@dora moor C'est du lourd ! Votre récit-catharsis m'a touchée, tourneboulée ; votre instinct de survie, épatée, car il s'agit bien de cela : une rage de vivre qui vous a soufflé l'attitude et le regard à adopter, la lecture, le tri des événements et les amnésies à opérer, instinctivement, pour vous protéger. Une rage de vivre qui vous a permis de renaître de vos multiples tas de cendres, tel le Phénix. /// "Ne plus imaginer la moindre part d'humanité dans un être humain est effrayant et en vérité, impossible", écrivez-vous. Il semble en effet que c’est cette impossibilité qui a décuplé vos ressources, à moins que je ne fasse un transfert ;-). /// "Avoir été aveugle est humiliant", écrivez-vous plus loin, et je confirme, malheureusement. Récemment, une amie m’a écrit "Je serais tombée dans le panneau, moi aussi." Cette phrase en apparence anodine, c’est la première fois que je l’entendais. En plus de me faire un bien énorme, elle m’a fait réaliser à quel point le silence des autres (quand ce ne sont pas les insinuations, les critiques) entretient le sentiment de culpabilité, la honte associée ; sentiments qui devraient changer de camp, on n’a de cesse de le répéter. On en a même fait un slogan dans le cadre d’une campagne de sensibilisation contre le viol ! Mais comment s’en défaire lorsque l’agresseur, le manipulateur est dans le déni ? Alors je vous l’écris en espérant que cela vous fera autant de bien : moi aussi je serais tombée dans le panneau ; avec Milan ; avec tous les autres ; c’est plus que certain. /// Pour conclure, je salue votre plume ; sacrée performance d’écrire aussi bien dans une autre langue que sa langue maternelle ! Et puis je vous souhaite tout le bonheur du monde, très sincèrement. Amitiés, Michèle-Zoé
Publié le 04 Novembre 2022