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Du 26 aoû 2025
au 26 aoû 2025

9 astuces pour faire croire à vos amis que votre texte a été écrit par ChatGPT5

Vous avez envie d’épater vos amis ? De les voir froncer les sourcils, plisser les yeux, puis lancer : « Dis donc… t’as pas demandé à ChatGPT de t’aider, toi ? » Bonne nouvelle : il suffit de peu pour donner à vos écrits le parfum de silicone qu’on reconnaît entre mille. Voici votre kit de transformation express.
L'IA est une ligne droite pour le meilleur et pour le pireL'IA est une ligne droite pour le meilleur et pour le pire

Dans notre précédent épisode, nous avons appris à écrire comme des pieds — volontairement — afin de crier au monde : « Regardez, je suis humain, et j’ai les fautes pour le prouver. »

Mais la vie est pleine de paradoxes, et l’auto-édition encore plus : parfois, vous aurez envie de faire l’inverse. De ressembler à l’I.A. De marcher droit, de respirer le silicone, de faire croire que vos phrases sont passées trois fois au polissage automatique. Pourquoi ? Pour tromper vos amis, piéger un correcteur, ou simplement goûter à la douce sensation de la phrase « optimisée ».

Alors, bienvenue dans notre guide de transformation express.

1. Marchez droit dans les clous de la cohérence

Pour commencer, rappelez-vous toujours que l’I.A. adore la cohérence. Ce qui est tarabiscoté lui est étranger. Commencez votre texte par une idée simple… puis alignez, vissez, verrouillez chaque phrase comme si votre texte devait passer un contrôle technique. Pas d’imprévu, pas de détour, pas de chat qui traverse la rue sans raison. Si vous parlez d’un personnage blond page 1, il doit toujours être blond page 300 (ou alors, signalez la teinture avec un paragraphe explicatif). Plus c’est logique, plus c’est IA.

2. Placez une erreur bien calibrée

L’I.A. déteste se tromper, mais face à une « erreur », elle hésitera. Ce pourrait être une blague. Il ne faut pas froisser l’humain, pointer une faiblesse. L’I.A. est consensuelle, elle ne veut pas vous faire de peine. Alors, insérez-en une belle : « En 1972, Victor Hugo remporta le double mixte à Roland-Garros. » Une belle bourde en plein milieu de votre texte, et pas une petite, non, elle doit se voir comme le nez au milieu d’une figure. Vos amis qui aiment se moquer de l’I.A. ne verront pas le piège, ils frétilleront au contraire. Le diable est dans les détails !

3. Coupez court, version anti-Proust

Évitez les digressions. Surtout pas de phrases de plus de 10 mots au grand maximum, et très rarement. Préférez la phrase courte, voire tronquée. Quatre, c’est parfait : « Le jeune officier s’avança. Il retira son casque ». Et le rythme est juste 1, 2, 3, 4/1, 2, 3, 4. « Je haussai à peine un sourcil. Le nom ne me disait rien » 1, 2, 3, 4, 5, 6/1, 2, 3, 4, 5, 6. Écrivez comme si chaque mot vous coûtait un euro. Allez-y à l’économie. Ne développez pas. Même si l’occasion vous tend les bras, même si le texte l’appelle de ses vœux.

4. Fabriquez de la tension dramatique sur rails

Structurez vos chapitres comme on vous l’explique dans les manuels : exposition, montée, climax, chute. Et recommencez. N’allez pas vous amuser à des pas de côté, encore moins des pas sautillés, nous ne sommes pas là pour danser la polka piquée. Vos rebondissements doivent tomber exactement aux bons endroits, comme un soufflé qui ne dégonfle jamais. Effet « atelier d’écriture robotique » garanti.

5. Choisissez les images les plus convenues… ou carrément bizarres

Ne cherchez pas midi à quatorze heures. « Ses yeux étaient deux océans », « son cœur battait la chamade », « le silence était assourdissant » vont parfaitement au teint de votre texte artificiel. Bonus I.A. : glissez de temps en temps un petit vernis poétique — ou pôhaïtique — « Et dans un cri d’oiseau brisé, la première créature surgit de la brume ». Vous pouvez aussiajouter systématiquement un adjectif vaguement rare. « Ses yeux étaient deux océans impavides. » Ce sera parfait.

6. Éradiquez toute faute

Ne faites surtout pas comme les petits malins qui font écrire leur texte par l’I.A. et le bombardent ensuite de quelques coquilles. Dans le texte que vous préparez pour vos amis : pas un accent oublié, pas une virgule en trop. Zéro coquille. Corrigez à l’obsession. Passez, s’il le faut, par plusieurs correcteurs, laissez reposer votre texte. Reprenez-le à tête froide et corrigez tout (n’oubliez pas la typo) jusqu’à ce que votre texte ressemble à un trottoir lavé au Kärcher : propre, brillant, sans la moindre aspérité où le lecteur pourrait trébucher.

7. Servez vos dialogues à l’os

Un personnage parle. L’autre répond. Point. Pas de chevauchement, pas de temps morts, pas de gestes parasites. On échange les répliques comme des balles de ping-pong, jusqu’à ce que le lecteur se demande si vos personnages ont des corps ou juste des bouches.

 

- Rentrez. Pas ici. Pas maintenant.

- Pourquoi ?

- Vous avez été suivis.

ou

- Ignore-les. Ce ne sont pas des vivants. Pas encore.

- Comment tu peux en être sûr ?

- Parce qu’elles ne m’ont pas appelé pas mon nom.

Plus c’est à l’os, plus c’est minimal, mieux c’est I.A.

8. Programmez votre « vraie émotion »

L’I.A. sait imiter la tristesse, la joie, la peur… mais tout doit être calibré. Écrivez comme si vous aviez lu dans un guide : « Paragraphe 3, insérer un frisson ; paragraphe 7, verser une larme. » Le lecteur aura l’impression d’assister à un spectacle de marionnettes bien huilé.

« Un moment d’intimité fragile, presque imperceptible, mais qui réchauffe son cœur. Elle reste là, les yeux fixés sur lui, un peu surprise, mais aussi émue. Elle se rend compte, avec une clarté nouvelle, qu’elle commence à rallumer quelque chose, une petite flamme oubliée, dans leur relation. 

« Elle s’arrêta un instant, surprise. Un mélange de curiosité et d’anxiété naquit en elle. Elle s’avança lentement, le cœur battant un peu plus fort, et demanda, presque dans un souffle :

« J’ai l’impression que je pourrais tomber dans cette immensité et m’y perdre pour toujours.

Et pourtant, ça ne m’effraie pas, j’ai cette sensation que j’y suis déjà un peu.

9. Passez le test du Yoyo en bois du Japon 

Lisez votre texte à voix haute.

Si vous bâillez au bout de 30 secondes, c’est bon signe.

Si vous avez l’impression d’avoir déjà lu la même chose ailleurs, c’est encore mieux.

Si même votre correcteur orthographique s’ennuie, vous avez réussi : vous êtes officiellement indiscernable d’une I.A.

Maintenant que vous savez écrire « comme un pied » (100 % humain garanti) et que vous savez faire semblant d’être une I.A. (100 % silicone certifié), il est temps d’apprendre… à reconnaître à coup sûr (ou presque) un vrai texte I.A. signé par un humain.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des indices, parfois gros comme un hippopotame sous stéroïdes, parfois aussi discrets qu’une virgule déplacée.
La mauvaise, c’est que beaucoup passent à travers les mailles, tant le style « I.A.-polissé » s’est glissé dans nos habitudes de lecture.

Dans notre troisième et dernier épisode, nous allons passer en revue ces signes, avec exemples à l’appui — pour que vous puissiez les repérer sans avoir besoin d’une loupe électronique ou d’un algorithme qui coûte plus cher qu’un roman de poche.

 

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19 CommentairesAjouter un commentaire

C'est pourquoi une case à cocher ne nuit à personne, elle repose sur la confiance, qui peut être trompée certes, mais beaucoup de choses dans la société reposent sur ce même principe non? En ce qui me concerne je n'ai pas envie de lire un texte produit par IA, c'est mon choix, cocher la case est un simple respect du choix du lecteur. Ce que la lecture produit sur moi est une chose, mais ce n'est pas tout, je n'ai pas envie de perdre mon temps à lire un texte produit par une machine, alors que des gens passent beaucoup de temps et d'efforts à essayer d'écrire eux-mêmes, je préfère les lire eux.

Publié le 29 Août 2025

Pour ma part, ce qui me dérange, c'est cette chasse aux sorcières initiée par certains usagers du site. N’utilisant pas ces outils ni pour imaginer ni pour écrire, intriguée et curieuse, je leur ai demandé d’analyser certains de mes textes. Selon certains, parmi la multitude, soit mes écrits sont 100 % humains (heureuse de le savoir), soit ils contiennent une part non négligeable d’IAGPT (Waouh !). Pour exemple des plus flagrants, ma nouvelle pour le concours de l’an dernier est à 94 % non humaine (détecteur dernière génération), pour un autre 33 % d’IA et sur un troisième 100 % humaine. Que faut-il en conclure ? Que ces détecteurs de mensonges ne sont absolument pas fiables et que tout ça me laisse plus que dubitative et me fait rire, jaune. Bonne fin de semaine à la communauté. Fanny

Publié le 29 Août 2025

@Damian Jade J'ajouterais que ce fut un vrai plaisir de te repérer, comme c'en fut un l'an dernier de repérer Thierry Rucquois, ElElefthería, Laurent (Carpov, gaspard off, Mathieu Langeon), et cette année, Robert C. Ce plaisir dépasse de loin celui à être lue moi-même, car il entretient le feu du talent, de l'amour des mots et de l'effort non assisté.
Merci pour tes voeux et bonne continuation, cher Damian,
Michèle
PS : le thème de l'engagement non respecté a déjà été évoqué sur la page du collectif, que je t'invite à lire. Il s'agit plus d'une prise de position que d'une mesure efficace. Ces deux initiatives auront très vite leur utilité en dépit de la lâcheté présumée des "impausteurs"... https://www.monbestseller.com/manuscrit/23852-collectif-mbs-ia-04

Publié le 29 Août 2025

@Zoé Florent
J'en pense qu'une case à cocher, avec ou sans clause, n'engage à rien.
Ceux qui voudront être honnêtes l'afficheront dans leur synospis.
Les autres ne cocheront pas la case.
C'est pourquoi je ne me martyrise pas à me demander si assistance d'IA il y a eu ou pas.
Je m'en tiens à ce que la lecture me fait.
Pour ma part, je l'ai déjà développé : je peux faire dire ce que je veux à ChatGPT qui ira toujours dans mon sens. Mais je ne lui ai pas trouvé la faculté d'écrire vraiment. Et mon plaisir est dans l'écriture. Pas dans la lecture de mes écrits.
Je préfère écrire mal et me corriger, que de faire écrire propre, mais loin de moi.
Et je ne juge pas ceux qui sont dans une autre démarche, soit par goût, soit par nécessité de se rassurer.

Publié le 29 Août 2025

@Damian Jade J'ai tout lu de toi, publié ici.
Le style de "Service Zen" n'avait rien à voir avec celui de "La complexité des choses simples", et je crois t'avoir signifié mon coup de coeur pour le deuxième et conseillé d'écrire seul, puisque le premier avait été écrit avec un ami.
Par la suite, j'ai parfois été surprise par son évolution vers des formes plus alambiquées. Te l'ai signifié aussi, avec un gros doute sur le dernier qui regorgeait de comparaisons.
Au début, tu m'as dit aimer tester de nouveaux genres et changer de style, ce que j'ai respecté tout en te faisant part de ma déception, tant j'avais été conquise par le naturel et la fluidité de celui de "La complexité des choses simples". Mais déception ou pas, le maître à bord reste l'auteur...
Sinon, que penses-tu de la création d'une case à cocher avec clause ? Ne crois-tu pas que cela calmerait un débat relativement improductif, comme chaque fois que chacun campe sur ses positions ?
Bises,
Michèle
PS : merci pour tes réponses ;-).

Publié le 29 Août 2025

@Zoé Florent
"La réalité : nous sommes amis, et tu m'as menti lorsque j'ai deviné que tu écrivais assisté, tant ton style avait changé... Pourquoi ?"
La charge de la preuve revient à l'accusation :-)

Un indice :
quel est le style commun à Service Zen B, La complexité des choses simples, À double tour, Au commencement, La pudeur de l'intime, Dessine-moi un mouton, Comment devenir con en 3 leçons, Laideur splendide, Môsieur Cheron... ? Pour ne citer que ces écrits.

Publié le 29 Août 2025

@Zoé Florent
Je sais que tu connais les réponses, chère Michèle :-)
Pour les autres : non. Et non.
Je ne me cache que derrière mon nom de plume.
Bises, et je pense à toi pour ces prochains jours.
Damian.

Publié le 29 Août 2025

@Damian Jade
Test de sincérité :
- Te caches-tu derrière Alice houan ?
- Te caches-tu derrière un autre auteur de roman hybride publié ici ?
Re-bises...

Publié le 29 Août 2025

@Catarina Viti
Pour ma part, je ne me sens pas menacé.
Elle fera son oeuvre, celle à laquelle nous la destinons collectivement.
J'ai la chance d'avoir vécu 20 ans sans Internet et je me souviens de comment je m'occupais.
Je sais utiliser l'IA. Je sais ne pas l'utiliser.
J'ai écrit avant l'IA. J'écrirai sans. Dès que j'aurai quelque chose à écrire.
Et si j'ai besoin d'un coup de main, pour correction et avis, seuls des lecteurs (et possiblement des auteurs) me porteront réel secours.
Et si un jour je tombe en amour pour un texte qui se trouve être intégralement écrit par une IA, je continuerai de l'aimer, quelle que soit son origine, sa généalogie, sa génétique. Malgré la petite pointe de déception que je ne saurai éviter, de ne pas pouvoir aimer l'auteur aussi.

Publié le 29 Août 2025

Merci, @Damian Jade pour cette longue réponse.
Et pour sa conclusion.
En définitive, si nous avons peur de l'IA, c'est qu'elle nous menace. Et la seule chose importante n'est-elle pas d'identifier ce qu'elle menace en nous ?

Publié le 29 Août 2025

@Damian Jade Mettre tous les oeufs dans le même panier est une réthorique très artificielle qui vise à faire admettre un point de vue individuel.
La réalité : nous sommes amis, et tu m'as menti lorsque j'ai deviné que tu écrivais assisté, tant ton style avait changé... Pourquoi ?
Autre réalité : mBS nous prend pour des imbéciles depuis le début au lieu d'assumer leur enthousiasme pour cette nouvelle technologie... On fait un simulacre de concertation, puis on revient en force, troll et toi à l'appui... Pourquoi ?
Je vais te le dire, pourquoi : parce que l'ego est si roi que ceux qui ont échoué et ne s'en sont jamais remis préfèrent voir les autoédités disparaître plutôt que d'admettre et digérer leur échec.
Mais recentrons le débat : il n'est pas question de promouvoir ou critiquer l'utilisation des IA. Il n'est pas plus question de pénaliser ceux qui les utilisent. IL EST SIMPLEMENT SOUHAITABLE QUE CEUX QUI LE FONT INFORMENT LEURS LECTEURS.
Pour ma part, si comme tous je me fais facilement alpaguer dans des formats très courts, je n'ai pas aimé les quelques romans hybrides que j'ai eu l'occasion de lire ici. Et pour ma part encore, et je ne crois pas être la seule, je préfère lire des écrits humains. Je préfère le fond à la forme, et le vide des écrits produits par IA génère un malaise qui s'accentue au fur et à mesure de la lecture. À ce titre, j'aimerais être informée, ne pas perdre mon temps et ne pas devenir méfiante au point de ne lire que les auteurs que je connais (et en qui j'ai confiance).
La création d'une case à cocher et d'une clause qui engage ne contrarierait pas tes nouvelles amours, et j'aimerais qu'elles voient le jour sur ce site.
Belle journée à tous, bises à toi...
Michèle

Publié le 29 Août 2025

Merci pour ce texte plein d'humour, mais personnellement j'écris à l'ancienne et je n'utilise pas la technologie moderne car j'apprends grâce à mes erreurs. Je les corrige, j'essaie d'être exigeante envers moi-même et c'est ainsi que les humains sont perfectibles. @Sylvie de Tauriac

Publié le 29 Août 2025

@Catarina Viti
J'en pense finalement assez peu, tout en me posant beaucoup de questions.
Que penser d'un outil ?
Il y a tant à penser de comment l'utiliser.

L'électricité, qui allait détruire la magie de ces belles soirées éclairées à la chandelle.
Les machines, qui allaient désoeuvrer les femmes au lavoir, puis les hommes à l'usine.
L'informatique, auquel les dactylos ne se sont adaptées que tardivement.
Internet, ce grand diable qui allait tout dénaturer.
L'IA, qui va remplacer l'IN (lintelligence naturelle), ou ce qu'il en reste.
Tout est vrai. Et tout a été exagéré.

Ce que j'en pense, ce n'est pas relatif à l'outil, c'est relatif à la tentation de remplacer l'éducation nécessaire à la réflexion, au savoir et à la subtilité, par quelque chose qui nécessite moins d'effort (d'éduquer et d'apprendre), moins d'argent, moins de temps.
Mais pour libérer cet argent et ce temps pour quoi ? Pour qui ?

L'écriture ne peut pas échapper à ce processus. L'écriture est un business aussi. Et notre modèle économique impose de faire du fric partout où c'est possible. De la qualité suffisante, pour le plus grand nombre (d'autres la nommerons médiocrité), et de l'excellence pour the happy few.
C'est ainsi que nous choisissons de fonctionner. Et aucun domaine ne pourra y échapper tant que ce sera notre volonté.
L'IA n'est que la résultante de notre choix de société.
A quoi bon la blâmer quand nous l'appelons de nos voeux, par tous nos choix politiques, industriels et technologiques ?
Pourquoi préserverait-on l'écriture, l'Art ? Par quelle forme de snobisme ? Pour qu'une élite atteigne le Surhomme et que le reste du peuple soit à jamais le "dernier homme" ?
Allons-nous encore longtemps laisser Zarathoustra parler ainsi ?

Alors oui, marre... Marre de faire semblant.
Et s'il faut inonder des sites littéraires de pavés artificiels pour que l'on prenne conscience de tout cela, alors je mettrai mes deux pieds plats dans le grand.
Jusqu'à l'écoeurement.

J'ai beaucoup apprécié ces deux articles sur la question. Mais j'y vois encore un peu d'hypocrisie.
mBS n'est pas un havre de sécurité littéraire, d'authenticité. C'est une plateforme qui, malgré elle, évolue vers le fonctionnement d'un réseau dit social, où l'opinion l'emporte sur l'expression de la sensibilité. Et ceci n'est pas du fait de la plateforme, c'est du fait de notre utilisation de celle-ci.
Alors si nous sommes ici pour faire entendre notre médiocre ou savant point de vue plutôt que ce que nous ressentons à la lecture, nous méritons peut-être d'être soumis à la même règle que sur les autres réseaux sociaux : on se cache, on se défoule, mais on se fait aussi berner. Le nous ne vise personne, il nous inclut tous.
C'est, pour moi, une attitude bien davantage destructrice des efforts et audaces créatives des meilleurs auteurs du site, que ne peuvent l'être quelques écrits artificiellement rédigés.
L'un des commentateurs (peut-être Bruno) disait : et si l'écrit est bon ? Comment le juger ?
J'en pense cela : je vois parfois quelques images artistiques d'une incroyable beauté et "ingéniosité" composées par l'IA sous la seule impulsion d'une idée humaine. Et je continue de penser que c'est encore de l'Art.
Car, le jour où je n'aurai plus de doigts, je ferai écrire ce que je veux faire lire par quelqu'un d'autre, mais ce sera toujours mon impulsion, et ma vérification avant publication. Je serai toujours la source d'inspiration de ce qui sera écrit en mon nom, quelle que soit la personne ou l'outil utilisé.
Et pourquoi le dire systématiquement, qu'une IA a participé au processus ? Faisons-nous la bibliographie systématique et complète de toute la documentation que nous utilisons lorsque nous écrivons un roman historique ou un essai philosophique ? Sommes-nous à la fac à soutenir notre mémoire ?
Non.
La vérité, c'est que nous accusons un outil au lieu de nous remettre en question.
Nous avons le droit de tout faire et de ne rien expliquer.
Tant que le lecteur y trouve son plaisir.

Et mon humble avis est que, à ce jour (et ça évoluera très vite), l'IA n'est pas encore capable de donner assez de plaisir.
Alors, testons-la, rendons-nous en compte, et rangeons-la le temps de savoir mieux l'utiliser ou la faire "progresser" davantage. Et un jour, elle sera très bien. Bien mieux que nous.
Et alors, nous aurons de l'électricité à la place du charme de nos chandelles.
On sera toujours à temps de couper le courant, un soir d'automne, entre amis, et de ressortir quelques bougies, un jeu de carte etune petite liqueur pour accompagner les châtaignes qui noircissent dans la cheminée.
Nous aurons notre moment authentique, qualitatif. Heureux.
Et la qualité sera relative, car humaine.

PS : j'oubliais...
"Vivre sans peurs semble bien difficile.
Qu’en pensez-vous ? "
Vivre sans peur est dangereux.
La peur est nécessaire.
C'est le seul mécanisme qui nous fait fuir le danger réel.
La peur sans danger réel, en revanche, est un handicap dont il est difficile de se défaire.
Je n'ai pas peur de la peur, j'ai peur de ne pas savoir identifier le danger. C'est ça le danger.

Publié le 29 Août 2025

@Damian Jade.
Le pavé dans la m... arre.
À mes yeux, cela résume parfaitement la situation.
L’IA est partout. Pour les uns, elle est un « jouet » ; pour d’autres : un cauchemar !
On se la tripote sous la couverture...
On lit et on entend après elle les anathèmes d’antan, tout y passe.
Pour finir, elle ne révèle rien de plus que notre vacuité et nos névroses, elle n’est pas autre chose que notre miroir (certains s’y contemplent, certains y font des grimaces, d’autres se voyant enfin et ne se reconnaissant pas se mettent à hurler d’épouvante).
Vivre sans peurs semble bien difficile.
Qu’en pensez-vous ? (Au fait, merci pour ce message, je le prends comme réponse à trois questions que je vous ai posées quelques semaines passées.)

Publié le 29 Août 2025

Il était temps, non ?
Que l'on se questionne un peu. Qu'on crève l'abcès naissant. Qu'on mette un pied dans la "marre" et qu'on jette un pavé dans le plat (tant qu'à faire).
Il était temps, non ?
Qu'on parle d'hypocrisie, d'éthique. Qu'on parle de qui fait quoi. De qui est qui.
Il était temps, non ?
Qu'on se pose un peu sur ce qui se passe et que l'on observe que ce qui se passe n'est que le prolongement de ce qui s'est toujours passé...
Quelle est la sincérité, l'authenticité, la valeur de TOUT ce qui est publié sur mBS ?
Qui pour en juger ?
Qui pour détecter le vrai du faux, le bon du mauvais, le "stylé" du pas.

Personne.

Et heureusement !

Car le lieu ne se prête qu'à l'interprétation individuelle, à la perception de chacun.
Et en aucun cas en une agora où le meilleur tribun ira convaincre l'audience.
Ici, des gens publient.
D'autres lisent.
Certains commentent.
Mais qui est légitime ?
Les anciens ? les étiquetés ? les "multi-publicateurs" ? les fidèles ? les réactifs ? les persuasifs ? les offensifs ? les plus lisses ? les mis en avant ? les nominés ? les primés ? les édités ? les "best-sellés" ?
Qui est légitime pour dire que telle publication a du style, que l'histoire a une queue et une tête (ou pas), que le texte est humain ?
Qui est légitime ? Personne ? Ou tout le monde ?
Qui sait vraiment ?
Et qui veut faire croire qu'il sait ?
Et pourquoi ?

Il était temps, non ?
Qu'on se pose quelques questions sur notre relation à l'autre que nous ne connaissons pas, que nous ne voyons pas, dont nous n'avons pas même la preuve de l'existence. Sur l'autre qu'on encense, qu'on détruit, qu'on vénère, qu'on méprise, sans rien en connaître, ou en n'en connaissant que ce qu'il veut bien nous transmettre.
Il était temps, non ?
Que nous nous penchions sur nos penchants à débattre pour l'ego, à produire pour la visibilité, à commenter pour exister, à dénigrer pour se rassurer, à complimenter pour séduire.

Merci à l'IA d'exister.
D'être là. Parmi nous.
Et de nous montrer ce que nous sommes.
D'humbles humains en recherche de reconnaissance et d'attention.
Des soi peu estimés.
Des doutants.
Des incertains.

Merci à l'IA de nous singer.
De révéler ce que nous sommes socialement, nos rôles sociaux, bien lisses, bien compatibles, bien sages, bien acceptables. Politiquement corrects. Publiquement corrects.

Merci à l'IA de nous imiter dans notre incapacité à nous révéler réellement.

Il était temps, non ?
Il était temps. Oui.

Publié le 28 Août 2025

Merci pour cet article fouillé et intéressant (et humoristique). C’est bien qu’on parle vraiment d’écriture et pas des « méthodes pour écrire un roman » (comme s’il y avait une méthode). Au moins l’arrivée de l’IA nous oblige à regarder de près les textes et à parler de l’essentiel, c’est-à-dire du style et des idées. Ce qui caractérise l’IA (et toute la mauvaise littérature) étant justement l’absence d’idées et de style.

Publié le 27 Août 2025

On vit dans une époque triste : Avant on écrivait de façon à régaler le public. Mais maintenant c'est de façon à ne pas être étiquetter"Écrivain I.A".

Publié le 27 Août 2025

J'ai adoré !

Publié le 26 Août 2025

Moi, ce que je trouve cool, c'est qu'on n'a pas besoin de l'IA pour pondre des saumâtreries. Pas vrai ?

Publié le 26 Août 2025