Pas question, ici, de l’Amérique en haillons! On plonge dans l’univers ultrariche, même les personnages issus de milieux modestes parviennent à accéder à la consommation déjantée des produits high-tech et des services raffinés, à la respectabilité sociale, à l’impunité pour les frasques de jeunesse et les magouilles de l’âge mûr. Les rejetons, devenus adultes, des grandes familles de Montgomery, Alabama, dispersés aux quatre coins des États-Unis, ne se doutent pas que leur monde immuable, conventionnel, stéréotypé, est sur le point de vaciller sous les coups de boutoir d’une terrible vengeance. (…) Le style est efficace, il ne s’embarrasse pas d’élans poétiques ou de raffinements psychologisants, il va droit au but, servi par une prose claire et bien maîtrisée, si l’on excepte, dans les premiers chapitres du récit, une certaine confusion dans l’emploi des temps passés de l’indicatif (passé simple, passé composé, imparfait). Je mettrais aussi un certain bémol aux présentations un peu arides des personnages de Chelsea et de Louis, aux pages 61 à 78, ainsi que de l’entreprise Newco, aux pages 79 à 84. (…) Le rythme s’accélère au fur et à mesure que les mailles du piège se resserrent, la lecture se transforme en tourne-page, on voudrait que le « film » s’accélère et atteigne à l’explosion finale, assouvissant ainsi l’enfièvrement de Chelsea, notre héroïne, émoi que l’on aura fait nôtre.
Publié le 11 Mai 2024