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Du 12 mai 2025
au 12 mai 2025

Écrire un roman : 7 questions pour mener son roman à terme

Écrire un roman, ce n’est pas seulement manier les mots. C’est s’engager dans une aventure longue, souvent solitaire, toujours exigeante. Ce n’est pas non plus un concours de performance : il ne s’agit pas nécessairement de signer le roman qui se vendra à des milliers d’exemplaires, mais plutôt de tenir bon, d’aller au bout de son projet, et d’en tirer une satisfaction profonde.
7 questions clefs à se poser pour être sûr de terminer son roman7 questions clefs à se poser pour être sûr de terminer son roman

     Voici sept questions simples, mais essentielles. Y répondre vous aidera à mener votre projet d’écriture à terme.
Le plaisir d’écrire naît aussi de la fidélité à soi-même, et de la confiance en soi que l’on alimente en couchant ses rêves sur le papier.

1. Pourquoi ce roman et pas un autre ? S'interroger sur le thème, le genre, le style, les références, l'intrigue...puis décider

Écrire un roman, ce n’est pas courir un sprint. Pour arriver au bout de l’entreprise, il faut davantage des qualités de marathonien. Cela demande un souffle, un rythme, un tempo intérieur, et vaille que vaille, une régularité dans l’effort. Ce qui vous fera tenir, c’est votre motivation profonde.

L’écriture d’un roman se déploie en spirale. On écrit, on marque une pause, on repart, on avance, et à chaque tour, on revient vers ce nœud central où il nous faut retrouver l’élan. Et chaque fois, il faut pouvoir se dire : oui, ça vaut toujours le coup de continuer à écrire cette histoire.

>> À quelle nécessité répond l’écriture de votre roman ?

2. Toute cette histoire pour quelle finalité, tout ce travail d'écriture pour quel but ? La conclusion d'un roman tient souvent à la raison pour laquelle vous l'avez écrit

La façon dont votre roman se conclut revêt une importance cruciale. Tous les chemins de votre histoire conduisent à cette fin. La connaître en début d’écriture n’est pas une règle absolue. Beaucoup d’auteurs la découvrent en cours de route. Mais il est utile de garder une ligne d’horizon, même mouvante.

À chaque étape de votre écriture, demandez-vous : est-ce toujours cette fin-là que je vise ? Quelque chose a-t-il changé ?
La fin n’est pas une destination figée, mais un point de repère vivant. La garder en vue vous évitera bien des détours inutiles.

>> Comment finit (idéalement) votre histoire ? Qu’est-ce qui devrait être résolu à la fin ?

3. Quel est le cœur de sujet de votre roman ? Pouvez vous le résumer en une phrase ?

Tout roman recèle un sujet profond, souvent plus intime qu’il n’y paraît. Ce n’est pas l’intrigue qui fait l’histoire, mais ce que cette intrigue révèle ou interroge. Le cœur de sujet est aussi bien ce qui interpelle votre lecteur, que ce qui peut vous donner foi en vous pour avancer.

De quel sujet intime et profond votre roman parle-t-il ? De l’infidélité ? Du passage du temps ? De la perte ? De la révolte ? De la place qu’on cherche dans le monde ?
Le jour où vous serez capable de dire clairement : mon livre parle de..., vous tiendrez votre colonne vertébrale et il sera infiniment plus facile d’avancer.

>> Quel est le sujet profond, intime de votre roman ? Sur quoi écrivez-vous ?

4. Êtes-vous seul ou bien accompagné ? Vos références, vos sources d'inspirations, vos rituels, les lieux ou vous écrivez sont-ils stimulants ? 

L’écriture est un voyage. Et comme tout voyage, il est plus agréable — et plus riche — quand on est bien accompagné.
Quels romans, quelles musiques, quelles images vous accompagnent ? Quels textes ravivent votre envie d’écrire ? Lesquels vous élèvent, vous interrogent, vous inspirent ?

Lire, écouter, regarder, goûter, sentir en écrivant, c’est nourrir son imaginaire, garder vive la tension créative. Cela revient à s’ancrer dans une lignée, et tracer peu à peu son propre chemin.

>> Avec qui voyagez-vous ? Quels livres avez-vous glissés dans votre valise pour le long voyage ?

5. Avez-vous une méthode de travail ? Créer l'espace dans lequel vous évoluez le mieux, les habitudes qui vous conviennent.

La méthode idéale n’existe pas. Ce qui existe, c’est votre manière d’écrire, celle qui vous ressemble. Certains aiment les tableaux Excell, remplissent à n’en plus finir des fiches, utilisent des logiciels de planification. D’autres avancent à l’instinct, au fil des pages. La seule chose qui compte vraiment est de bien vous connaître et de 

Écrire, c’est aussi apprendre à se situer : comment travaillez-vous le mieux ? Par séquences courtes, longues. Avez-vous besoin de temps de chauffe ? Êtes-vous toujours prêt ? Comment gérez-vous les moments creux ? Savez-vous « faire avec » l’imperfection provisoire, les imprévus, les distractions ? Avez-vous besoin d’outils ? Devez-vous tout prendre en note, rédiger des listes ?
Ce que vous découvrez sur vous-même en écrivant vaut autant que ce que vous écrivez.

>> Essayez de présenter en quelques phrases votre méthode de travail

6. Vos personnages sont-ils vos alliés ? Leurs destins s'imposent-ils à votre écriture, plutôt que l'inverse ? Existent-ils au delà de votre volonté de créer ?

Un bon personnage ne se définit pas, il prend vie. Il bouge, il parle, il surprend. Beaucoup d’auteurs sentent que l’écriture de leur roman peut vraiment commencer quand leurs personnages deviennent presque « autonomes ».

Des gestes, des manies, un silence, une voix : ce sont ces détails-là qui créent la densité du personnage — et qui donnent au roman son souffle narratif. Bien souvent, un roman reste en suspens, car les personnages « ne savent pas où ils vont ». Mais il est aussi vrai que souvent, ce sont les personnages qui « donnent à l’auteur » le courage de persévérer.

>> À quel point les personnages de votre roman sont-ils incarnés ?

7. Acceptez-vous de douter, de penser que ce que vous écrivez pourrait l'être autrement, que votre texte pourrait être (encore) meilleur ?

Loin d’être un défaut, douter est le signe que vous écrivez vraiment. Mais encore faut-il que le doute se manifeste au bon moment.
Avant de se lancer dans l’écriture, il peut paralyser. Pendant l’écriture, il peut ralentir. Mais une fois le texte posé à l’état de première version, le doute se transforme en un levier d’amélioration.

Acceptez l’idée que votre manuscrit n’est peut-être pas définitif, même si vous y avez mis de l’énergie, du temps, parfois des années.
Et acceptez aussi que quelqu’un de confiance vous dise : ce n’est pas encore la meilleure version de ce que vous avez à dire. C’est souvent là que le vrai travail commence — et qu’il devient passionnant.

>> Avez-vous le sentiment de savoir utiliser le doute comme un levier ?

 

Un roman est avant toute autre chose une promesse tenue. On se lance en écriture pour mille raisons. Mais c’est pour une seule de ces raisons qu’on finit un roman : on est resté fidèle à l’élan de départ. Plus que le résultat, c’est le chemin parcouru qui compte… et la fierté silencieuse d’être allé au bout.

 

 

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12 CommentairesAjouter un commentaire

@Michel CANAL Merci de vous interesser à ce que j'ai dit... c'est si rare... :-)

Publié le 29 Mai 2025

Très juste analyse, @Denis Bichet, je partage tous les arguments avancés dans votre commentaire. Et j'ai particulièrement apprécié la première phrase : « Écrire un roman, c'est exposer une vie... le lecteur est un voyeur, l'auteur un exhibitionniste... »
Je n'ai à proprement parlé, écrit aucun roman (même si l'un de mes écrits est catégorisé ainsi par défaut), mais j'apprécie les arguments de cet article., qui répondent aux 7 questions pour mener un roman à terme, dont certains d'ailleurs sont applicables à toutes sortes d'écrits.
Les auteurs de la communauté ont la chance de trouver dans les articles, tribunes et services tout ce qui peut leur être utile pour s'informer, se former et s'améliorer.
Merci à tous ceux qui contribuent à cette aventure. MC

Publié le 29 Mai 2025

Le plus dur n'est pas de finir mais de commencer, d'attraper les bons vents, de nourrir l'imagination.

Publié le 26 Mai 2025

Écrire un roman, c'est exposer une vie... le lecteur est un voyeur, l'auteur un exhibitionniste...
Les romans explorent le désordre du monde... parfois, ils permettent de s'apercevoir qu'on n'est pas seul... qu'on partage nos tourments avec d'autres... l'amour, l'amitié, la tendresse, la trahison, l'espoir...
La vie est un roman, le roman est une vie, une succession d'embrouilles, mais "que serait la vie sans embrouilles", disait Zorba le Grec dans le film éponyme.
"Éponyme", c'est un joli mot, ça en jette... Là est l'écueil de la littérature... les mots et les phrases, belles et vides de sens... comme une jolie femme, un beau gosse, si beaux qu'ils peuvent se contenter d'être stupides...
"Écrire, c'est mettre ses tripes sur la table" disait Louis-Ferdinand... Sinon, ça ne sert à rien...

Publié le 23 Mai 2025

Merci pour votre article qui m'a aidée à me poser des questions !

Publié le 23 Mai 2025

Dans toute pratique artistique la nécessité fait loi.
L'absolu nécessité, vitale et viscérale d'écrire ce livre et pas un autre c'est la garantie d'une authenticité. Pas forcément de la qualité, je vous l'accorde. Mais pour ça non plus il n'y a pas non plus de recette miracle ni de formation à dix mille euros.
La pratique, la pratique et uniquement la pratique peut améliorer une écriture. Pas le lieu, ni la bande son, et encore moins les rituels... La seule démarche qui vaille la peine c'est de se dire : j'écris ou bien je meurs !
Le reste c'est du marketing et du commercial, pas de la littérature

Publié le 21 Mai 2025

Article très intéressant et stimulant !
J'ai vraiment apprécié tous les commentaires partagés, et je me retrouve particulièrement dans celui de Gilbert Gilbert. Comme lui, je pense qu'il est essentiel d'écrire tant que les personnages nous parlent, et de chercher à répondre à toutes les questions qui émergent au fil du récit. C'est un véritable leitmotiv pour moi depuis toujours.
Personnellement, je ne commence jamais une histoire si je ne connais pas déjà sa fin. Et surtout, je ne me lance jamais dans un nouveau projet tant que le précédent n'est pas complétement achevé. Bien que j'admire celles et ceux qui parviennent à mener plusieurs récits de front, j'en suis tout bonnement incapable.
Quand j'écris un roman sur de longs mois, voire des années, mes héros finissent par habiter mon quotidien, me donnant l'impression de vivre dans deux mondes simultanément. C'est pourquoi je ne peux les laisser partir que lorsque j'estime n'avoir plus rien à raconter sur eux. A ce moment-là seulement, je sais que l'histoire est complète.
Merci pour cette tribune enrichissante et ces échanges qui nourrissent notre passion commune pour l'écriture !

Publié le 16 Mai 2025

Comme certains de ces films qui se terminent brusquement, nous laissant pantois, sans solution, je n’avais pas su terminer mon roman post-apocalyptique. Pourtant, à mon avis, il n’avait pas besoin d’une fin mâchée tant il était évident que tout était foutu pour l’humanité. Mon fils, gros lecteur comme sa maman, était resté sur sa faim (fin). J’ai donc écrit un dernier chapitre avec une toute petite note d’espoir pour la famille que l’on suit dans ce road trip. Finalement, je ne sais pas si c’est mieux ? On écrit d’abord pour soi, mais aussi pour être, éventuellement, lus ; il ne faut donc pas oublier que nous avons un lectorat. Merci à MBS qui me permet d’être lue et d’avoir quelques échanges constructifs. Pour ma part, parfois, j’écris lorsqu’une idée me trotte dans la tête et que je ne suis pas bien jusqu’à temps d’avoir posé des mots sur le papier pour l’évacuer. Merci pour votre billet fort intéressant et bonne continuation à la communauté. Fanny

Publié le 13 Mai 2025

L'article est pertinent et peut aider les auteurs. Personnellement, je m'inspire souvent du cinéma qui évite les longueurs et l'inutile pour se focaliser sur le rythme de l'histoire. Quand j'écris, j'essaie de voir l'adaptation en film. J'utilise aussi Pinterest pour trouver les images de paysages qui pourront me servir. La recherche est également importante, surtout pour les romans historiques. @Sylvie de Tauriac

Publié le 13 Mai 2025

Toutes les questions posées ici sont pertinentes. Et ce n'est pas rien de savoir terminer une histoire.
Parfois, elle se termine et pourrait être prolongée. On laisse les personnages à une époque, mais on pourrait encore les emmener ailleurs. Je pense aux romans fleuves, par exemple. Autant en emporte le vent, l'héroïne dit : "Après tout, demain est un autre jour." Je pense aux Thibault, de Roger Marin du Gard. Il pourrait raconter leur histoire au-delà de 1918. etc. Certaines choses nécessitent quand même une fin et je crois que c'est surtout l'envie d'un auteur "d'abandonner" ses personnages à leur sort. Le truc facile, c'est de stopper un roman et de lui écrire un épilogue, c'est-à-dire tout ce que l'on pourrait écrire à travers plusieurs chapitres.
Mais, à mon avis, ce qui compte, c'est que tant que nos personnages nous parlent (eh oui ! dans nos têtes), il faut les accompagner. Et effectivement, répondre aux questions, aux énigmes énoncées dans l'histoire. C'est épuisant, passionnant, parfois angoissant, avec cette peur de se tromper de direction.
GG

Publié le 13 Mai 2025

Je suis d'accord avec Bruno.
J'aime beaucoup la douceur de cet article, lucide, qui exprime ce que je pense être des vérités. Il fait véritablement écho.
Il y a le temps (tout ce temps!), les difficultés, les reprises, les doutes, les retours parfois douloureux… Mais l'auteur nous oriente spontanément sur le plaisir d'écrire, la beauté et la poésie de ce but, le sens que cela prend dans une existence. Les résonances. Avec ce qui nous entoure, les œuvres qu’on lit, celles qu'on écoute, l'ensemble des bagages que l'on transporte plus ou moins consciemment le temps de ce voyage.
C'est vivifiant et encourageant. Un GRAND merci.

Publié le 13 Mai 2025

Je n’ai jamais écrit un roman (je peux éventuellement courir un 5 ou un 10 kilomètres mais pas un marathon) mais j’aime beaucoup la conception de l’écriture qui se lit entre les lignes de cet article. Le voyage compte plus que le résultat, parce que l’écriture transforme l’auteur d’un livre ou accompagne sa transformation.
Un roman achevé est peut-être un livre qui a transformé son auteur ou rend compte de ses transformations - et donc est susceptible de transformer son lecteur - lequel s’identifie au héros qui lui aussi se transforme !
Bref, le mot clé est transformation et c’est tout un processus, un voyage qui s’inscrit dans une durée longue (temps de la vie, de l’écriture et de la lecture). On ne devrait pas sortir totalement indemne de l’écriture et de la lecture d’un roman.
A part ça, les conseils donnés m’ont l’air sensés et utiles car ouverts et pas techniques.
C’est rare que ce genre d’articles m’intéresse mais celui-ci m’a bien plu. Merci à qui l’a écrit.
PS : j’ajouterais pour ma part ceci : ne cherchez pas à écrire absolument un roman. Cherchez à écrire un texte et peut-être que ce texte deviendra un roman mais si ce n’est pas le cas tant pis car il n’y a pas que le roman en littérature.

Publié le 12 Mai 2025