Ah, cher @Boris Phillips, que j’eusse aimé te lire en 2013… toi tu existais déjà en tant qu’auteur qui te cherchais dans tes styles d’écrits, moi je n’avais encore pas songé à écrire et ne connaissais même pas l’existence de monBestSeller. Mon avis vient donc tardivement, après que tout a été dit. Te sera-t-il utile ? J’ai articulé mon commentaire dans un but précis (tu me connais : esprit d’analyse, formatage professionnel…)
— Le titre est bien choisi, le début du synopsis : « Quatre intellectuels… Chacun d'entre eux a ses propres caractéristiques… un but commun : analyser l'homme en tant qu'être sexué masculin, au travers de ses diverses formes de sensualité... » annonce précisément le sujet traité, que tu as catégorisé "Roman - Psychologique".
— Le ton est donné avec le sujet de la méditation du jour : "l’érection, la manière de la susciter, les effets, la conclusion logique, commentée de manière savante et éloquente", qui fait suite à celle du mois d'avant : "l’éducation du sexe, par et pour le sexe".
— Les personnages (qui existent dans la vraie vie), trois initialement : Campbell, un Anglais (veston croisé, chapeau mou, cheveux blancs, qui pose ses avant-bras sur ses cuisses quand il s'adresse aux autres ou attend une réponse, études de théologie avant d'entrer dans l'ordre des Jésuites ; Heinrich, un Allemand (fidèle à la casquette de marin, emmitouflé dans un caban, barbu fourrageant dans sa barbe, ancien ingénieur maritime) ; Ernest, le Français, cadet de l’assemblée (pantalon de velours côtelé brun, pull-over beige à col roulé).
Comme les trois mousquetaires, ils seront quatre à la fin de l’extrait. Charles, l’homme de service (pantalon et cravate noirs, chemise blanche, gilet cachemire fantaisie, croise et décroise souvent les jambes, câline affectueusement son dôme lustré). Viré par sa patronne, estimé "gabarit à leur mesure", il sera invité à prendre place auprès des trois autres (qualifiés de "penseurs", d'un aréopage d'intellectuels qui ne court pas les rues pour apporter la quatrième dimension aux conciliabules).
— Le lieu : la terrasse du restaurant "A la cocarde", assis autour d'un guéridon, ou chez l'un ou l'autre, chez Ernest la fois d’avant.
— Le texte : l’échange entre intellectuels de nationalités différentes contribue à la richesse du vocabulaire, propos croustillants, termes argotiques, de la sexualité taoïste. J’ai apprécié le choix des descriptions (poussées jusqu’aux caractéristiques vestimentaires et la gestuelle).
L’introduction du quatrième personnage, simple barman mais observateur, qui parle allemand, s’immisce dans les conciliabules, surprend par son érudition et ses initiatives (comme celle de commander le repas). Il s'avèrera qu'il avait été professeur agrégé de philosophie. Son passé permet au groupe d’orienter la conversation sur la pédophilie et l’homosexualité.
Si j’ai autant détaillé mon commentaire, cher Boris, c’est pour en arriver à la conclusion que ton roman, de par sa conception, aurait pu faire une excellente pièce de théâtre.
J’ajouterai juste qu’il y a trop de propos en allemand (sans traduction). Cela nuit à l’attention des lecteurs.
Autre défaut dont tu es conscient pour me l’avoir exprimé, la typologie : règles de bureautique, ponctuation aléatoire, texte trop compact. Ce texte perfectible fait partie de ton passé. J’imagine ton plaisir pour l’écrire, et les excellents moments passés avec tes amis. C’est toujours un plaisir de te lire.
Publié le 04 Janvier 2019