiés,
Michèle
Quelques citations, façon punchline :
"L'opinion, c'est comme le trou du cul, tout le monde en a une." Stephen King
"Ce n'est pas parce que je suis en désaccord avec vous que je vous déteste. Nous devons réapprendre cela dans notre société." Morgan Freeman
"Un best-seller est généralement un méchant livre dont la vente permet à l'éditeur de publier d'autres livres tout aussi mauvais mais qui ne se vendent pas." Robert Sabatier

Publié le 20 Décembre 2022

Chacun écrit ce qu'il veut ; chacun en pense ce qu'il veut. Ne pas écouter les critiques venant de ceux dont on n'écouterait pas les conseils, voilà à mon sens le premier credo d'un artiste.
Amitiés
Norin

Publié le 20 Décembre 2022

Il est illusoire, me semble-t-il, de vouloir classer quoi que ce soit en matière d'arts.
Aucun sondage, aucun vote, aucun chiffre de ventes ou de fréquentation ne peut permettre la qualification d'une oeuvre (au mieux sa quantification).
Il n'existe pas d'indicateurs fiables et objectifs pour l'Art (n'en déplaise à ceux qui sont convaincus de pouvoir juger de la qualité universelle d'une oeuvre).
Ainsi, une oeuvre à succès peut être d'une piètre qualité ou d'une grande qualité, subjectivement.
Sans compter qui la lit, où et quand.

Enfin, les best sellers sont indispensables à l'industrie du livre et à la rémunération de la poignée d'auteurs et d'éditeurs concernés.
Par "ruissellement" (le fameux), quelques autres auteurs plus confidentiels trouvent une porte ouverte chez tel ou tel éditeur qui aura les moyens de prendre le risque.
Ce qui suffira à faire penser que les best sellers font vivre le livre.

Publié le 19 Décembre 2022

Je ne pense pas que le problème soit là, avec cette production de livres qui se vendent bien ("populaire", c'est en principe autre chose). Il peut, bien entendu, y avoir chez certains une réaction de rejet, du mépris pourquoi pas, mais pour moi, le fond du problème n'est pas là.
Le vrai problème est que ces ouvrages (les libraires emploient de plus en plus ce mot pour dire "livres") reprennent des stéréotypes et les dupliquent de façon warholienne (Voir les boites de soupe en conserve d'Andy Warhol) et faisant cela, ils contribuent à l'uniformisation de notre société. Uniformisation des modes de pensée, des valeurs, des sentiments ; uniformisation des représentations de l'existence, de la façon de vivre sa vie, de surmonter les difficultés, avec, à la clé, un monde refermé sur quelques valeurs inamovibles : le bonheur, la générosité, la bienveillance, parfois l'audace, mais une audace contenue, raisonnable.
Le deuxième effet kiss-cool, c'est que de plus en plus d'auteurs et de lecteurs sont persuadés que la littérature est une représentation de la vie quotidienne. Aïe !
Si nous étions à une autre époque, disons dans les années 70 (je les aime bien), on dirait de ce genre que c'est une "littérature" bourgeoise et réactionnaire, car elle a pour effet d'huiler les rouages sociaux.
Le véritable fond du problème serait plutôt là (pour moi et moi et moi et moi). Personnellement, je ne réussis pas à me réjouir que madame Grimaldi (que je respecte) soit la lecture numéro 1 en 2022 des Français. Cela ne me réjouit pas. Je trouve même un peu inquiétant (un tantinet) que mes contemporains aient à ce point besoin de se rassurer, de se remonter le moral à travers leurs lectures. Pour moi, la lecture alimente l'imaginaire, et j'ai toujours cru que l'imaginaire était libre, qu'il servait à se transcender, à repousser les frontières de la réalité. Et cela, il me semble que ce sont les livres un peu exigeants qui nous le permettent (Lord Jim, Mon année dans la baie de Personne, Les années de Chien, etc.)
Loin de moi l'idée de brûler "Il est grand temps de rallumer les étoiles" (ce qui, entre nous, aiderait le titre à tenir ses promesses), (JE RI-GO-LE !), mais je pense qu'il faudrait apprendre à se respecter et à ne pas chercher à phagocyter. D'un côté, ceux qui se moquent. De l'autre ce qui se moquent de ceux qui se moquent. Je pense que la solution consiste à se moquer de ceux qui se moquent de ceux qui se moquent.
C'était la minute vitienne. Avec plaisir.

Publié le 19 Décembre 2022

Hi, hi, vous m'enlevez les mots de la bouche, cher MBS ;-) !
Toute tête pensante, avant de critiquer, devrait s'assurer de s'être débarrassée de toute idée préconçue, de tout préjugé et, rêvons un peu, de toute tendance clanique.
Bonne journée !

Publié le 19 Décembre 2022

Excellent sujet de tribune, @monBestSeller, qui appelle à la réflexion, persuadé que la majorité d'entre nous ne manifeste pas le jugement négatif exprimé en introduction : "Les jugements radicaux vont bon train quand il s'agit de littérature commerciale. La supériorité méprisante de certains lecteurs qui ne daignent pas considérer les ouvrages à succès comme de vrais ouvrages, tant il leur semble qu’ils ne sont pas dignes d’eux, est parfois consternante..."
Tout à fait d'accord avec ce qui est exprimé sur la critique : Critiquer est un art qui exige une forme de talent supérieure à celle de l'auteur de l’ouvrage critiqué. A défaut de ce niveau "élitiste", nous nous contenterons de donner un "avis", reflet de notre "opinion", en toute objectivité et sans prétention, utile à l'auteur. Il y aurait beaucoup à dire sur la teneur de certains commentaires exprimés sur cette plateforme.
Encore d'accord avec le rôle des livres, exprimé plus loin, dans le paragraphe "Les best-sellers de la littérature, ce sont des livres avant tout"... La lecture est un loisir intelligent. ll faut cultiver la lecture, la défendre et surtout ne pas être sentencieux. Et dans le paragraphe suivant : "Tout acte de lecture est élévateur". Pas (ou très peu) de livres commerciaux sur cette plateforme, et c'est très bien ainsi. Pas de risque donc, de trouver un commentaire du genre « Trop commercial, pas plus de 500 mots, pas de temps à gaspiller » émanant d'un "sachant infatué".
Au pire, la littérature autopubliée ici par des auteurs débutants, amateurs sans prétention pour l'essentiel (écrivaillons selon l'expression consacrée par certains d'entre nous), si elle cherche à tendre vers la perfection, n'est pas parfaite ; mais elle remplit le rôle d’initiation à la lecture puisque tous les genres y sont présents... gratuitement ! Et si elle ouvre la possibilité d'un tremplin vers des d'ouvrages plus difficiles, plus littéraires, elle aura atteint un des objectifs de la plateforme.
Chacun d'entre nous, auteur, doit être conscient que la littérature commerciale fait vivre l'édition, qu'elle est centrale pour la culture... qu'une dizaine d’écrivains à succès, en dégageant des marges aux maisons d'édition, les autorisent à investir sur de nouveaux auteurs (parfois l'un d'entre nous) en prenant des risques.
Enfin, lequel d'entre nous se risquerait à prétendre qu'un auteur populaire serait un mauvais auteur, tant il est vrai qu'ils ont peut-être été nos inspirateurs, ou pour le moins qu'ils nous ont ouvert le goût pour l'écriture après les avoir dévorés comme lecteurs.
Je suis impatient de lire ce que les auteurs de mBS exprimeront.

Publié le 24 Octobre 2020