Michel LAURENT

Biographie

Je serai un grand écrivain posthume. Si, si, pourquoi faîtes-vous mine d’en douter ? Certes, je me suis mis tard à l’écriture, d’où la difficulté à me faire éditer. A vrai dire, ai-je vraiment essayé ? Mais mon talent est grand, d’aucuns ici me l’ont dit ! Faites le pas, venez goûter par anticipation (avant ma postérité annoncée) ma finesse et mon sens du récit. Qui ne s’est pas aventuré dans « La prière d’Enora » ne peut savoir ce qu’est le romantisme contemporain. Lire « Les gens de rien… ou de si peu », c’est plonger dans les abîmes de la misère humaine et de l’incommunicabilité de l’Amour. L’humour ? Ah non, trop commun ! L’humilité ? A votre avis ? Bon, on est limité en place. La suite se trouvera sur ma pierre tombale, sur la lande bretonne. Et pourquoi pas le Panthéon ?

Michel LAURENT a noté ces livres

3
Votre récit est d'une qualité littéraire indéniable. L’ écriture est élégante et fluide, les descriptions immergent le lecteur dans une ambiance empreinte de nostalgie. Le vocabulaire, riche, apporte une grande sensibilité au récit. La description de l'ancienne chambre, nichée en haut de la tour, est particulièrement évocatrice, mêlant l'enfance, la peur, et le passage du temps. On ressent l’ambiance de ce passé révolu par cette introspection teintée de regrets. L’évolution subtile de la voix narrative, depuis l'enfant effrayé par le noir jusqu'à l'adulte qui semble rechercher une rédemption, est particulièrement réussie. //***// L'intrigue est porteuse d'une forte charge symbolique : l'idée de restaurer un lieu lié à tant de souvenirs est une tentative de réconciliation avec un passé douloureux., avec les souffrances de la déliquescence familiale. Le double mouvement, entre mémoire et tentative de réinventer le passé, donne à votre texte une véritable profondeur psychologique. //***// Il me semble que le potentiel narratif du récit s'épanouirait pleinement dans le format du roman, là où les personnages, les lieux et les thématiques gagneraient en complexité et en profondeur. Vous pourriez ainsi explorer davantage la relation du narrateur avec Suzanne qui semble porter en elle des non-dits, des tensions implicites, et la juxtaposer avec la quête identitaire du narrateur. //***// Bravo en tout cas pour ce partage.
Publié le 30 Septembre 2024
3
@Thierry Rucquois Votre texte déploie une prose foisonnante et poétique pour magnifier une scène qui, en d’autres mains, pourrait paraître banale : la rencontre entre un homme et un papillon. Chaque détail est minutieusement observé et retranscrit avec une délicatesse singulière. Les métaphores naturelles subliment à la fois l’environnement et les personnages, les avant-bras de l’homme étant ainsi comparés à des "plantes grimpantes vigoureuses". Ce procédé confère à l’individu une dimension presque mythologique, en le fondant dans la nature. L’alternance entre le poétique et le technique permet de déployer un imaginaire vaste, tout en ancrant la scène dans une réalité tangible.//***// La poésie du texte tient aussi à l’attention donnée aux infimes changements de lumière, aux moindres mouvements, comme si l’espace et le temps s’étiraient sous le regard contemplatif du papillon-narrateur. Ce texte est une célébration du regard, du détail, et une ode à la beauté de la nature, pleine de tendresse et de gravité. //***// Coutil, ocelle, volis, ignifère, brucelle, asphodèle, ombelle, grignotis, verjus, nymphose, autant de mots au timbre poétique et qui m’étaient inconnus. Quelle joie d’apprendre en se faisant plaisir !
Publié le 26 Septembre 2024
3
@Valérie Pison2 //***// À propos de la nouvelle « Terres du bout » //***//La narration est contemplative et poétique. Les références à la lande parfumée, aux crêtes et aux collines, immergent le lecteur dans un monde sensoriel riche. L'écriture est fluide, les répétitions, subtiles, renforcent l’idée de continuité et de longévité. Le soin apporté aux descriptions contribue à une écriture presque tactile. //***//Si les répétitions créent un effet hypnotique, elles alourdissent aussi un peu le propos. Le flou dans les transitions entre descriptions (de la Nature) et observations (d’Anne), écrase la progression de l’intrigue. La nouvelle gagnerait peut-être en dynamisme en introduisant des tensions dramatiques plus marquées.
Publié le 23 Septembre 2024
3
@Odile Maudrijat Votre plume est indéniablement magnifique : précise, fluide, rythmée, sans l'ombre d'une emphase inutile ni le moindre soupçon de mièvrerie. Votre sens du récit est incontestable, les rebondissements maintiennent le lecteur en haleine, au point qu'il se surprend à dévorer les chapitres comme s'ils allaient soudain disparaître (peut-être un peu moins vers la fin, mais cela, c’est une autre histoire). Cependant, comme l'a dit La Rochefoucauld, « quelque soit le bien que l'on dise de nous, on ne nous apprend rien de nouveau ». Alors, je range mes lauriers (pourtant bien mérités) pour essayer de me montrer constructif. //*****// Là où le bât blesse, selon moi, c’est dans le choix de la narration à la première personne. Racontée par une jeune fille, dont on suit le parcours de l'enfance jusqu'à l’âge de quatorze ans (en sachant que sa route ne sera sans doute pas plus longue), l’histoire débouche parfois sur des situations un tantinet incongrues. Ainsi page 155 : une enfant de moins de onze ans lance une pique ironique au pasteur à propos de sa "proximité" avec son personnel, montrant qu’elle connaît la vérité sur sa liaison avec l'une d'elles. Or, cette petite fille n’a pas la moindre familiarité avec le pasteur, et ce dialogue un brin surréaliste qui s'ensuit paraît invraisemblable. De même, l’épisode de la photo compromettante glissée dans les missels est certes cocasse, mais là encore, monter un piège avec une logistique si élaborée paraît peu probable pour une enfant de cet âge. //*****// Autre exemple, cette fois dans le style, p. 24 : « Quand les problèmes financiers eurent fini d’asphyxier ma mère, nous pliâmes bagage et atterrîmes chez ma grand-mère. J’avais sept ans. » À cet âge-là, et avec une scolarité disons... mouvementée, ces passés simples sonnent faux. Le ton général oscille entre celui d’un enfant et celui d’un adulte, ce qui rend l’ensemble un peu bancal. //*****// À mon sens, vous pourriez considérablement renforcer l’impact du récit en confiant certaines descriptions à un narrateur externe. Ce regard distancié vous permettrait d’éviter les incohérences d’un point de vue limité à une enfant, qui ressent sans toujours comprendre. Et sans doute aussi, de mieux brosser le portrait de personnages secondaires. À n’en pas douter, vous avez le talent pour le faire. Cela transparaît en particulier au chapitre 9, où la grand-mère expose pourquoi, selon elle, seuls les Noirs peuvent utiliser le terme "nègre". Ou encore à la page 315, avec ce magnifique passage, riche en images, sur le bien et le mal.//****// Mais, une fois encore, un grand bravo pour ce partage.
Publié le 15 Septembre 2024
3
@Valérie Pison Superbe, écrit avec beaucoup d’humour et autant de légèreté. Vraiment parfait. J’ai particulièrement aimé la première nouvelle « Agence Rupt’heure ». Sauf que je vous conseille de l’éditer rapidement, au risque que l’idée, pourtant très originale, paraisse vite démodée. Il semblerait qu’une nouvelle mode fasse fureur, ces derniers temps, le « ghosting », qui consiste à disparaître du jour au lendemain, sans un mot à son ou sa partenaire. Certes, ce n’est pas vraiment nouveau. Le terme est certes très hype, mais disparaître sans laisser de traces après avoir dit « je vais acheter des clopes » est une expérience aussi ancienne que peut l’être notre civilisation. Sauf qu’il semble que le ghosting soit devenu aujourd’hui une sorte de geste philosophique, un acte libérateur, l’expression ultime de la liberté conquise de pouvoir se volatiliser à sa guise. Mais que fait donc la police ?
Publié le 25 Août 2024

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Quelques nouvelles : Place des Fêtes - La prière d'Enora - La fin du hasard - Noir et Blanche - Des Roses de Juin - L'Homme Blessé ... et quelques romans plus ou moins nouveaux (c'est pour ça que ce sont des romans et non des nouvelles...)

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