Antonia, permettez-moi un jeu de mots facile : qui ne connaît la Corse et « l’écorce » rugueuse de ces insulaires farouchement arcboutés aux implacables impératifs de l’orgueil, de l’honneur, du courage? Vous déployez sous nos yeux une fresque sociale impressionnante, qui nous ouvre les secrets enfouis derrière la sévère retenue de ces hommes et de ces femmes énigmatiques. Vous explorez l’infinie diversité de l’île de Beauté avec un talent exceptionnel pour la description, entrecoupée de dialogues souvent sobres, à l’image de vos personnages, ou empreints de sagesse et de réflexion, comme en fait preuve l’attachante figure d’Antonia, votre homonyme.
Je ne peux que vous laisser la parole, en reprenant votre évocation de la mer qui enserre la Corse, sublime métaphore du destin de ses habitants : « La Méditerranée joue, auprès des hommes qu'elle entoure, son rôle ancestral : elle promène, dans ses eaux plates, leurs rêves de beauté et d’exotisme mais fracasse dans la folie de ses tempêtes inattendues, leurs espoirs de conquêtes. Tantôt désirable, tantôt destructrice au gré de ses humeurs, elle protège à les étrangler ses îles perdues dans le bleu assassin de ses eaux capricieuses. »
Bravo pour cette œuvre admirable! Je m’empresse, Antonia, de me plonger dans Les mondes contraires, roman qui fait suite aux Années d’or!
Publié le 23 Mai 2024