Bonjour @Camille Descimes. J’ai lu, dans une de vos réponses, que vous aviez souhaité créer un fossé entre le début et la fin de votre roman… Effet réussi, car le premier chapitre a failli me faire fuir, je l’avoue :-). Dès les suivants, j’ai pourtant été alpaguée et progressivement très touchée par vos différents protagonistes et leurs récits de vie… comme quoi on ne vantera jamais assez le fait de lire intégralement une œuvre avant de la commenter ;-). /// En deux mots, les raisons de mon léger blocage (indépendamment d’une précipitation, une déferlante qui vous font flirter avec quelques clichés) : mon portrait des mauvais amants est plus nuancé ; un peu plus encore quand une femme, qui se découvre clitoridienne à trente ans, voudrait que son partenaire connaisse mieux son corps qu’elle, tandis que le pauvre bougre a le plus souvent la tête bourré de modes d’emploi pour bourrin, de théories aberrantes, essentiellement issues de la pornographie ; une culture que vous pastichez avec brio, d’ailleurs. En bref : ils sont surtout paumés :-) ! /// Ensuite, vous évoquez le viol, les rapports non consentis, et vous le faites bien, ce qui n’est pas une mince affaire ; sans ignorer le fastidieux travail qu’il convient de faire sur soi pour dépasser la honte, la souffrance, reprendre confiance en son alter ego (celui qui n’a pas à payer les dérapages d’un autre), créer des conditions optimales pour s’ouvrir à l’amour, à la vie… Ce passage m’a beaucoup parlé, pour les raisons que vous imaginerez avec facilité. /// Puis suivent les belles rencontres, les passions communes, le plaisir partagé… sans oublier l’humour… Indispensable humour que vous pratiquez si bien, aidée par des références désopilantes qui, même si je les connais par cœur, m’ont encore fait rire :-) ! /// La mort n’est pas ignorée non plus ; on n’est pas au pays Oui-Oui. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, si ce n’est que la faucheuse, lorsqu’elle cueille dans la pratique d’une passion, comme dans votre récente contribution, paraît un peu moins injuste, dans son timing… /// Pour conclure, reste à évoquer votre plume, et là, rien à redire. Vous êtes douée, vous mettez du cœur au ventre, vous avez une patte, c’est clair ; celle que vous valent votre sincérité, votre enthousiasme ; votre culture aussi. La résultante est fluide, alerte, ne produit aucun temps mort et embarque le lecteur avec virtuosité… En bref, une réussite totale, à part ce premier chapitre que je verrais disparaître volontiers ;-). Merci pour ce partage qui m’a fait passer par les sentiments les plus divers ; qui me laissera une empreinte durable, à n’en point douter… Amicalement, Michèle
Publié le 18 Octobre 2022